Ils ont juré de défendre la mère-patrie contre les forces du mal. Tombés sur le champ de l’honneur, des Forces de défense et de sécurité (FDS) ont laissé derrière eux, des veuves et orphelins. Désormais « cheffes » de famille, ces dames ont décidé de se reconstruire, malgré les péripéties de la vie. Formées aux métiers par l’armée, gagner dignement leur vie est le combat quotidien qu’elles mènent. En mi-novembre 2024, nous sommes allés
à la rencontre de ces femmes, symboles de la résilience.

Ecole Shalom, au quartier Karpala de Ouagadougou. En cette mi-journée du lundi 11 novembre 2024, quelques bambins sont à l’ombre devant une salle de classe. Sous le hall, assis sur une banquette, deux hommes torses nus se ventilent à l’aide de leurs tee-shirt pour atténuer les effets de la chaleur suffocante. Avec un large sourire, Augustine Dondassé, nous accueille. Sous bonne escorte, nous sommes conduits dans une salle, son laboratoire de fabrication de savon. Dans cette classe, quelques tables-bancs sont posés, pêle-mêle. Au sol, des produits chimiques sont soigneusement emballés dans
des sachets plastiques. Assis sur une chaise, elle nous démontre ses talents de saponificatrice. Avant toute manipulation, Augustine se frotte de l’huile sur ses bras, enfile des gants pour se protéger des brûlures cutanées des produits chimiques. « La soude caustique brûle la peau », dit-elle. Pour la confection du savon de lessive, un kilogramme (kg) de soude caustique dissout dans trois litres d’eau, la veille, est versé dans un grand récipient. Elle y ajoute 3 kg de beurre de karité, 2 litres d’huile de coco, un litre de palmis, en tournant dans un sens circulaire, pour que le mélange soit compact. Pour que le savon mousse très bien, elle ajoute un quart de moustan. En ajoutant un quart de silicate, le savon sèche rapidement et a une bonne solidité. Avec un peu d’huile de palme, le savon prend un colorant, en plus du parfum pour la bonne senteur. Après 10 mn, le savon est prêt. Il est versé dans une moule pour être séché. Enseignante à l’école Shalom, Augustine Dondassé est obligée de concilier enseignement et saponification pour « joindre les deux bouts ». La raison ? « Je n’ai pas le choix », lance-t-elle d’un air mélancolique.
Prendre son destin en main
En 2021, le destin de Augustine et ses deux enfants bascule. Parti au front pour défendre la mère-patrie, son époux, le pilier de la famille ne reviendra plus. Sous les balles assassines des terroristes, il dépose à jamais son arme. Augustine est inconsolable. Ses journées sont teintées de pleurs, de tristesse, de mélancolie avec cette épineuse question qui ne quitte jamais son esprit : « comment prendre soin des enfants ? ». Commence son long chemin de croix. « Abandonnée », sans ressource financière conséquente, Augustine doit désormais prendre son destin et ceux de ses enfants en main. A la recherche de sa pitance, les jours sont longs, les nuits blanches et pénibles. Technicienne de surface, pour garantir leur pitance quotidienne, elle doit désormais se réveiller tous les jours à 3 heures du matin pour se coucher après 21 heures. « Au décès de mon époux, ce n’était pas facile. Je mettais ma fille de 2 ans et mon fils de 9 ans à l’arrière de ma moto, de Tanlarghin à Ouaga 2000 pour aller faire le nettoyage », se remémore-t-elle.

Devenue enseignante plus tard, elle doit être à l’école Shalom à 7h pour assurer les cours. « A 12h, je vais chercher mes enfants à l’école pour les confier à ma patronne et continuer à 14 heures pour une formation en saponification au camp Lamizana. A 17h, après les cours, je retourne avec mes enfants au nettoyage pour terminer le service à 21h », se souvient-elle. La belle-famille vous soutient-elle ? « Jamais », réplique-t-elle. « Depuis le décès de mon mari, je me bats seule avec mes moyens pour scolariser mes enfants. Or, une mère quelle que soit la situation, préfère prendre soin de ses enfants et dormir le ventre vide », insiste-t-elle. Face aux difficiles conditions de vie, elle refuse catégoriquement de quémander la charité. Avec un salaire d’enseignante de 35 000 F CFA et désormais cheffe de famille, Augustine n’a pas hésité à saisir la main que l’armée lui a tendue pour se former en une activité génératrice de revenus. Après six mois d’apprentissage (janvier-juin 2022), elle est désormais apte à gagner sa pitance. Sourire aux lèvres, elle confie : « ce métier représente beaucoup pour moi, car, j’arrive à nourrir mes enfants ». Avec son binôme, Mariam Seré, elles ont décidé de ne pas mendier. Elle aussi, veuve de Forces de défense et de sécurité (FDS) tombées au front, après des mois de pleurs et de tristesse, a décidé de prendre son destin en main. « En 2020, l’unité spéciale de la gendarmerie voulait former les femmes de FDS tombées au front en saponification. Donc, je suis venue apprendre pour être autonome », relate-t-elle. En 2021, la crise sécuritaire contraint ses deux enfants et elle à quitter Bonborokuy dans la
Boucle du Mouhoun pour se refaire une nouvelle vie à Ouagadougou, la capitale.
