Lutte contre la corruption : une stratégie nationale élaborée

L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC) a organisé un atelier de validation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption au Burkina Faso, le mardi 25 octobre 2022, à Ouagadougou.

Le Burkina Faso a élaboré une stratégie nationale de préven-tion et de lutte contre la corruption sur la période 2023-2027, avec le soutien de l’Union européenne (UE). Elle a fait l’objet de validation, au cours d’un atelier organisé par l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC), le mardi 25 octobre 2022, à Ouagadougou. Plus de 150 participants se sont réunis pour parfaire le document qui vise la tolérance zéro de la corruption, la crédibilité des institutions et la confiance entre les citoyens, l’administration publique et le secteur privé. Les intervenants se sont également penchés sur l’indice de perception de la corruption, les pertes liées à la mobilisation des recettes et le niveau de redevabilité des acteurs y inscrits. Le renforcement du pilotage de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, leur prévention et leur répression ont aussi retenu l’attention des adhérents au conclave. Selon le contrôleur général d’Etat, Philippe Néri Kouthon Nion, la corruption au Burkina Faso est préoccupante au point qu’une politique de sa prévention et de sa lutte s’avèrent nécessaires. Il a rassuré que les audits faits en termes de corruption vont être restitués à la presse avant de soutenir que les nouvelles autorités doivent s’approprier le nouveau document de lutte contre la corruption.

Tolérance zéro de la corruption

Les participants devraient valider le document au terme de son examen.

M. Nion a, en sus, indiqué que l’Etat doit magnifier la tolérance zéro de la corruption et accompagner les différentes structures qui œuvrent dans ce sens. « La démarche suivie pour la réalisation de cette stratégie s’est profondément inspirée du référentiel en la matière, à savoir le guide pratique d’élaboration et de mise en œuvre des stratégies nationales de lutte contre la corruption de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) », a-t-il précisé. Il a, en outre, rappelé que le processus s’est voulu inclusif, fédérant les énergies positives, les expériences acquises, le savoir-faire de toutes les compétences sollicitées tant au niveau régional que central. Le Contrôleur général d’Etat a traduit, entre autres, sa satisfaction pour l’élaboration de Termes de références (TDR) appropriés, la mise en place d’un groupe de travail multisectoriel et multidisciplinaire repré-sentatif du champ des acteurs de lutte et le diagnostic du phénomène de la corruption. « Je reste convaincu que grâce aux diverses contributions, cet atelier de validation tiendra ses promesses », a laissé entendre M. Nion.

Il a souhaité que les travaux aboutissent à une stratégie nationale globale, inclusive à même de servir d’orientation et susceptible de fédérer toutes les énergies afin de lutter contre la corruption. Philippe Néri Kouthon Nion a saisi l’occasion pour être reconnaissant à l’UE, au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), au Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), etc. Pour le chef de la délégation de l’UE, Wolfram Vetter, la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption doit nécessairement bénéfi-cier de la participation de tous les acteurs, en l’occurrence la société civile pour sa mise en œuvre. « L’Union européenne a soutenu financièrement l’écriture de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption au Burkina Faso », a-t-il renchéri. De l’avis de Wolfram Vetter, le portage politique pour mettre en œuvre cet instrument est incontournable. L’ASCE-LC est chargée de l’élaboration et de l’exécution des politiques et stratégies de prévention de la corruption et des infractions assimilées. Le dispositif de suivi-évaluation/pilotage du plan stratégique opérationnel de la stratégie est en place. Il est assuré par une direction des études, de la programmation, des statistiques et du suivi-évaluation au sein de l’ASCE-LC.

Boukary BONKOUNGOU

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