Ministère de la sécurité: un nouveau cadre de concertation pour « traquer » la corruption

Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana : « Il faut que nous quittions le top 5 des services les plus corrompus au Burkina ».

Le cadre de concertation des organes de contrôle du ministère de la Sécurité a tenu sa première session, le mardi 18 septembre 2025, à Ouagadougou.

Le ministère de la Sécurité est déterminé à quitter le top 5 des services les plus corrompus au Burkina Faso comme le révèle, depuis quelques années, le rapport annuel du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC). Pour ce faire, elle ne cesse
de multiplier les actions dans ce sens. Au nombre des initiatives entreprises, figurent la mise en place d’un cadre de concertation des organes de contrôle du secteur de la sécurité. Ce cadre a tenu sa première session, le mardi 18 septembre 2025, à Ouagadougou. Aux dires du ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, cette initiative vise à assurer plus de dynamisme, de cohérence et de visibilité aux actions menées contre les mauvaises pratiques au sein des Forces de sécurité intérieures (FSI).

« Il se veut un espace privilégié d’échanges francs, inclusifs, d’harmonisation et de synergie entre les différentes structures de contrôle interne », a indiqué le ministre Sana. Cette session, qui constitue la toute première rencontre de ce cadre servira, selon lui,
à le rendre pleinement opérationnel, afin d’accroître la contribution des organes de contrôle à l’amélioration de la gouvernance, à la lutte contre la corruption et au renforcement de la confiance entre l’administration et la population. « Il s’agira d’identifier les défis propres et les opportunités de synergie entre les différents organes de contrôle, d’harmoniser les approches méthodologiques et les outils de travail, de définir les actions prioritaires pour l’année à venir et proposer un plan de renforcement des capacités », a-t-il détaillé.

Une meilleure synergie d’action

Notant que l’ensemble de ces objectifs entrent en droite ligne des valeurs de patriotisme, d’ordre et de discipline prônés par le chef de l’Etat le capitaine Ibrahim Traoré, il a invité les participants à des échanges francs, constructifs et productifs afin de renforcer ce cadre de concertation. Cette première session se tient sous le thème : « Intégrité, honneur et responsabilité : valeurs fondamentales du service de sécurité ». Un thème qui peut paraître surprenant pour des agents qui ont fait de ces valeurs la trame de fond
de leurs activités, selon l’inspecteur général des services du ministère de la sécurité, Hamidou Guigma.

« Qui, mieux que nous doit incarner ces valeurs ? », s’est-il interrogé. Convaincu que l’exemple doit venir avant tout des forces de sécurité, il s’est réjoui de la mise en place du présent cadre de concertation des organes de contrôle. Selon lui, cette initiative permettra une meilleure synergie d’action pour plus d’impact dans la lutte contre la corruption au sein du département. De l’avis de M. Guigma, face au défi sécuritaire auquel le Burkina Faso est confronté, la lutte contre la corruption et les pratiques assimilées doit prendre une dimension particulière.

« Les efforts importants visant à mobiliser des ressources pour faire face à la guerre doivent s’accompagner d’une gestion vertueuse », a-t-il estimé. La représentante du Centre de Genève pour la gouvernance du secteur de la sécurité (DCAF), Laurentine Konkobo a formulé le vœu de voir cette initiative se pérenniser. « En tant que partenaires du ministère de la sécurité, nous sommes convaincus que ce cadre permettra d’assurer un service de sécurité de qualité aux populations », a-t-elle indiqué. Mme Konkobo a réaffirmé l’engagement du DCAF à accompagner le ministère de la Sécurité pour un renforcement des mécanismes de contrôle et de promotion de la bonne gouvernance au sein du département.

Nadège YAMEOGO

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