Qui l’eut cru ? Les longues files d’attente devant les guichets de dépôt des dossiers de candidature aux concours de la fonction publique au Burkina Faso sont en train de devenir un lointain souvenir.
Sous le soleil ou dans la fraîcheur de la nuit, les candidats, parfois livrés aux moustiques, attendaient chacun son tour. Les places pour atteindre les guichets étaient même monnayées. Le calvaire des candidats postulant aux concours de la fonction publique est en passe de prendre fin grâce aux innovations introduites par le ministère en charge de la fonction publique.
Les concours de la fonction publique, session 2020, ont encore connu des innovations majeures. Toutes les inscriptions se sont opérées sur la nouvelle plateforme d’inscription en ligne : . Le nouveau système est simple d’utilisation sur les ordinateurs, les téléphones intelligents et les tablettes. Il est intuitif et guide le candidat à chaque étape du processus d’inscription.
Dans ses débuts, l’opérationnalisation de cette nouvelle solution a été difficile pour plusieurs raisons dont l’indisponibilité du réseau Internet à certains endroits du pays, la capacité limitée des serveurs dédiés à la plateforme ou quelques défaillances des sociétés de téléphonie mobile qui accompagnent le processus. Mais la plupart des difficultés de départ ont été résolues pour permettre aux candidats de postuler à leurs concours et de pouvoir composer.
Un centre d’appel a été mis en place avec une équipe technique composée d’hommes et de femmes dévoués. Ceux-ci ont assuré une veille constante pour trouver des solutions à tout problème éventuel qui se poserait dans cette opération d’inscription ou de composition en ligne et apporter assistance à tout candidat ou candidate. Leur endurance et disponibilité démontrent à souhait que là où il y a la volonté et un sens élevé du service public, les contraintes de tous ordres, voire l’impossible qui se présageait, peuvent être surmontés.
L’autre grande innovation est l’introduction, pour la première fois dans l’histoire des concours de la fonction publique du Burkina Faso, de la composition en ligne. En effet, 84 concours professionnels non déconcentrés sur 133 ont été composés dans le centre unique de Ouagadougou. Seuls les concours déconcentrés du ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales et du ministère de la Santé n’ont pas été concernés par la composition en ligne pour cette phase pilote.
Des salles équipées d’ordinateurs, de la connexion Internet haut débit ont permis aux candidats aux concours professionnels de composer en ligne depuis le 29 août dernier et ce jusqu’au 15 septembre 2020 à Ouagadougou. En dépit des inquiétudes et du scepticisme de départ, les épreuves écrites se sont déroulées sans couacs majeurs.
« Soit vous connaissez, soit vous ne connaissez pas »
Après avoir composé les épreuves écrites, le samedi 29 août 2020, certains candidats ont vu leurs premiers résultats d’admissibilité publiés seulement 48 heures après la composition. Toutes les notes des candidats sont disponibles et il ne reste que les délibérations des différents jurys. Une innovation qui met fin aux longs mois d’attente des résultats.
L’objectif des premiers responsables du ministère en charge de la fonction publique est la simplification de l’organisation même des concours de la fonction publique. Avec le nouveau dispositif, les candidats passent en groupe dans les salles de composition. Les Questions à choix multiples (Q.C.M.) pour les épreuves de spécialité et de culture générale pour chaque concours sont proposées par des personnes ressources. Un jury fait, en dernier ressort, la sélection des 60 items à administrer aux candidats et les informaticiens se chargent de les rendre disponibles sur la plateforme de composition.
A ceux qui doutent de la qualité des Q.C.M. pour des concours professionnels, des candidats répondent : « Cette manière de composer est très pointue. Soit vous connaissez, soit vous ne connaissez pas. Il n’y a pas de l’à-peu-près. Il faut vraiment être du corps et bien se préparer pour affronter les épreuves, sinon c’est le fiasco ».
Une montée en puissance
Les concours directs connaitront eux aussi la correction électronique. Introduite en 2018, elle permet de faire face aux problèmes d’effectifs des candidats qui croient d’année en année. Cette innovation poursuit son bonhomme de chemin. Le ministère a conçu, grâce à l’apport de la diaspora, un nouveau logiciel multifonctionnel de correction électronique.
Pour les responsables du ministère, il y a beaucoup plus d’objectivité avec la machine qui ne connaît aucun candidat. Le candidat qui n’est pas satisfait des résultats de la correction électronique a la possibilité de poser des recours judiciaires car les copies sont conservées pour les besoins de réclamations.
Une extension de l’approche numérique est envisagée à court terme dans d’autres domaines d’offre du service public notamment la gestion des actes de carrières des agents publics. Pour le ministre chargé de conduire ces innovations, Pr Séni Mahamadou OUEDRAOGO, il faut absolument soulager les Burkinabè en saisissant toutes les opportunités qu’offrent les technologies de l’information et de la communication. « Certains acteurs ne vont pas apprécier nos réformes qui charrient des innovations mais osons des réformes pour soulager les usagers de notre administration », a-t-il coutume de dire.
Direction de la communication et de la presse ministérielle