Le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a effectué une visite hautement symbolique, le vendredi 17 octobre 2025, dans la Société de fabrication de coton burkinabè (SOFACO-B) située dans la commune rurale de Pabré, pour encourager et féliciter la promotrice et l’ensemble du personnel.
Ce déplacement de Pabré, au-delà de sa dimension économique, illustre une volonté politique de bâtir un pays, maître de ses ressources et créateur de valeur ajoutée. En allant dans cette unité industrielle qui a traversé des moments difficiles, le chef de l’Etat réaffirme ainsi la ligne directrice de la politique gouvernementale d’industrialisation : encourager les initiatives endogènes, produire, transformer et consommer burkinabè, pour mieux se développer.
Depuis plusieurs mois, cette politique s’est accélérée, portée par une vision claire : rompre avec le modèle d’économie de rente fondé sur l’exportation brute des matières premières, pour s’engager résolument dans la transformation locale. Des initiatives concrètes, aussi bien publiques que privées, se multiplient à travers le pays avec des usines de transformation de tomate à Bobo-Dioulasso et Yako, une unité de production de détergents à Pabré, deux autres de noix de cajou à Péni, et de production de ciment à Ouagadougou, en plus de l’ouverture prochaine de BRAFASO notamment. A cela s’ajoutent les unités de transformation de lait local, Faso Kosam, et la reprise totale des actions de la Société sucrière de la Comoé (SOSUCO).
Ces réalisations traduisent une orientation stratégique où l’Etat joue pleinement son rôle de catalyseur du développement. En encourageant la création d’usines et en renforçant la formation technique et professionnelle, le gouvernement assoit les bases d’une économie souveraine, diversifiée et inclusive. Cette politique industrielle vise avant tout la création de richesses et d’emplois. En effet, chaque usine qui sort de terre génère des centaines, voire des milliers d’emplois directs et indirects : ouvriers, ingénieurs, transporteurs, fournisseurs de matières premières, commerçants … Elle garantit ainsi des revenus stables pour les familles et des opportunités nouvelles pour la jeunesse.
L’industrialisation, c’est aussi le gage de la souveraineté retrouvée. En produisant localement les intrants et les biens de consommation dont le pays a besoin, le Burkina Faso réduit sa dépendance vis-à-vis des importations et maîtrise mieux sa balance commerciale. Le coton médical, par exemple, servira désormais nos structures de santé sans passer par les longs et coûteux circuits de l’importation.
Troisième produit d’exportation au deuxième trimestre 2025, après l’or (1 352,4 milliards F CFA) et les fruits frais ou secs à l’exception des fruits oléagineux (105,1 milliards), selon l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), le coton (27,9 milliards) occupe depuis longtemps une place importante dans l’économie nationale, parce qu’il fait vivre des millions de personnes. En misant sur la transformation locale (filature, textile, coton médical …), le Burkina Faso capte désormais une part plus importante de la richesse qu’il produit. C’est dire que chaque tonne de coton transformée sur place, représente plus d’emplois, plus de revenus et plus d’impôts pour le développement national.
La visite du chef de l’Etat dans cette usine est donc un message d’espérance et de confiance adressé au peuple burkinabè, aux opérateurs économiques et aux institutions financières : celui d’un pays qui croit en lui-même, qui convainc par le travail et qui crée des richesses et des emplois. En transformant sur place son coton, ses tomates, ses noix de cajou, ses huiles alimentaires et autres, le Burkina construit lentement et sûrement son tissu économique. Ce choix souverain n’est pas sans défis. L’accès à l’énergie, la maîtrise de la technologie, le financement ou encore la compétitivité des produits sont des enjeux réels. Mais, c’est le prix à payer pour être maître de son destin. Le pari est possible et déjà, le pays avance vers une économie productive et résiliente.
Par Assetou BADOH