Des journalistes ont sillonné les communes de Boromo, Fara, Poura, Sibi, dans la province des Balé, les 21 et 22 novembre 2024, pour s’imprégner des réalisations du Projet d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR) lors d’une caravane de presse initiée, du 18 au 24 novembre 2024, dans la région de la Bouche du Mouhoun.
Dans la région de la Boucle du Mouhoun, à l’instar d’autres localités, les communes de Boromo, Poura, Fara, Sibi, ont bénéficié dans différents domaines de l’appui du Projet d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR) en vue d’améliorer les conditions de vie des populations. Il s’agit entre autres de l’accès aux services sociaux de base, la réalisation d’infrastructures routières, l’appui à la relance économique et à l’autonomisation, le soutien aux activités génératrices de revenus, etc.
Ainsi, pour s’assurer de l’effectivité des réalisations et recueillir l’appréciation des bénéficiaires sur le terrain, l’Unité de coordination du projet (UCP) a initié une caravane de presse du 18 au 24 novembre 2024 dans des communes cibles du PUDTR dans la Boucle du Mouhoun. A la suite de la commune de Dédougou, les Hommes de médias ont pu découvrir des réalisations dans les communes de Boromo, Poura, Fara, Sibi, dans la province des Balé. A Fara, commune rurale située à une cinquantaine de kilomètres de Boromo, le PUDTR a réalisé un bloc de trois salles de classe doté d’un hall, d’un magasin, des toilettes au profit de l’école primaire publique du secteur 4.
Cet ouvrage vient désengorger l’effectif de cet établissement qui accueille une cinquantaine d’élèves déplacés internes, selon la directrice par intérim de l’école, Fatoumata Séré. « Les
salles étaient surchargées, ce qui ne favorise pas de meilleures conditions d’études pour les enseignants ainsi que les élèves, surtout en période de chaleur », a fait savoir Mme Séré, saluant cette initiative. L’innovation majeure de ce projet est qu’il intègre le volet environnemental à travers la plantation de 50 pieds d’arbres dans chaque école bénéficiaire pour compenser la nature, comme l’école primaire publique du secteur 4 de Fara.
« Les espèces sont choisies en fonction des réalités de chaque localité », a dit l’assistant en sauvegarde environnementale et sociale du PUDTR, Issouf Sawadogo. Dans le village de Dakaye, situé dans la même commune, le projet a un Poste d’eau autonome (PEA) en vue de juguler les difficultés liées à la corvée d’eau. Le chef du village, Sié Mindiré Dahourou, a témoigné que cet ouvrage est venu diminuer la souffrance des femmes parce qu’elles ont l’accès facilement à l’eau et le temps d’attente au robinet est réduit.
Pérenniser l’initiative
L’une des bénéficiaires, Meni Néya, embouchant la même trompète a souhaité la pérennisation du projet. Outres ces réalisations, plusieurs infrastructures routières reliant plusieurs villages à la commune et des formations sanitaires ont été construites. La coopération Yafama de Fara, composée de 32 femmes dont des Personnes déplacées
internes (PDI) et évoluant dans la transformation et la commercialisation du riz local a reçu des d’équipements. Selon la présidente de l’association, Kadiatou Nana, il s’agit de machines pour l’étuvage du riz, d’un taxi-moto, des marmites…
Le Président de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Fara, Aloïse Wangao, a salué la mise en œuvre du PUDTR dans sa localité ayant permis la normalisation de 20 écoles, soit une soixantaine de salles de classe réalisées et six complexes scolaires en cours de réalisation. Il a ajouté que des formations sanitaires sont en cours de construction et plus de 65 kilomètres de routes ont été réalisées. La ville de Fara a bénéficié également des travaux de fourniture et de pose de 168 lampadaires solaires d’un coût de plus de 236 millions FCFA. A Poura, commune cible du PUDTR, il a été investi plus d’1 milliard FCFA dans les infrastructures routières, scolaires, les travaux de fourniture et de pose de 167 lampadaires, etc.
Dans cette localité, les caravaniers ont pu constater la réalisation de pistes rurales, d’établissements scolaires… Construite en 2023, l’école primaire publique de Darsalam a été visitée par les journalistes. Elle bénéficie de trois salles de classes ainsi que des ouvrages connexes réalisés par le PUDTR pour un montant de 103 150 898 FCFA. Pour la directrice de l’école, Azila Andréa Guel, ces ouvrages ont permis d’améliorer les conditions d’études. « Ce sont des salles bien aérées qui nous mettent à l’aise. Sous les halls, il y a des tableaux qui permettent aux enfants d’étudier aux heures de repos », a témoigné Mme Guel.
Elle a cependant souhaité une clôture et un forage pour l’établissement. La commune de Sibi fait partie également des zones d’intervention du projet. Située à quelques encablures de la ville de Boromo, le lycée départemental de cette commune, a bénéficié de la réalisation de quatre salles de classe, un hall d’études, un magasin, un bureau du directeur. L’élève en classe de Terminale D, Gérard Sawadogo, a remercié le projet qui offre à son établissement des salles de classe bien aérées. « Même en période de chaleur, il ne fait pas très chaud grâce à l’isolant thermique. Il y a également l’énergie solaire permettant de suivre les cours dans de meilleures conditions », a relevé M. Sawadogo. Il a « prophétisé » 100% d’admis au baccalauréat cette année.
