
L’Office national de la sécurité routière sensibilise, les 27 et 28 août 2025, à Tenkodogo, des chefs traditionnels et religieux à la promotion de la sécurité routière.
L’Office national de la sécurité routière (ONASER) compte sur l’aura dont jouissent les
chefs coutumiers auprès des populations pour faire passer le message de sensibilisation sur le civisme routier. Il a réuni, à cet effet, les 27 et 28 août 2025, à Tenkodogo, dans la région du Nakambé, une cinquantaine de chefs religieux et coutumiers pour leur dispenser des modules sur la sécurité routière et faire d’eux des relais auprès de leurs concitoyens. Et ce, parce que les accidents de la route dans la région n’incitent pas à l’optimisme.
Selon les statistiques fournies par la directrice de la planification et de la promotion de la sécurité routière, Boudnoma Nina Samé, pour le seul mois de juillet 2025, la région du Nakambé a enregistré 9 cas d’accidents avec 3 décès. C’est pourquoi, estimant que les leaders religieux et coutumiers jouent un rôle crucial dans la société, elle a expliqué que l’ONASER a jugé utile de les impliquer dans ses actions de promotion de sécurité routière.
Mme Samé a indiqué qu’au cours des deux jours de travaux, il va s’agir de présenter l’ONASER à travers ses attributions et organes, et le matériel utilisé dans la sensibilisation. Ensuite, la directrice chargée de la promotion de la sécurité routière a confié que des thèmes en lien avec les bonnes pratiques en matière de sécurité routière vont être abordés. En outre, elle a fait savoir qu’il va être présenté à ces leaders, l’état des lieux des statistiques au plan national et régional et particulièrement de la ville de Tenkodogo.
« Un fléau de l’ignorance »
Les échanges vont porter également sur les excès de vitesse, le port du casque, l’usage du téléphone en circulation, les acrobaties sur la voie publique, les mauvais stationnements, les chargements hors gabarit et la contribution de ces leaders coutumiers et religieux à la promotion de la sécurité routière. Une initiative qui a réjoui l’un des participants, le Sanaba Sigri de Zoungrantenga, qui a reconnu que l’insécurité routière est une problématique quotidienne. « Ce fléau est dû à l’ignorance, à l’incivisme, à l’imprudence », a-t-il soutenu.
Il a invité les usagers de la route à la vigilance et au respect du Code de la route. Pour le président de la délégation spéciale de la commune de Tenkodogo, Sami Bérenger Pooda, cette formation est bien plus qu’un atelier. « C’est un appel à l’action, une invite à bâtir ensemble une culture de la sécurité routière, fondée sur le respect de la vie humaine, la responsabilité individuelle et la solidarité communautaire », a-t-il déclaré.
Le gouverneur de la région du Nakambé, le colonel Aboudou Karim Lamizana, a vu aux chefs traditionnels et religieux, des piliers des communautés dont la voix porte, l’influence est réelle et l’engagement peut transformer des comportements. Il leur a rappelé qu’entre 2020 et 2024, il y a eu plus de 23 000 accidents avec plus de 1000 morts au Burkina Faso. Des chiffres qui, selon lui, traduisent une réalité douloureuse et interpellent chaque citoyen.
Anselme KAMBIRE