Régime d’assurance maladie universelle: les mécanismes d’adhésion automatique du secteur informel en réflexion

Pendant 4 jours, les participants vont identifier des méthodes automatiques d’affiliation des acteurs du secteur informel.

Le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale organise en collaboration avec le Bureau international du Travail, un atelier de réflexion sur les mécanismes d’adhésion automatique des travailleurs de l’économie informelle à l’assurance maladie universelle, du 27 au 30 octobre 2025, à Ouagadougou.

Le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale veut garantir l’accès aux soins pour tous les résidents du Burkina Faso, à travers le Régime d’assurance maladie universelle (RAMU). Dans ce sens, sa structure technique, la Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU) en collaboration avec le Bureau international du Travail (BIT) organise, du 27 au 30 octobre 2025, dans la capitale un atelier de réflexion sur les mécanismes d’adhésion automatique des travailleurs de l’économie informelle à l’assurance maladie universelle.

Selon le DG de la CNAMU, Soumaïla Gamsoré, cet atelier qui réunit des représentants de l’économie informelle et des responsables des départements ministériels en lien avec l’économie informelle vise à faciliter l’adhésion de ces acteurs au RAMU. Le spécialiste en protection sociale de l’OIT pour l’Afrique de l’Ouest, Adam Dramane Batchabi a renchéri que l’objectif de la rencontre est d’identifier des méthodes automatiques d’affiliation de ce groupe de travailleurs.

Il a relevé qu’une grande partie de la population africaine notamment du Burkina Faso ne bénéficie pas d’une protection sociale en santé alors qu’elle est un droit. « Si nous arrivons à appliquer les stratégies que nous allons adopter, nous espérons que la protection sociale en santé pourra s’étendre progressivement aux travailleurs de l’économie informelle afin que le droit à la protection sociale en santé devienne une réalité », a-t-il assuré. Il a, en outre, salué les efforts du gouvernement à travers la mise en œuvre du RAMU et réitéré l’accompagnement du BIT au processus pour une adhésion massive des travailleurs de l’économie informelle.

L’aboutissement du processus souhaité

Le conseiller technique, Eric Somé, représentant le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, a rappelé que les données de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) indique que le secteur informel contribue à hauteur de 41,6% du PIB et 39,8% de la production nationale. Sur le plan de l’emploi, ce secteur concentre 90% de l’emploi au Burkina Faso et plus de 70% de ces emplois se trouvent dans des entreprises du secteur informel.

Ce secteur, a-t-il poursuivi, bien que dynamique et résilient, demeure vulnérable à cause de plusieurs facteurs. « Les travailleurs qui y évoluent ne sont pas suffisamment inclus dans des dispositifs classiques du système contributif de protection sociale. Ils sont exposés à des risques sanitaires, économiques et sociaux », a-t-il déploré. D’où l’intérêt pour lui de prendre en compte les travailleurs du secteur informel dans le Régime d’assurance maladie universelle. Il a aussi fait savoir que les efforts des acteurs ont permis à la date du 23 octobre 2025 d’affilier 344 entreprises, d’immatriculer 277 043 personnes dont 3 666 au titre de l’économie informelle.

Le premier vice-président du Conseil national de l’économie informelle, Boureima Tondé, a aussi accueilli favorablement l’atelier, car le secteur informel est la composante la plus vulnérable en matière de protection sociale. « Notre métier renferme beaucoup de risques. Nous souhaitons l’aboutissement de ce processus », a-t-il soutenu.

Abdoulaye BALBONE

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