Compenser le manque
Des pistes rurales mécanisées ont été construites notamment celles reliant Sibi-Souho-Sécaco, longue de 13,05 km et Kalembouly-Bitiako distant de 1,99 km. Au CSPS de Sibi, le PUDTR a réalisé des infrastructures complémentaires en fonction de la demande des bénéficiaires. Il s’agit d’un hall d’attente, d’une latrine, d’un Poste d’eau autonome (PEA). Les travaux de fourniture et de pose de 167 lampadaires dans la commune de Sibi ont coûté au projet plus de 209 millions FCFA. A Sécaco, village situé dans cette commune, c’est une maternité, deux hangars d’accompagnants, une latrine- douche CSPS et un PEA qui ont été réalisés.
Le PDS de la commune de Sibi, Fiè Denis Traoré, a indiqué que sa commune accueille un grand nombre de PDI avec des répercussions sur les services sociaux de base. De fait, a-t-il dit, ces réalisations viennent compenser le manque et améliorer les conditions de vie des populations. Outre ces réalisations dans les communes de Fara, Poura, Sibi, la ville de Boromo a eu un appui dans divers secteurs (santé, éducation, énergie…) d’un montant de plus d’1 milliard FCFA. Au CSPS urbain 1 de Boromo, où la mission s’est rendue, une maternité, munie d’une salle d’hospitalisation, d’un hall d’attente, d’une cuisine, des latrines, a été réalisée dans le cadre de la normalisation des formations sanitaires.
L’infirmier, chef de poste, Siembou Sérémé, a reconnu que le cadre de vie au CSPS a été amélioré parce que l’ancienne maternité ne répondait plus aux attentes. « On avait un bâtiment qui ne recevait que six femmes qui venaient accoucher mais actuellement, nous sommes à plus de dix lits », a-t-il confié. Il a renseigné que son centre enregistre en moyenne 30 accouchements par semaine voire 150 accouchements par le mois. Dans cette commune, le projet soutient plusieurs associations exerçant des Activités génératrices de revenus (AGR).
Les caravaniers ont visité l’unité de transformation de produits locaux notamment de l’attieké, du jus et du soumbala de l’association solidarité et développement communautaire. La structure, selon la présidente, Dissèta Traoré, a bénéficié d’équipements, de formation dans le domaine du renforcement des capacités et d’un fonds de roulement de 1,4 million FCFA. L’association Nongtaaba des couturiers de Boromo a aussi reçu des équipements, des machines à coudre, des piqueuses industrielles…
De l’avis de son président, Seydou Ira, le coût global du projet est estimé à 10 millions 782 mille FCFA. L’objectif est de former les jeunes pour leur insertion sociale. « L’association a déjà formé une quarantaine de jeunes, avec parmi eux une dizaine de PDI », a mentionné M. Ira. Dans cette commune, les travaux de réalisation de six PEA, de fourniture et de pose de 335 lampadaires ont coûté respectivement 280 633 500 FCFA et 47 896 0000 FCFA au PUDTR. Des usagers ont apprécié l’action du projet ayant permis l’éclairage de certains axes de la ville.
« Le nombre d’accident a diminué grâce à l’électrification de la voie », s’est réjoui Souleymane Ouédraogo, un usager de la voie concernée par l’électrification. Plus d’une soixantaine de pistes rurales ont été réalisées à Boromo dans le cadre de cette initiative. « Le PUDTR est l’un des plus grands partenaires de notre commune au regard des différentes réalisations au profit des populations », a affirmé le PDS de Boromo, Isaïe Bamogo. Il a laissé entendre que dans les secteurs sociaux, plusieurs établissements scolaires ont été normalisés. S’agi-ssant de la santé, la quasi-totalité des formations sanitaires ont été normalisées. « Nous avons bénéficié, entre autres, de vivres que nous avons distribués aux
personnes vulnérables et personnes déplacées internes », a-t-il notifié.
Plus 27 milliards FCFA investis
Le chef d’antenne du PUDTR de la Boucle du Mouhoun, Jean Robert Traoré, a annoncé que ce sont plus de 27 684 978 464 milliards FCFA qui ont été investis en termes de réalisations dans la région. L’on enregistre l’amélioration de l’accès aux services sociaux de bases, plus de 400 salles de classe entièrement équipées et réalisées. 26 CSPS ont été normalisés et environ 200 km de pistes rurales ont été construites afin de faciliter la mobilité des populations.
Le curage des caniveaux a concerné 65 km dans les villes de la région, a égrené M. Traoré. Il a poursuivi que le projet a implanté des lampadaires solaires sur environ 50 km dans les villes des zones cibles permettant aux populations de mener des AGR. 65 hectares de basfonds ont été aménagés notamment dans les communes de Yaba, de Lankoué… Au-delà de ces basfonds, 27 associations d’hommes et de femmes ont été soutenues financièrement, équipées, formées pour booster leurs AGR.
« Au sein de ces associations, il y a beaucoup de personnes déplacées internes qui y travaillent. Nous accompagnons aussi les sites des déplacés internes », a-t-il souligné. Jean Robert Traoré a précisé que la liste n’est pas exhaustive parce que des réalisations en cours n’ont pas été prises en compte. Mis en œuvre en 2021, le PUDTR est financé par l’Etat burkinabè et la Banque mondiale à hauteur de 260 milliards 150 millions FCFA. Il prend fin en décembre 2025.
Aly SAWADOGO