De bonnes affaires
Devenir « père » de famille du jour au lendemain, est le pire cauchemar qui n’avait jamais effleuré l’esprit de Mariam Seré. « Maintenant, jouer le rôle de père et de mère, c’est vraiment difficile. Il faut être forte. La scolarité de mon premier fils coûte 95 000 F CFA et celle de la 2e, 65 000 F CFA. Gérer les charges familiales à deux, c’est déjà difficile. Seule c’est encore plus compliqué », affirme-t-elle. Face à son destin, Mariam Seré n’a pas abdiqué pour assurer des lendemains meilleurs à ses enfants. Aujourd’hui, responsable de l’entreprise Gracias Savons, spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de produits de propreté (savons, savons liquide, en poudre, eau de javel …), elle fait la ronde des boutiques et alimentations pour les proposer.

« Je n’ai pas de boutique. Donc, je dépose quelques produits dans les alimentations, les boutiques du quartier. Cette activité m’aide beaucoup financièrement », reconnait-elle. Mieux, dit Mariam Séré, en plus de lui permettre de vivre dignement, elle assure la scolarité de ses enfants et subvient aux besoins et charges de la famille. « Grâce à cette activité, nous arrivons à nous nourrir, scolariser les enfants, payer le loyer. Mensuellement, je peux avoir 100 000 F CFA. Cela ne permet pas de subvenir à tous nos besoins, mais c’est vraiment un grand soutien pour nous », confesse Mariam Seré.
Depuis le 19 mai 2022, Marie Eléonore est devenue la cheffe de la famille Nakolomdoussé. En ce début d’après-midi du lundi 11 novembre 2024, lorsque nous mettons le cap sur Nioko 2, son domicile qui lui sert « d’usine » de fabrication de Koko Dunda, Bogolan, de teinture, Batik, la chaleur est « infernale ». Après une trentaine de minutes de route, nous arrivons dans la zone non lotie de ce quartier périphérique. Deux minutes à faufiler dans un labyrinthe d’habitations, nous marquons une halte devant sa concession. La cour est bondée de femmes. Sur la terrasse, des sachets plastiques sont soigneusement dressés, avec à l’intérieur des tissus blancs prêts pour passer à la teinture. A proximité, de l’eau bout à haut degré au feu. Les genoux au sol, Marie Eléonore s’attèle à dessiner des motifs sur les tissus blancs. « Pour un complet de Koko Dunda, il faut deux cuillères de teinture à la couleur de ton choix, une cuillère et demi de soude caustique, deux cuillères d’hydro et de l’eau chaude. Nous utilisons des tissus coton pour mieux absorber la teinture. Après, la teinture est aspergée sur le tissu et vous avez votre pagne », explique-t-elle, tout sourire. Elle a décidé de ne plus s’apitoyer sur son sort. A ce stade de la vie, sans époux, elle estime que les veuves ne doivent pas compter sur les bonnes volontés pour se garantir un bien-être. « Il ne faut pas que les femmes croisent les bras à ne rien faire, car, la vie est pleine de surprises.
Si tu entreprends, cela peut t’aider et tes enfants. Il ne faudrait pas attendre les moments difficiles pour tomber dans le regret en disant si je savais. Donc, il faut entreprendre », affirme-t-elle. Après la disparition des époux, la compassion et la générosité envers les veuves sont éphémères, foi de Marie Eléonore. L’idéal, c’est d’essuyer ses larmes parce que tu ne peux jamais compter sur quelqu’un pour réussir. Au début, beaucoup vont
t’aider, compatir à ta douleur, mais à la longue, je ne pense pas que ce sera le cas et pleurer sur son sort ne sert pas à grande chose. Ce n’est pas la solution », estime-t-elle. C’est pourquoi, Marie Eléonore a refusé de sombrer dans les pleurs, la pitié, la tristesse pour travailler durement en espérant que demain sera meilleur. Vous arrivez à gagner votre vie ? Sans dévoiler ses revenus financiers, elle fait savoir : « si l’activité n’était pas lucrative, nous n’allions pas y être formées. S’il y a le marché, cette activité peut nous permettre de surmonter les difficiles épreuves, surtout financières qui se présentent à nous ». Marie Éléonore excelle aussi dans l’aviculture, la pisciculture, le tissage de pagne traditionnel.
