Projet Target malaria: la CVAB dénonce le 2e lâcher de moustiques à Souroukoudingan

Le porte-parole de la coalition, Ali Tapsoba, a lancé un appel aux intellectuels et experts du domaine à sortir de leur silence pour se prononcer sur la question.

La Coalition de veille sur les activités biotechnologique au Burkina Faso (CVAB) a animé une conférence de presse pour dénoncer le récent lâcher de moustiques mâles génétiquement modifiés dans le village de Souroukoudingan, jeudi 21 août 2025, à Ouagadougou.

Malgré l’autorisation de l’Agence nationale de biosécurité pour la 2e phase du projet Target malaria au burkina, la Coalition de veille sur les acticités biotechnologiques (CVAB) maintient ses doutes quant à l’innocuité de ce projet. A la suite du lâcher de 75 000 moustiques mâles génétiquement modifiés dans le village de Souroukoudingan, le 14 août 2025, elle a animé une conférence de presse, jeudi 21 août, pour dénoncer cette opération. Selon le porte-parole de la CVAB, Ali Tapsoba, le forçage génétique utilisé pour obtenir les moustiques relâchés dans la nature date de 2018 et doit être abordé dans le strict respect du principe de précaution.

« Le processus décisionnel du lâcher n’offrait pas de possibilité d’exercer un recours à temps. Ce constat n’est pas de nature à apaiser nos doutes sur la transparence dans la conduite des activités du projet. Aussi, nous doutons de la validité du consentement libre et éclairé qu’auraient donné les populations de Souroukoudingan et des villages environnants », a-t-il déclaré. Toutefois, le porte-parole de la coalition a reconnu que le paludisme est un drame pour le pays des Hommes intègres. C’est pour cela qu’il préconise de privilégier d’autres techniques de lutte.

« Vaincre le paludisme est le souhait de tous les Burkinabè. Ce souhait peut devenir une réalité par des méthodes qui ont fait leurs preuves dans d’autres pays telles que l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides, la pulvérisation intra domiciliaire d’insecticide à effet rémanent, la surveillance des cas, la mise en place d’un réseau de laboratoires de diagnostic, ainsi que l’amélioration socioéconomique et la mise
en œuvre de projets de réduction de la pauvreté », a-t-il plaidé.

A ces alternatives, M. Tapsoba suggère au gouvernement d’adjoindre l’assainissement du cadre de vie, l’utilisation de l’Artemisia et la poursuite des recherches sur le vaccin R21/Matrix-M. Le projet Target malaria a été lancé au Burkina en 2012 et comprend 3 phases le premier lâcher de moustiques a eu lieu, en juillet 2019 dans le village de Bana, avec l’accord de l’Agence nationale de biosécurité.

Nadège YE
Sonia TIENDREBEOGO
(Stagiaire)

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