Ghana : John Dramani Mahama, l’éventuel retour ?

La République du Ghana devrait avoir un nouveau président dans les prochaines semaines. L’élection présidentielle, couplée aux législatives, en effet, est prévue se tenir, le 7 décembre 2024 prochain dans le pays. Neuvième du genre et consécutive depuis le retour du pays à un régime constitutionnel normal en 1992, cette élection est beaucoup attendue par le peuple ghanéen en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie.

En attendant l’issue, on en sait un peu plus sur les prétendants au poste de la magistrature suprême qui ouvrira, sans doute, une nouvelle page de l’histoire de cet Etat anglophone d’Afrique de l’Ouest. Au terme du processus du dépôt des dossiers, la Commission électorale ghanéenne a validé 13 candidatures dont 11 hommes et 2 femmes. Parmi ces candidatures validées, on note que 9 ont été présentées par des partis politiques et 4 par des indépendants. 11 autres candidatures ont été rejetées.

On le sait, conformément à la Constitution du pays, le Président sortant, Nana Akufo-Addo, élu pour la première fois en 2016, arrive au terme de son deuxième et dernier mandat de quatre ans. Il quitte le fauteuil du Flagstaff House (Palais présidentiel) au moment où le pays tente d’émerger de l’une des pires crises économiques de son histoire. C’est d’ailleurs, la problématique phare de la prochaine échéance électorale qui devrait être prise au sérieux par le futur président.

De l’avis de nombreux observateurs de la scène politique, les deux principaux favoris du scrutin sont le vice-président, Mahamudu Bawumia, du Nouveau parti patriotique (NPP), parti au pouvoir et le chef de l’opposition, John Dramani Mahama, du parti Congrès national démocratique (NDC) et ancien Président de la République. A côté de ses deux challengers, figurent deux autres candidats et non des moindres qui, eux aussi, n’attendent pas faire de la figuration. Sont de ceux-là, Nana Kwame Bediako, homme d’affaires, également connu sous le nom de « Cheddar », et de Alan Kyerematen, ancien ministre, surnommé « Alan Cash ».

C’est parmi eux que les Ghanéens devront choisir pour confier la destinée de leur pays. Mais, à l’analyse des forces en présence, Mahamudu Bawumia, après avoir été vice-président d’Akufo-Addo, pendant huit ans, cet économiste de 61 ans, pourrait entrer dans l’histoire en devenant le premier président musulman du pays. Cependant, bien qu’ayant été ancien vice-gouverneur de la Banque centrale, il a fait l’objet de vives critiques après que le Ghana a plongé dans sa crise économique, la plus grave depuis des années sous sa direction. Pour ce qui est de John Dramani Mahama, remporter ce scrutin représenterait un retour en force à la tête du pays qu’il a dirigé pendant quatre ans et demi.

Pour ces deux favoris, les enjeux sont considérables. Le NPP cherchant à remporter un troisième mandat alors que le NDC tente d’éviter une troisième défaite consécutive. Mais, selon un sondage d’opinion, John Dramani Mahama, pourrait remporter cette l’élection présidentielle de décembre. Ce sondage lui donne 52 % de voix contre 41,3 % pour Bawumia. Doit-on s’attendre alors à un éventuel retour de John Dramani Mahama aux affaires à l’issue de ce scrutin ? Cela n’est pas à exclure, mais difficile d’y répondre. Si chacun des deux candidats a présenté des plans de relance économique visant à améliorer les conditions de vie du peuple ghanéen, les questions d’emploi des jeunes, l’éducation et les infrastructures demeurent les principales préoccupations des électeurs ghanéens. Pour l’instant, le vœu de tous est que le processus se termine sans heurts et permette au pays de feu Kwamé N’krumah de maintenir son label de modèle démocratique en Afrique.

Soumaïla BONKOUNGOU

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