De ménagère à employeuse

Mardi 12 novembre 2024, le jour vient de se lever sur le quartier Bassinko de Ouagadougou. Comme les précédents, il est plein d’espoirs pour Bernadine Ouédraogo, depuis sa formation en développement personnel par l’armée. Auparavant apeurée et attristée, elle a réveillé l’instinct d’entreprendre qui sommeillait en elle. Elle veut se départir de toute dépendance et de charité après la disparition de son époux. « Le formateur nous a appris à faire notre deuil, accepter que notre époux soit parti et se dire que nous sommes devenues désormais père et mère de famille. C’est à nous de nous battre pour nos enfants. C’est après la formation que j’ai eu le courage d’entreprendre. Je me demandais si l’activité allait marcher et si je n’aurai pas de pertes », raconte-t-elle. Armée désormais de courage et ragaillardie, elle décide d’ouvrir une mini alimentation. « La belle-famille a mis tous les fonds d’indemnisation à notre disposition pour entreprendre cette activité. J’ai investi environ 2 500 000 F CFA et le reste en compte bloqué pour mon enfant de 4 ans », précise la jeune opératrice économique. Elle ne regrette pas d’avoir osée de s’auto-employer.
« Je ne fonctionne pas à perte. J’arrive à payer le loyer et l’électricité à 60 000 F CFA par mois avec une marge bénéficiaire », se réjouit-elle. Aujourd’hui, Bernadine Ouédraogo vit dignement des fruits de son labeur.
Vivre dignement, c’est la promesse que s’est
faite Eugénie Thombiano, lorsque son époux est tombé dans la défense de la patrie. Elle a donc séché ses larmes pour garantir un bel avenir à ses trois fils. Elle ne cesse de remercier l’armée pour sa formation en cuisine-restauration. Hier ménagère, Eugénie tire aujourd’hui son épingle du jeu, dans l’entrepreneuriat et est employeuse. Son chiffre d’affaires, une somme de 100 000 F CFA. « Je paie mes deux filles à 20 000 F CFA par mois chacune, la location du restaurant à 25 000 F et j’épargne 25 000 F », dit-elle, fièrement.
Ouvert depuis 18 mois, le salon de coiffure Nabonswendé sis au quartier Nagrin qui compte deux employées et une stagiaire attire quelques clientes. Valentine Kouda, la « maitresse » des lieux tient à cette principale source de revenus comme la prunelle de ses yeux. En plus de lui permettre de ne pas tendre la main, elle l’aide à veiller sur son « ange », son fils de 2 ans, depuis que son mari a définitivement rangé les armes. « Nous ne gagnons pas beaucoup, 20 000 F CFA de bénéfice mensuel, mais cela nous aide beaucoup. Je suis satisfaite parce qu’avec cette activité, j’arrive à prendre soin de mon enfant », précise la jeune mère. Avec la disparition de son époux, elle a fini par comprendre qu’elle doit s’armer de courage pour survivre. Rencontrée sur le lieu du business de Valentine, confortablement assise, Julie Nacoulma, une cliente du salon, ne tarit pas d’éloges pour elle. « Je viens ici depuis l’année passée. Elle coiffe très bien. Cela me motive à toujours venir », soutient-elle. Valentine Kouda garde espoir d’un lendemain meilleur pour son fils et elle. Elle ne compte jamais baisser les bras. Son rêve est d’agrandir son « business ». « C’est difficile d’avoir des garanties. J’ai besoin de 5 millions F CFA pour agrandir mon salon et être plus autonome avec beaucoup d’employés », souhaite-t-elle.
Des besoins de financement
Entreprendre n’est pas un long fleuve tranquille pour certaines veuves. C’est le cas d’Eugénie Thombiano chez qui la vie n’est pas rose, depuis la disparition de son tendre époux. Avec les nombreuses charges familiale et commerciale, elle a quitté son restaurant pour s’établir à domicile, une cour inachevée dans la périphérie sud de Garghin. Après la disparition de son époux, se trouver un toit était un véritable casse-tête pour elle et ses deux enfants. « Je veux un local pour bien mener mon activité. J’ai pris les frais d’indemnisation de mon époux pour construire ici. En plus de me servir de dortoir, la cour me sert de restaurant pour cuisiner les mets. Par la suite, que je sors pour chercher des clients. Sans soutien, je ne pouvais plus honorer les frais d’électricité et loyer de mon ancien kiosque », raconte-t-elle.
