Le Burkina Faso, à l’instar d’autres pays, dans le monde, est entré de plain-pied dans l’abandon des emballages et sachets non biodégradables, mercredi 9 juillet 2025. Cette date a mis fin à la période de grâce qui avait été accordée aux citoyens pour le respect de la loi adoptée le 30 décembre 2024 et mise en vigueur depuis, le 9 janvier 2025. Face à cette nouvelle donne, des citoyens ne cachent pas leurs satisfactions et formulent des recommandations, ce jeudi 10 juillet 2025, à Ouagadougou.
Jeudi 10 juillet 2025 à Ouagadougou. Le soleil a déjà levé son voile sur la capitale et les citoyens se sont replongés dans leurs train-train quotidiens. La ville est animée avec une foule hétéroclite et bigarrée au grand marché (Rood Woko). Les achats qui s’y effectuent sont enveloppés qui, dans des sachets plastiques et autres emballages visiblement non biodégradables, qui dans des sacs biodégradables. Dans l’atmosphère tumultueuse qui règne, difficile d’arracher le moindre propos à des clients qui feignent de méconnaître la loi ou simplement refusent de parler.
Dans ce lot d’acheteurs d’articles, se distingue la cliente Dimagda Laurentine Guéré. Elle dit être fière de l’application de la loi qui est importante aussi bien pour les Hommes que pour les animaux. « Les sachets plastiques non bio dégradables n’embellissent pas notre cadre de vie, tuent nos animaux et dégradent nos sols », déplore-t-elle. Elle reste, cependant, sceptique quant à l’abandon immédiat de l’utilisation de ces sachets par les citoyens. Elle propose que les commerçants aient des sachets faits à base de matériaux dégradables à la disposition des clients. L’étudiante Rebecca Zida renchérit que les sachets biodégradables seront l’ultime solution à la lutte contre le péril plastique au pays des Hommes intègres. « Bannissons les sachets plastiques et emballages dits non biodégradables pour notre bien et celui de notre environnement », recommande-t-elle.
Une alimentation modèle en l’occurrence « Le bon samaritain » située au quartier Patte-d’oie de la capitale s’est approprié la loi bien avant l’expiration des 6 mois de grâce offerte aux Burkinabè pour observer l’interdiction des sachets plastiques et emballages non bio dégradables. Les témoignages des clients rencontrés soutiennent ce civisme dont fait preuve l’alimentation de la place. C’est le cas de la cliente Farida Soré qui déclare que c’est même une nécessité de remplacer les sachets plastiques et emballages non biodégradables par des sacs dégradables pour la santé des populations.
Lutter contre la pollution
« L’abandon de l’usage des sachets plastiques et emballages non biodégradables va permettre efficacement de lutter contre la pollution au grand bonheur des citoyens. Ce ne sera pas facile d’abandonner tout de suite mais, à la longue avec l’appui de l’Etat pour doter les acteurs de sachets et emballages appropriés, la loi sera respectée dans toute sa rigueur », espère-t-elle. Par ailleurs, Farida Soré salue la décision du gouvernement de mettre fin à l’utilisation des sachets plastiques et emballages non biodégradables nocifs aux êtres humains, aux animaux ainsi qu’à l’environnement. La cliente Fatimata Bancé déplore que la loi soit tardive au Burkina Faso au regard de beaucoup de pays qui l’ont appliquée, il y a belle lurette. « Mais, mieux vaut tard que jamais selon un adage.
C’est pour dire que la loi est la bienvenue car, elle va nous permettre d’entretenir notre environnement. Je m’attendais ce matin à ce que l’on me donne un sachet mais à ma grande surprise, l’on me sert dans ce sac », explique-t-elle. Le sac qu’elle tient dans ses mains est visiblement biodégradable et payable à 300 FCFA. Elle appelle l’Etat à vulgariser davantage la loi sur toute l’étendue du territoire national. « C’est une loi qui est venue un peu en retard parce que nous, qui vivons dans la ville de Ouagadougou, nous constatons que les rues sont jonchées de déchets plastiques qui ne rendent pas la ville attrayante. Je pense que l’initiative gouvernementale est plutôt bonne », clame le citoyen Harmel Fobasso. Il insiste sur le fait que la loi doit être appliquée dans toute sa rigueur partout au Burkina Faso. M. Fobasso invite les Burkinabè à intégrer la loi dans leurs pratiques quotidiennes.
Quant à l’ingénieur en télécom à la retraite, Dr Zouli Bonkoungou, il évoque lui aussi, la venue tardive de la loi car, rappelle-t-il, dans beaucoup de pays d’Afrique (Afrique du Sud, Rwanda, etc.) qu’il a visités, la loi est opérationnelle depuis longtemps. « Honnêtement, je souhaite que les Burkinabè comprennent que c’est une bonne loi. Et ceux qui ne vont pas l’observer seront traités simplement de récalcitrants et devraient s’attendre à des sanctions », laisse entendre Dr Zouli. La loi interdit la production, l’importation, la commercialisation et la distribution des emballages et sachets plastiques non biodégradables. Les emballages utilisés pour le conditionnement direct des produits manufacturés, les emballages en plastique non biodégradables destinés à la santé, la recherche scientifique et la sécurité nationale sont exclus. Les emballages et sachets plastiques biodégradables sont autorisés après approbation des services compétents. Des peines d’emprisonnement (3 mois à 5 ans) et des amendes (100 000 FCFA à 10 000 000 de francs CFA) sont prévues pour ceux qui enfreignent la loi.
Boukary BONKOUNGOU
Soraya ROAMBA
(Stagiaire)