C’est un frisson d’émotion, de fierté et de devoir accompli qui traverse, en ce mois d’août 2025, la Nation burkinabè. Le Stade du 4-Août, temple emblématique des exploits sportifs et témoin des grandes heures du pays, sort de l’ombre, des décombres et de l’abandon. Plus qu’une simple infrastructure réhabilitée, il revient comme un symbole politique national fort, un héritage reconquis, une parole tenue au peuple.
De son inauguration, le 18 juillet 1984, à sa réouverture, le 4 août 2025, le stade renait comme un pont entre deux grandes révolutions populaires qui façonnent l’âme du Burkina Faso : la Révolution démocratique populaire (RDP) du capitaine Thomas Sankara et la Révolution progressiste populaire (RPP) du capitaine Ibrahim Traoré. En effet, c’est dans une ferveur révolutionnaire que ce sanctuaire d’union nationale a été inauguré au même titre que sa réouverture l’est aujourd’hui.
Bien que sa construction ait débuté en 1981, c’est suite au changement de régime, le 4 août 1983, que le chantier a reçu un véritable coup d’accélérateur pour permettre son ouverture dans un contexte de grandes réformes structurelles entreprises sous le leadership du président du Conseil national de la révolution (CNR). A l’image de sa réouverture en 2025, la construction du Stade du 4-août est apparue comme une déclaration de confiance en la jeunesse, en sa capacité à rêver, à courir, à lutter, à vaincre. Certaines des plus belles pages sportives du pays ont ainsi été écrites dans ce temple.
C’est aussi là que des foules entières sont venues vibrer au rythme de chants de liberté, de discours mobilisateurs et de fastes : les grands meetings, les concerts emblématiques, la CAN 98, les cérémonies inédites d’ouverture et de clôture de grands évènements, etc. Puis est venu le temps du délaissement. En 2021, la Confédération africaine de football (CAF) a retiré son homologation, obligeant le Onze national, les Etalons, à jouer ses matchs internationaux à l’étranger.
Le projet de réhabilitation et de rénovation de cette Cuvette nationale ayant été initié bien avant septembre 2022, sa réouverture en 2025 traduit la constance d’un engagement : celui du gouvernement sous l’impulsion du capitaine Ibrahim Traoré qui s’est engagé à ériger, dans les brefs délais, le Stade du 4-Août comme un acte révélateur d’une nouvelle ère. L’aboutissement de la restauration de la plus grande enceinte sportive du pays et l’obtention de son homologation par les instances internationales du football résultent du pragmatisme et de la volonté politique des autorités, conformément à la vision de la Révolution progressiste populaire.
L’infrastructure a fait peau neuve dans une dynamique d’exigence, de performance et de souveraineté assortie d’une rigueur financière. Ce chantier est devenu un laboratoire de gouvernance et un miroir de la vision nouvelle d’un Etat attaché à une gestion saine des ressources publiques. Avec sa nouvelle pelouse aux normes climatiques du Sahel, ses tribunes modernisées, son système d’éclairage performant et sa conformité aux standards de la CAF et de la FIFA, le Stade du 4-Août est de nouveau prêt. Il se dresse encore plus majestueusement pour accueillir les exploits de demain dans une ferveur populaire.
Il est tout simplement prêt à porter les rêves d’unité, de grandeur et de souveraineté. Au-delà du caractère populaire que revêt la cérémonie officielle de réouverture, le match international inaugural (Burkina-Egypte) de septembre prochain au Stade du 4-août est attendu avec impatience par toute une Nation. Cette opposition sportive est appelée à être le théâtre d’une grande communion patriotique avec l’équipe nationale. Elle signe de façon irréversible la relance définitive d’un Burkina Faso qui ne ploie pas, qui ne cède pas à la fatalité, et qui inscrit ses aspirations dans le béton. Le Stade du 4-Août est « ressuscité ». Il convient à présent de tirer leçon du passé et d’instaurer un mécanisme adéquat de gestion de cette infrastructure sportive pour lui garantir une longévité.
Par Assétou BADOH