Planification familiale : Des expériences  pour l’inclusion des jeunes

Lors de la 7e réunion annuelle de Partenariat de Ouagadougou  tenue  à Dakar du 12 au 14 décembre 2018 un panel des jeunes sur le thème «  briser les barrières pour assurer l’inclusion des jeunes », a permis à Pathfinder Burkina,  Equilibre et Population,   PRB et  MSI  de partager leur  expérience.

Quatre ONG  à savoir Equilibre et Population, Pathfinder,  PRB et  MSI ont échangé leur expérience autour d’un panel  portant sur  le plaidoyer, l’accès et demande de services santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes modéré par Romaric Mutoni jeune ambassadeurs PF du Benin.

Pour réussir la communication visant le changement de comportement dans le domaine de la  santé sexuelle  des adolescents et jeunes (SRAJ) il y a des principes à suivre. Selon, Equilibre et Population, quatre leçons sont à retenir. L’injonction comportementale en matière de communication pour la promotion de la SRAJ  ne marche pas. Il faut prendre en compte les déterminants  sociaux car les jeunes appartiennent à une société. Aussi, 2e leçon,  pour réussir la communication envers les jeunes, il faut placer la participation et l’empouvoirement au centre des actions. C’est-à-dire que les jeunes doivent acquérir des connaissances et  de les  mettre en pratique. La 3e leçon est de prendre en compte la diversité  des jeunes (jeunes ruraux, urbains, scolarisés et non). La  4e leçons tirée par Equilibre et Population est surtout de ne pas nuire, éviter des messages stigmatisants. Cette ONG a mène une campagne génération PF qui a permis d’engranger des résultats. Au niveau local  certaine mairie ont inscrit des lignes budgétaires pour la SRAJ, au niveau national au Benin par exemple le gouvernement a adopté la gratuité des produits contraceptifs des jeunes. « Le changement de comportement prend du temps et tous les changements acquis sont de l’effort de tous les acteurs », Aureli Gal Regniez de l’ONG Equilibre et population.

Le 2e paneliste, a été Lydia Saloucou directrice de Pathfinder  international au Burkina Faso.  Elle a échangé avec les participants sur  « l’enjeux et défis de l’accès des jeunes à la contraception au Burkina Faso ».  Mme Saloukou a présenté deux projets  conduits par sa structure à savoir «  Beyond bias et Re-solve : pour quelles solutions ». Ces deux projets innovants  ont permis à  répondre a deux questions importantes.

Pourquoi des jeunes qui ne souhaitent pas avoir une grossesse ou un enfant actuellement ne recherchent pas a avoir la contraception ? Et comment les prestataires peuvent être un obstacle pour les jeunes pour avoir les services.

Elle a montré  qu’au niveau communautaire, les normes sociales et les pesanteurs sociaux entravent les jeunes dans la recherche d’informations et la demande de services. Et quant au niveau du système de santé,  les politiques et normes constituent une entrave dans certains cas au nombre et à la qualité des jeunes à accéder aux services. A cela s’ajoute  des infrastructures inadaptées aux jeunes pour un accès sécurisé et discret.

Coté des  prestataires de services, ce sont les préjugés qui entravent les jeunes et limitent leur accès. Les jeunes eux-mêmes, souligne –t-elle,  ont des perceptions et croyances ainsi que des expériences qui réduisent leur propension à aller fréquenter les services de SR/PF.

Ainsi, Pathfinder a travaillé pour comprendre les différents segments des jeunes et de leurs problèmes d’accès aux services de la santé sexuelle et reproductive.

« Nous avons mis l’accent sur une meilleure connaissance des prestataires, qu’est-ce qu’ils font et quels sont les obstacles. Ces prestataires ont été segmentés professionnel détachés, passif moyen, conservateurs satisfaits, sœurs impromptues, gardien et clinicien paternalisme. Au niveau des jeunes, nous  avons  travaillé pour comprendre les différents segments, jeunes novices, sceptiques, preneurs de risque, conservateurs traditionnels et conservateurs piégés », a expliqué Mme Saloucou.

MSI a partagé son expérience sur la flexibilité des jours et des canaux de prestation des services de PF. Ainsi, il faut un counceling équilibré et axé sur la clientèle, le choix des sites et adapter le contenu des activités de création de la demande. « L’équipe mobile permet d’aller vers les jeunes pour les offrir des services de santé sexuelle et reproductive », a soutenu Emmanuel Diop de MSI.

Laura Wedeen du PRB a parlé du tableau de bord des politiques de PF pour les jeunes. Le tableau de bord est utilisé par les gouvernements, les bailleurs de fonds et les défenseurs pour évaluer et fixer les priorités. Ce tableau de bord s’appuie sur 8 indicateurs, le consentement, les restrictions fondés sur l’âge, sur le statut matrimonial, l’autorisation du prestataire, éducation sexuelle complète, la fourniture, et l’environnement social. Ce tableau  de bord a été utilisé pour examiner des politiques favorables à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeune de 16 pays.

 

En conclusion, la directrice pays de pathfinder international Burkina, Lydia Saloucou,  pense qu’on doit regarder le jeune comme un tout, « les jeunes en Afrique ont des préoccupations d’emploi, de mariage, de mobilité, ce que nous faisons en matière de santé il faut inclure les autres préoccupations des jeunes », a-t-elle dit.

 

Boureima SANGA

 

 

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