Nouveau cahier des charges des IPES: le ministère en charge de l’Enseignement supérieur donne les éclairages

Le secrétaire général du MESRI, Pr Samuel Paré au milieu et la directrice des IPES, Dr Mariette Miningou (droite) ont donné des éclairages sur les réformes concernant les IPES.

Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) a animé, mardi 18 novembre 2025 à Ouagadougou, une conférence de presse dédiée au nouveau cahier des charges portant sur les Institutions privées d’enseignement supérieur.

Le Burkina Faso s’est engagé dans une dynamique visant à garantir l’équité, l’égalité des chances, l’excellence académique et la compétence professionnelle au sein de son système éducatif. Dans cette optique, le 13 novembre 2025, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) a dévoilé le nouveau cahier des charges destiné aux Institutions privées d’enseignement supérieur (IPES). Face aux réactions et aux débats suscités par cette réforme, le MESRI a convié la presse, mardi 18 novembre 2025 à Ouagadougou, afin d’apporter des éclaircissements.

Les échanges ont essentiellement porté sur quatre points notamment la personnalité morale des structures, les exigences de recrutement du personnel enseignant, les conditions spécifiques liées aux formations en sciences infirmières et obstétricales, ainsi que l’organisation des examens nationaux. Le secrétaire général du MESRI, Pr Samuel Paré, a indiqué que toute IPES doit être une personne morale de droit burkinabè, avec un siège social établi au Burkina Faso et un premier responsable résidant obligatoirement sur le territoire national.

Concernant le recrutement, il a souligné que le cahier des charges impose, dès l’ouverture d’un établissement, un minimum de trois enseignants permanents titulaires d’un doctorat pour les instituts et grandes écoles, et de cinq pour les universités. Les enseignants non titulaires d’un statut universitaire doivent désormais obtenir une autorisation d’enseigner, après une formation en pédagogie universitaire délivrée par une institution publique. Les IPES devront atteindre progressivement 20 % d’enseignants permanents après dix ans de fonctionnement, puis 50 % après 25 ans.

Toute nouvelle filière entraîne l’obligation de recruter au moins un enseignant permanent supplémentaire.Selon M. Paré, des exigences renforcées s’appliquent aux établissements formant en médecine, pharmacie, chirurgie dentaire ou médecine vétérinaire. Ils doivent disposer d’au moins 60 % d’enseignants hospitalo-universitaires permanents dans les spécialités requises, avec une répartition d’âge précise dont 50 % âgés de moins de 50 ans, 30 % entre 51 et 65 ans, et un maximum de 20 % au-delà de 65 ans.

Renforcer la valeur des diplômes

S’agissant des formations en sciences infirmières et obstétricales, le SG du MERSI a précisé qu’elles ne relèvent plus du cahier des charges des IPES. Les formations de niveau inférieur au baccalauréat seront désormais agréées par le ministère de la Santé, tandis que les formations post-bac seront exclusivement assurées par les institutions publiques d’enseignement supérieur, avec la possibilité d’aller jusqu’au doctorat.

Selon le Pr Paré, le nouveau cahier des charges a également introduit des examens nationaux désormais obligatoires. Les diplômes délivrés par les institutions publiques restent automatiquement reconnus par l’Etat, contrairement à ceux des IPES qui nécessitaient auparavant une procédure de reconnaissance. Désormais, les étudiants des IPES vont passer des évaluations nationales en licence, master ou doctorat, organisées sous le contrôle du ministère.

Dans le domaine de la santé, tous les passages de niveaux, de la première année jusqu’à la soutenance, seront soumis à ces évaluations nationales. Cette mesure s’applique aux institutions publiques qu’aux privées. La confusion de cette mesure provient du fait que son annonce est intervenue lors de la présentation du cahier des charges des IPES. Ces réformes, a affirmé le Pr Paré, traduisent la volonté du gouvernement d’élever durablement le niveau de l’enseignement supérieur privé, de sécuriser les parcours des étudiants et de renforcer la valeur des diplômes, tant au plan national qu’international.

La directrice des IPES, Dr Mariette Miningou, a précisé que les soutenances seront maintenues. Les dispositifs qui coexisteront avec les examens nationaux sont encore en cours de réflexion, mais aucune mesure ne viendra affaiblir la qualité de la formation. Interrogée sur la hausse des frais de scolarité, elle a rappelé que le ministère ne fixe pas les tarifs des établissements privés, rendant pour l’instant difficile toute projection quant à un éventuel impact financier. Concernant les étudiants qui n’ont pas encore soutenu leurs travaux, elle a assuré que chaque cas sera examiné au moment de l’élaboration des textes d’application afin de prendre en compte l’ensemble des situations.

Abibata KARA
(Collaboratrice)

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