Prévention de la radicalisation: une stratégie nationale en élaboration

Le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale a organisé une rencontre-bilan du processus d’élaboration de la stratégie nationale de prévention de la radicalisation et de lutte contre l’extrémisme violent, le jeudi 30 avril 2020.

Depuis quelques années, le Burkina Faso, comme d’autres pays de la sous-région, est en proie à des attaques terroristes. Convaincu que la recherche des causes profondes de ce phénomène pourrait aider à l’éradiquer, le G5 Sahel a recommandé à chacun de ses pays membres d’élaborer une stratégie nationale de prévention de la radicalisation et de lutte contre l’extrémisme violent. Une stratégie qui, aux dires du ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, Siméon Sawadogo, devrait permettre de déceler les véritables causes de la radicalisation et d’y proposer des solutions. C’est ainsi, a-t-il poursuivi, que le conseil des ministres du 25 avril 2018 a décidé de la mise en place d’un comité national chargé de piloter la rédaction de la stratégie. « Avec l’accompagnement de l’USAID et du G5 Sahel, nous avons recruté un consultant national en la personne de Sadou Sidibé qui a produit un rapport diagnostic du phénomène au pays des Hommes intègres », a-t-il indiqué. Ce rapport a été présenté par le consultant aux membres du comité et au ministre en charge de la Décentralisation, le jeudi 30 avril 2020 à Ouagadougou. Selon les explications de l’expert, l’étude a consisté à collecter des données dans les 13 régions du pays sur la base d’outils précis. « Nous avons eu un ensemble d’échanges avec les populations sur la perception qu’elles ont du phénomène et les facteurs qui, selon elles, peuvent conduire à une radicalisation », a-t-il laissé entendre. Et sur ce dernier point, l’expert a noté que les données collectées ont permis de déceler des facteurs multidimensionnels. « Lorsque nous avons questionné les populations, nous nous sommes rendu compte que les facteurs de l’extrémisme violent sont politiques, économiques, socio-culturels, technologiques, sécuritaires, environnementaux et légaux », a-t-il ajouté. Par ailleurs, il a précisé que les facteurs politiques sont les plus déterminants. « Les questions de mal gouvernance, de manque et de besoin de justice, de conflits fonciers, de succession au trône sont les facteurs qui ont le plus été indexés », a-t-il souligné. De ce qu’il a dit, le but de la stratégie est de mettre ensemble ces facteurs et de proposer des solutions en fonction des réalités du pays. Toutefois, il a noté qu’il urge de résoudre les questions de gouvernance. « Sur la question du choix de certains élus locaux par exemple, il est ressorti des consultations qu’il serait bon que désormais, l’élection des maires se fasse directement au lieu de mettre d’abord en place le conseil municipal qui va ensuite désigner le bourgmestre », a-t-il mentionné. Poursuivant, il a noté que toutes les propositions de solutions données par les enquêtés seront analysées afin d’élaborer un plan d’actions qui sera soumis au gouvernement. C’est du reste le souhait du ministre en charge de la décentralisation qui a invité le comité à tout mettre en œuvre pour finaliser le document dans les brefs délais. Car, a-t-il estimé, la question de l’extrémisme violent est urgente et mérite que des solutions soient trouvées rapidement afin d’y faire face.

Nadège YAMEOGO

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