Présidentielle au Togo Le parti de Jean Pierre Fabre appelle à la vigilance

Le 22 février prochain, les Togolais sont appelés aux urnes pour élire leur président. A quelques jours de la clôture de la campagne, Sidwaya a fait hier, 17 février, un tour au siège national de campagne de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) au quartier Ablogamé 2, dans la périphérie de Lomé. Constat !

Le Quartier général (QG) de campagne de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) est en ébullition, ce lundi 17 février 2020. Dès 10 heures, des dizaines de militants pour la plupart vêtus en tee-shirts, casquettes…de couleur orange et à l’effigie du candidat Jean-Pierre Fabre, font des va-et-vient dans la rue Limité dans le quartier Ablogamé 2, abritant le siège national de la campagne. Au bruit des taxis-motos, se mêlent celui des militants « surexcités ». C’est dans cette ambiance, que le conseiller national à l’organisation, Robert Olympio nous reçoit. Il confie que depuis 12 jours, leur candidat Fabre a commencé à sillonner tout le territoire national pour convaincre ses concitoyens à voter l’ANC. L’enjeu, affirme-t-il, est de dire non au 4e mandat du président sortant, Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 15 ans. « Depuis 53 ans, nous ne connaissons qu’une seule famille qui règne sur notre pays : les Gnassingbé. Le père en a fait 38 ans et le fils 15. Et, il veut encore un autre mandat. Faure Gnassingbé sera out », insiste Robert Olympio.

Un avenir meilleur

L’heure du changement a sonné, estime-t-il. Pour lui, le Togo doit avancer pour la bonne marche de la démocratie. « Notre pays n’avance pas. C’est pourquoi nous promettons un avenir meilleur aux électeurs », déclare-t-il. Une fois au pouvoir, le candidat de l’ANC œuvrera pour offrir des milliers d’emplois aux jeunes, à la révision du système sanitaire togolais qui souffrent de plusieurs maux, soutient le conseiller national à l’organisation. « Il n’y a ni IRM, ni scanner dans nos hôpitaux. Nos hôpitaux sont des mouroirs », ajoute-t-il. A cela s’ajoute, le manque d’eau potable, l’électricité… les services sociaux de base. Pour changer la donne, les Togolais doivent voter massivement l’ANC, explique, son 1er vice-président, par ailleurs directeur national de campagne, Boivi Lawson Banku. « Il s’agit de la survie de la population », lance-t-il. La course à la présidentielle n’est pas un long fleuve tranquille pour ce parti d’opposition. Selon le directeur national de campagne de l’ANC, plusieurs heurts ont émaillé leur campagne. « Nos meetings ont été perturbés à l’intérieur du pays par des miliciens sous prétexte que nous n’avons pas d’autorisation pour les tenir. Est-ce à l’autorité ou aux individus de nous empêcher de faire passer notre message ? », s’interroge M. Banku. Qu’à cela ne tienne, le message de l’ANC est clair : « Le changement ». Ne craignez-vous pas qu’on empêche vos militants d’aller voter le jour du scrutin ? « S’ils veulent perturber les élections, nous ne nous laisserons pas faire. Donc, tout le monde a intérêt à ce que les élections se déroulent bien afin que le Togo retrouve la paix. S’ils veulent perturber, il nous trouverons sur leur chemin », prévient le directeur national de campagne. Le conseiller du président de l’ANC chargé des questions de la sécurité et de la défense, Alexandre Amorin, dit ne pas craindre des fraudes.

« Limiter les fraudes… »

Car, estime-t-il : « nous sommes dans un système de fraudes institutionnelles. Mais le problème, c’est comment limiter ces fraudes pour qu’elles ne dénaturent pas le choix des électeurs. Les fraudes font parties de leur système. Cela fait partie de leurs fondamentaux et ils ne peuvent faire autrement ». Néanmoins, M. Amorin souhaite que le verdict de celui qui donne le pouvoir, c’est-à-dire « le souverain peuple », soit accepté au soir des élections. « Pourquoi, ils ont peur du verdict des compatriotes ? Nous demandons que les élections soient libres et transparentes », clame Alexandre Amorin. Pour y parvenir, le directeur national de campagne Banku recommande la vigilance aux électeurs, le 22 février prochain. Mais surtout de surveiller leur vote jusqu’à la proclamation des résultats. Pour cette présidentielle, 7 candidats sont en lice. Il s’agit de Faure Gnassingbé, président sortant et candidat de l’Union pour la République (UNIR), Jean-Pierre Fabre de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et ancien chef de file de l’opposition, Abgéyomé Kodjo, candidat de la Coalition des forces démocratiques (CFD) et ancien Premier ministre, Tchabouré Gogué de l’Alliance des démocrates pour la démocratie et le développement intégral du Togo (ADDI), Georges William Kuessan de Santé du peuple (SP), Mohamed Tchassona Traoré du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD) et de Komi Wolou du Pacte socialiste pour le renouveau (PSR).

Abdel Aziz NABALOUM
emirathe@yahoo.fr
Lomé, Togo

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