Au troisième jour du procès du détournement de deniers publics impliquant Amidou Tiegnan et ses co-prévenus, les témoins Soumaïla Zoromé et Zakaria Koumaré sont passés à la barre pour livrer leurs versions des faits, mercredi 5 novembre 2025, à la Cour d’appel de Ouagadougou.
Dès l’ouverture, au troisième jour, du procès en appel de détournement de deniers publics, l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE), Mahama Tako est passé expliquer en détail les opérations régulières et irrégulières effectuées par les accusés, Amidou Tiegnan,
Salifou Ouédraogo, Pétronille Tarpaga et Philippe Bayoulou sur deux comptes. Après récapitulatif des sommes perçues irrégulièrement par les prévenus, l’AJE a réclamé un montant de près de 6 milliards F CFA.
Outre la réclamation de l’AJE, l’audition du mercredi 5 novembre 2025, à la Cour d’appel de Ouaga-dougou, a été marquée par le passage des témoins. Le Secrétaire permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (SP/CONASUR), Soumaïla Zoromé et le responsable de l’unité de vérification au moment des faits, Zakaria Koumaré ont comparu pour éclairer la juridiction sur les mécanismes ayant permis le détournement.
En effet, le premier témoin, Soumaïla Zoromé a expliqué que dans le cadre de la mise en œuvre des missions du SP/CONASUR, il arrive de solliciter un accompagnement du ministère en charge de l’action humanitaire pour la prise en charge d’un certain nombre de dépenses notamment les frais de manutention pour assurer le chargement des vivres à destination des localités concernées.
Quand il arrivait au SP/CONASUR, Salifou Ouédraogo était le régisseur d’avance et assu-rait la gestion de la manutention. « Il assurait la gestion et rendait compte directement au Directeur de la gestion des finances (DGF) au ministère. Sur les états d’émargements, il y a effectivement la co-signature de Salifou Ouédraogo, du gestionnaire de compte en question et l’approbation du directeur de la gestion des finances », a-t-il déclaré.
A la question du Tribunal de savoir qui est habilité à toucher le chèque au Trésor, M. Zoromé a affirmé qu’il s’agit de Salifou Ouédraogo. A entendre Zoromé, il n’est impliqué dans aucune des signatures. « Quand je suis arrivé au SP CONASUR,
j’ai cherché à comprendre pourquoi, nous ne sommes pas responsables du compte. Le compte est logé au ministère avec un gestionnaire désigné et un responsable de son administration qui est le DGF.
A partir de ces moments, pour avoir un contrôle sur les ressources mises à la disposition du secrétariat permanent, il fallait entreprendre un certain nombre de réformes », a-t-il confié. Pouvez-vous me confirmer que vous êtes le trait d’union entre le SP/CONASUR et le ministère en charge de l’action humanitaire en termes d’expression de besoin en appui pour la manutention ? A cette question du parquet, M. Zoromé a répondu qu’il a toujours donné son approbation s’agissant des besoins formels exprimés. Salifou Ouédraogo est la plaque tournante de la manutention en termes de besoins.
Avant tout propos, le 2e témoin, Zakaria Koumaré, par ailleurs responsable de l’unité de vérification au moment des faits, s’est d’abord prêté à l’exercice de dire la vérité devant la Cour. En effet, il a tenté d’expliquer les conditions de déblocage des fonds liés aux dépenses. Mais, l’au-dience a été suspendue. Le procès reprend aujourd’hui, jeudi 6 novembre 2025, avec la constitution des parties civiles.
Oumarou RABO
Korotimi NABALOUM
(Stagiaire)



















