L’esprit Nkrumah

En décidant de supprimer les frais de roaming entre lui et les pays de l’AES, le Ghana prouve une fois de plus qu’il est et demeure l’un des foyers incandescents du panafricanisme et de la solidarité entre Etats africains.
Héritier de l’Osagyefo Kwame Nkrumah et du flight lieutenant John Jerry Rawlings, le Président actuel, John Dramani Mahama, a très tôt prouvé son attachement à ces nobles idéaux en appelant la CEDEAO, à mettre de l’eau dans son « Patassé », s’agissant notamment des sanctions iniques prises à l’encontre du Niger, au plus fort de la crise qui opposait ce pays aux thuriféraires de la France-Afrique avec Alassane Ouattara comme tête de gondole.

Mieux, il a réservé ses premières visites officielles à ces pays au grand dam du géant nigérian qui n’a pas manqué de lui faire un procès en sorcellerie pour cette option. Une option en passe de se renforcer avec la volonté manifeste de lever les barrières tarifaires entre le Ghana et les pays de l’AES, ainsi que Nkrumah l’avait fait à l’aube des indépendances formelles. On est mémoratif qu’il avait, en compagnie du Président voltaïque d’alors, Maurice Yaméogo, « cassé » les bornes frontalières entre la Haute-Volta et le Ghana pour sceller l’union entre les deux pays.

C’est dire que cette nouvelle union sacrée est appelée à perdurer et à susciter d’autres vocations sur un continent où nous vivons le temps des révolutions. Démasqué du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest du continent, l’impérialisme occidental cherche les moyens de perpétuer sa domination en pure perte. Raison principale, la conscience citoyenne de plus en plus aiguisée dans nos Etats et l’exemple vertueux qu’offrent certains leaders comme Ibrahim Traoré, Assimi Goïta et Abdramane Tiani, pour prendre le cas du Sahel central.

Des exemples qui convainquent les populations que le développement sera autocentré et intégré ou ne sera pas. Que dire d’autre, quand malgré la guerre impérialiste qui nous est imposée, le gouvernement trouve les ressources pour construire des hôpitaux de haut standing dans les chefs-lieux de nos régions, rapprochant les services de santé des populations ? Alors oui, le Ghana s’inscrit dans l’air du temps et cela ne peut-être que tout bénéfice pour toute la sous-région qui se débarrassera bientôt de ses satrapes. Comme disait le prophète, il y a un temps pour tout. Le temps de l’émancipation sociale et politique est venu.

Boubakar SY

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