A l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP27, l’Union Européenne (UE) a organisé un panel sur sa réponse aux crises alimentaires et son appui à la résilience africaine à travers les approches agroécologiques et la grande muraille verte, le 8 novembre 2022, à Sharm el-Cheikh, en Égypte.
L’Union Européenne (UE) veut contribuer à résoudre les crises alimentaires qui secouent l’Afrique, dans un contexte de changement climatique. Dans le cadre de la conférence des Nations Unies sur le climat, la COP27, elle a organisé un panel sur sa réponse aux crises alimentaires et son soutien à la résilience africaine à travers son accompagnement aux approches agroécologiques et la Grande muraille verte.
Ce panel a été animé par le secrétaire exécutif de la convention des Nations-Unies contre la désertification, Ibrahim Thiam, le président du Fonds international de développement agricole (FIDA), Alvaro Lario et la directrice générale des partenariats internationaux de la Commission européenne.
Selon M. Thiam la région du Sahel est toujours présentée de façon négative, surtout dans les médias internationaux. Si la région fait face à des défis sécuritaires, alimentaires ou en matière de dégradation des terres, elle dispose aussi d’énormes potentialités à explorer et à valoriser, notamment dans le d’énergie renouvelable.
La question de la conservation durable des ressources, des aliments constitue un autre défi que le Sahel doit relever à travers l’innovation, une agriculture résiliente face au changement climatique.
Pour M. Lario, les initiatives d’adaptation au changement climatique offrent des opportunités de création d’emplois et constituent une alternative pour la récupération des terres, la lutte contre la faim. Les systèmes alimentaires, a-t-il poursuivi, intègrent plusieurs secteurs tels que l’agriculture, l’énergie, l’éducation, etc.
2% des financements orientés vers l’agroécologie
Selon lui, le projet de la Grande muraille verte ne consiste pas à élever un mur de forêt mais aussi en des actions de récupérations des terres dégradées.
L’ambition étant de permettre aux communautés de base d’avoir une agriculture résiliente, de leur offrir des sources de revenus durables à même d’améliorer leurs conditions de vie.
La direction générale des partenariats internationaux a indiqué que l’UE travaille à intégrer le projet de la Grande muraille verte dans les agendas des systèmes alimentaires, à travers l’agroécologie. L’objectif est d’accroitre la production locale, en tenant compte des besoins spécifiques des communautés rurales.
L’UE a déjà mobilisé près de 7 milliards d’euros pour accompagner la mise en œuvre du projet de la Grande muraille verte.
Présent à ce panel, le coordonnateur général de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA), Dr Million Belay, s’est réjoui de voir que l’UE note la pertinence de l’agroécologie comme solution à la crise climatique ; mais tout en déplorant le hiatus entre le discours et les actions concrètes sur le terrain.
Par exemple, sur les financements de l’UE à l’agriculture, seulement 2% vont à l’agroécologie. Le reste des appuis financiers est dirigé vers l’agriculture conventionnelle, a-t-il regretté.
Pour parvenir à un impact de ses interventions en matière agroécologique, l’Union européenne devrait impliquer davantage les organisations de la société civile qui sont plus proches des communautés de base, a suggéré Dr Belay. Sans oublier la nécessaire prise en compte la problématique de l’accès des femmes à la terre.
Mahamadi SEBOGO