Aïcha Kaboré, danseuse et femme au foyer

Passionnée de danse contemporaine, Aïcha Kaboré est une chorégraphe talentueuse, mère dévouée et fervent défenseur de la cause de la femme.

La chorégraphe, Aïcha Kaboré, est une danseuse professionnelle accomplie. Issue d’une fratrie de sept enfants, elle découvre sa passion dès sa tendre enfance. Ses performances lors des soirées culturelles au collège émerveillent plus d’un. Ce talent conduira la jeune femme sur le tournage de nombreux plateaux de t0ournage de clips vidéo. Après cette première expérience, elle s’oriente vers la danse contemporaine afin de « s’exprimer par son corps ».

Elle est aujourd’hui entre deux avions, en dépit de ses obligations familiales. « J’arrive à concilier ma vie de danseuse et celle de femme au foyer grâce à mon époux, qui est humoriste. Il est mon premier soutien. Nous nous comprenons donc parfaitement », confie l’ex-danseuse de l’artiste musicienne, Amity Meria. Cette aventure sur « les plus belles scènes du monde » débute véritablement en 2000 après des stages de perfectionnement régulier au Sénégal.

Quelques années plus tard, elle fait la rencontre de l’une des figures emblématiques de la danse contemporaine et de la chorégraphie au Burkina Faso, l’immense Irène Tassembédo. En plus de sa casquette de pédagogue à l’école de danse internationale qui porte son nom, celle-ci est également la directrice artistique du festival international de danse de Ouagadougou (FIDO). La collaboration entre les deux femmes est fructueuse.

Du haut de son 1m67, Aïcha Kaboré est époustouflante sur scène. Sa grâce féline se dégage à travers des mouvements horizontaux et verticaux. Sa nouvelle création chorégraphique « Les larmes de la veuve », comme l’indique son nom, se veut un condensé des brimades et des souffrances que vit l’autre moitié du ciel en Afrique et ailleurs. « Je retrace le vécu de ces nombreuses femmes murées dans un silence mélancolique face à des pratiques ancestrales, souvent avilissantes. Leur avis ou leur choix ne compte pas « , explique-t-elle, la voix essoufflée, après son spectacle. A ses débuts, elle doit faire face à l’opposition de ses parents. La pression est d’autant plus vive qu’elle refuse de poursuivre ses études, abandonnées en classe de 3e.

Mais, sa passion pour la danse finit par prendre le dessus sur ces différentes épreuves. Mieux, elle en sortira grandi avec à la clé deux qualités essentielles: le courage et la persévérance. « J’ai dansé huit mois durant, pendant ma dernière grossesse. De telles vertus ne peuvent que vous tirer vers le haut », soutient la chorégraphe, mère de deux enfants.

Achille ZIGANI
(Collaborateur)

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