Mouvement d’humeur des GRH : le syndicat demande le retour au dialogue

Les responsables du Syndicat national des gestionnaires des ressources humaines de l’administration publique ont animé une conférence de presse, le mercredi 4 septembre 2019, à Ouagadougou, pour apporter « un démenti » aux propos tenus par leur ministre de tutelle sur la crise qui prévaut au sein du département.

Le Syndicat national des gestionnaires des ressources humaines de l’administration publique (SYNAGRH) a apporté « un démenti » aux propos de leur ministre de tutelle. En effet, le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Pr Séni Ouédraogo, s’exprimant sur la situation qui prévaut au sein de son département lors d’une interview accordée à une chaine de télévision de la place, le 27 août 2019, aurait affirmé qu’il n’existait pas de protocole d’accord entre le SYNAGRH et le gouvernement. Il aurait ajouté qu’il n’a jamais reçu d’instruction de sa hiérarchie pour entreprendre des négociations avec le syndicat. Le SYNAGRH, au cours d’une conférence de presse, animée, le mercredi 4 septembre 2019, à Ouagadougou, a affirmé qu’il y a bel et bien un protocole d’accord signé, le 4 août 2017, entre lui et le gouvernement.

« Ce protocole d’accord stipule en son point 3.3 de l’axe III que les deux parties ont reconnu la nécessité de renforcer la capacité du ministère et des Directions des ressources humaines en matière d’infrastructures, d’équipements et de motivation du personnel », a cité le conférencier, Yassya Tanama. Et de préciser : « Pour la motivation, le gouvernement convient de la mise en place d’un groupe de travail pour réfléchir à la question avant fin 2017 ».

Selon lui, les gestionnaires des ressources humaines ont montré leur bonne volonté en patientant jusqu’en mai 2019, sans toutefois cesser d’interpeller le gouvernement. « Notre dernière interpellation date du 7 mai 2019, où nous avons demandé au Premier ministre, la mise en œuvre de notre protocole d’accord. En réponse, celui-ci nous a rassurés par lettre le 14 mai 2019 que le ministre de la Fonction publique a reçu des instructions dans ce sens », a indiqué M. Tanama.
Selon lui, le groupe de travail devant mener les réflexions sur les questions de motivations des GRH a été mis en place par arrêté signé le 21 juin 2019 par l’actuel ministre en charge de la fonction publique qui, pourtant, dit n’avoir jamais été instruit dans ce sens, a-t-il appuyé. « Ce groupe de travail devait commencer ses travaux le 24 juin et disposait d’un délai de 10 jours pour remettre le rapport. Mais il a vu ses travaux reportés à une date ultérieure sans motif », a fait savoir le conférencier.
Entre autres actions du ministre Ouédraogo dénoncées par le SYNAGRH, l’on a retenu le fait que celui-ci, lors d’une interview, a également étalé le contenu du document qui devrait servir de base de négociations « avec des calculs non concordants et des données volontairement tronquées ».

Pour les conférenciers, la volonté du ministre consiste tout simplement à jeter un discrédit sur les GRH. Par ailleurs, Yassya Tanama a affirmé que depuis le début de la crise en juin 2019, le bureau national du SYNAGRH n’a cessé d’entreprendre des démarches pour amener le ministre à la table des négociations. Ces démarches, a-t-il déploré, ont d’ailleurs conduit au relèvement de certains responsables de ressources humaines de leurs postes, car perçues comme une trahison par le ministre. « Aussi, tous les membres du gouvernement qui ont été approchés ont promis de faire de leur mieux pour que le ministre de la Fonction publique accepte le dialogue, mais jusque-là rien ! », s’est exprimé le porte-parole. Pour lui, cette rencontre avec la presse est une tribune pour interpeller une fois de plus le gouvernement sur la crise au sein du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale.

« Le syndicat n’a jamais caché sa disposition au dialogue, car nous estimons que c’est du choc des idées que naît le consensus », a-t-il soutenu.
Confirmez-vous les dires selon lesquels un groupe de GRH serait tenté d’empêcher les candidats aux concours professionnels de composer ? Jusqu’à quand prendra fin ce mouvement d’humeur des GRH ? En réponse, le secrétaire général du SYNAGRH, Souleymane Zoromé, a infirmé les allégations de tentative d’empêcher le bon déroulement de la composition des concours qui, selon lui, n’étaient qu’un acte de plus pour jeter du discrédit sur les GRH. Quant au temps que prendra leurs manifestions, M. Zoromé a fait savoir qu’elles dureront jusqu’à la satisfaction de leur protocole d’accord.

Kadi RABO
Gwladys KONSEIBO
(Stagiaire)

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