Lutte contre le SIDA: le SP/CNLS-IST présente la situation épidémiologique au Burkina

Le Secrétaire permanent du CNLT-IST, Dr Seydou Ouattara (Milieu), a relevé la nécessité de s’adapter aux réalités actuelles.

Le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le SIDA et les IST (CNLS-IST) a animé une conférence de presse, le mercredi 3 décembre 2025, à Ouagadougou. Cette rencontre avec les hommes de médias s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA.

La Journée mondiale de lutte contre le SIDA est célébrée chaque 1er décembre et ce depuis 1988. Cette année, le Burkina Faso commémore en différé cette journée, le vendredi 5 décembre 2025. L’information a été donnée à la presse au cours d’une conférence, hier mercredi 3 décembre 2025, dans la capitale par le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le SIDA et les IST (CNLS-IST). Cette rencontre a été aussi une occasion pour les responsables du SP/CNLS-IST de partager avec les journalistes, l’état de la riposte nationale au SIDA.

Le Secrétaire permanent su CNLT-IST, Dr Seydou Ouattara, a confié que selon les dernières données épidémiologiques, le Burkina est classé parmi les pays à épidémie mixte, c’est-à-dire, caractérisée par une prévalence de moins de 1% en population générale avec des poches de concentration au sein de certains groupes spécifiques. En effet, a-t-il précisé, le rapport ONUSIDA 2025 indique que la prévalence du VIH en population générale est de 0,5 avec un nombre estimé de PVVIH à 94 000 dont 8 400 enfants en fin 2024. M. Ouattara a aussi relevé que les régions les plus affectées selon les données de la séro-surveillance 2023 sont les Hauts Bassins (Guiriko) avec une prévalence de 2,7%, le Centre (Kadiogo) 2,3 %, le Sud-Ouest (Djôrô) 1,83% et le Centre-Est (Nakambé) 1,2%.

Le SP/CNLS-IST a en outre fait savoir que le pays des Hommes intègres a accompli des progrès remarquables dans la lutte contre le VIH. « Nous sommes passés d’une prévalence du VIH en population générale de 7,17% en 1997 à 0.5% en 2024. Le nombre de nouvelles infections est passé de 6254 cas en 2010 à 2914 cas en 2024. Aussi la mortalité liée au VIH a chuté de 4681 en 2021 à 2957 en 2024 », s’est-il réjoui. De son avis, ce recul significatif est le fruit d’un engagement politique et d’une riposte multisectorielle intégrant une forte mobilisation des acteurs communautaires, sectoriels et décentralisés. Cette année, le Burkina a décidé de s’aligner sur le thème mondial : « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au SIDA ».

Maintenir les acquis

Pour Seydou Ouattara, ce thème est en adéquation avec le contexte burkinabè et international marqué par la crise du financement de la santé. « Au plan national, les défis sécuritaires et humanitaires, les contraintes économiques et sociales, ainsi que les perturbations dans les chaines d’approvisionnement en produits de santé ont mis à rude épreuve la continuité et la qualité des services liés au VIH », a déploré le SP. Pour l’atteinte de l’objectif de l’ONUSIDA qui consiste à mettre fin au SIDA à l’horizon 2030, M. Ouattara a relevé la nécessité de maintenir les acquis et de s’adapter aux réalités actuelles.

Pour cela, a-t-il expliqué, il faut opérer des changements radicaux dans la programmation et le financement de la lutte contre le VIH et renforcer la prévention combinée à l’endroit des groupes vulnérables dont les adolescents et jeunes, les personnes déplacées internes, les Forces de défense et de sécurité et les Volontaires pour la défense de la patrie. Des efforts doivent être faits aussi dans le sens du renforcement de la triple élimination de la transmission de la mère à l’enfant du VIH, de la syphilis et de l’hépatite B et le renforcement de la réponse nationale au VIH pédiatrique.

En réponse aux questions des journalistes, Seydou Ouattara s’est dit confiant quant à l’atteinte des objectifs à l’horizon 2030. Il a salué les efforts du gouvernement, sous le leadership du chef de l’Etat qui continue d’allouer des ressources pour la lutte contre le SIDA. « Aussi, des partenaires dont l’ONUSIDA sont toujours à nos côtés malgré les contraintes de financements à l’international », a-t-il soutenu. Un soutien renouvelé par le directeur-pays de l’ONUSIDA au Burkina Faso, Joy Backory. M. Backory a invité, toutefois à la vigilance car 1,3 million de nouvelles infections ont été enregistrées dans
le monde en 2024.

Abdoulaye BALBONE

 

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