L’Initiative Pananetugri pour le bien-être de la femme (IPBF) a organisé, mardi 2 décembre 2025, à Fada N’Gourma, dans le cadre de la campagne « 16 jours d’activisme contre les Violences basées sur le genre (VBG) », un atelier pour sensibiliser les leaders communautaires et les inciter à militer et, surtout, à agir contre le phénomène.
Les Violences basées sur le genre (VBG), le mariage d’enfants, le rapt et les violences sexuelles et numériques sont des pratiques dégradantes et préjudiciables à l’épanouissement des femmes et des filles. Face à la persistance de ces phénomènes, des leaders coutumiers et religieux du Goulmou se sont engagés, solennellement, dans le combat contre les violences faites aux femmes et aux filles. C’était, le mardi 2 décembre 2025, au cours d’un atelier organisé, à Fada N’Gourma, par l’Initiative Pananetugri pour le bien-être de la femme (IPBF), dans le cadre de la campagne mondiale « 16 jours d’activisme contre les VBG » qui se tient sous le thème : « Unis pour mettre fin aux violences numériques faites à toutes les femmes et les filles ». Ils ont parafé une charte, forte de 5 articles, afin de matérialiser leur engagement pour la cause de cette couche vulnérable. Dans une déclaration commune, ils ont affirmé : « En signant cette charte, nous, autorités coutumières, leaders religieux et communautaires affirmons notre volonté commune de bâtir une société où chaque fille et chaque femme vit protégée, respectée et valorisée. Notre engagement est un héritage moral pour les générations futures ». Le Secrétaire général de la région (SGR), Siaka Ouattara, qui a représenté le gouverneur, a rappelé l’ampleur des VBG dans le Goulmou. « Dans notre région, nous continuons malheureusement de constater ces pratiques qui compromettent la dignité et l’avenir des femmes et des filles », a-t-il déploré.
Un engagement individuel et collectif
Le rapt des filles, les mariages précoces et forcés, les mutilations génitales féminines, les violences sexuelles, conjugales ou numériques, a-t-il poursuivi, demeurent des réalités ancrées dans certaines localités, souvent justifiées par des traditions ou des normes sociales. Ces pratiques, selon lui, « privent les filles de leur droit à l’éducation, les exposent à des risques sanitaires graves et les enferment dans des cycles de pauvreté et de dépendance ». Le SGR a illustré l’urgence par un chiffre alarmant : « dans certaines zones, une fille sur dix âgée de 13 à 25 ans déclare avoir subi un rapt ». Face à ces dérives, il a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective. « Cette mission ne peut être accomplie par les institutions seules. Elle exige une alliance entre autorités administratives, leaders coutumiers et religieux, enseignants, parents et jeunes. Votre influence peut changer les choses », a-t-il soutenu avant d’inviter les acteurs à condamner publiquement les VBG, à refuser les mariages précoces et à promouvoir le maintien des filles à l’école. Pour la représentante de la directrice exécutive de l’IPBF, Elisabeth Zoundi, la lutte contre les VBG reste un combat de longue haleine qui exige des actions « plus solidaires, plus ambitieuses et mieux coordonnées ». Elle a rappelé que l’organisation féministe est engagée à promouvoir le leadership, la résilience et le pouvoir d’agir des femmes et des filles au Burkina Faso. Félicitant les leaders pour leur engagement, elle les a exhortés à traduire les paroles en actes dans leurs communautés respectives. Car, a-t-elle souligné, l’engagement ne prend son sens que lorsqu’il se manifeste concrètement sur le terrain.
Joanny SOW