Les difficultés sont aussi le quotidien de Marceline Kawané. Depuis un an, elle peine avec son salon de coiffure devenu une boutique de prêt-à-porter, à cause de la rareté des clients. Subvenir aux charges de son commerce est un casse-tête pour elle. « Les clients sont rares. Mais nous rendons grâce à Dieu pour tout. Les moyens me manquent beaucoup pour approvisionner la boutique en tissage, casque … Le loyer me coûte 20 000 F CFA et le courant 5 000 F, en plus des autres charges. Chaque fois, je complète avec
l’argent de la pension de mon défunt mari pour honorer les frais. Si la pension ne tombe pas vite, je vais en famille pour avoir un peu d’argent pour régler mes factures. La famille me comprend. Les recettes sont en deçà des dépenses », regrette l’épouse d’un ex-sergent-chef au 30e Régiment d’infanterie commando (RIC), tombé le 4 avril 2022. Le « business » de vente de pagnes teintés de Joséphine Ouoba ne prospère pas comme elle le souhaite. En attendant un financement pour un bon envol de son commerce, elle s’est résolue à faire du nettoyage pour un salaire mensuel de 25 000 F CFA. « Si, je gagne un accompagnement, cela va beaucoup m’aider. Je sais faire la saponification aussi, mais par manque de moyens, je ne peux pas l’exercer », confie-t-elle toute triste. Mais, elle ne compte pas courber l’échine. « Quelles que soient les difficultés, il ne faut pas baisser les bras. Seul le travail paie. Si tu ne travailles pas, tu ne pourras pas prendre soins de tes enfants. Tu ne peux pas t’adosser à un humain, car, il a aussi des charges. Il faut se battre … », dit-elle consciente.
« Distribuer du riz ou du maïs, crée de la dépendance »
Pour le directeur central de l’action sociale et des blessés en opération de l’armée, le colonel-major Remi Sié Kambou, depuis le commencement du terrorisme en 2015, le commandement militaire a constaté que les militaires qui tombent au front laissent généralement des femmes qui ne sont pas actives, essentiellement dépendantes de leurs époux. D’où l’initiative de leur trouver des formations en couture, coiffure, savonnerie, tissage … au centre de formation de l’action sociale de l’armée pour les autonomiser afin qu’elles puissent prendre en charge leurs enfants.
« Les critères de sélection des apprenantes, c’est essentiellement la vulnérabilité. Car souvent, les familles retirent aux veuves, les 10 millions F CFA d’indemnisation après le décès de leurs époux. Elles sont chassées des cours. Les enfants retirés. Elles sont dans une situation de vulnérabilité totale. Nous avons vu des veuves qui, malgré les 10 millions, étaient obligées de ramasser du sable pour vendre. C’est comme si elles n’ont pas été indemnisées », déplore le colonel-major Kambou. Cette formation aux métiers et à l’entrepreneuriat est un moyen de résilience que l’armée leur offre, estime-t-il. « Distribuer du riz ou du maïs, à chaque fois, crée de la dépendance », reconnait-il.
Pour le colonel-major Kambou, il y a déjà des motifs de satisfaction.
« Nous les encourageons. L’essentiel, c’est qu’elles se battent. Cela fait beaucoup plaisir lorsqu’une femme revient nous dire que nous l’avons formée et ça marche pour elle. Nous sommes fiers », se réjouit-il. Le souhait de l’armée, poursuit-il c’est que ces veuves vivent dignement. « Avec les pesanteurs socioculturelles, les familles de leurs époux ont tendance à penser que c’est parce qu’elles portent malheur que leurs fils sont morts. Lorsqu‘elles arrivent à monter un business et vivre dignement, cela brise déjà ces préjugés », affirme le colonel-major Kambou.

Le directeur central de l’action sociale et des blessés en opération précise que certaines d’entre elles échouent et d’autres excellent dans leurs activités. « Nous avons identifié le problème : c’est le suivi. Elles ne sont pas habituées à gérer une activité génératrice de revenus. Certaines ont tendance à tout confondre et les fonds qu’on leur a donnés pour qu’elles s’installent, tout retombe à zéro. Nous voulons désormais faire appel aux structures qui accompagnent les personnes dans ce domaine pour les suivre afin de leur apprendre à faire du business », rassure le colonel-major Kambou. En tous les cas, Augustine, Mariam, Eugénie … ne comptent plus baisser les bras face aux difficultés de la vie. Pour elles, chaque jour est un défi à relever pour l’honneur de leurs défunts époux.
Abdel Aziz NABALOUM emirathe@yahoo.fr
Des lauréates du CQP
Après leur formation de 3 mois en couture, une trentaine de veuves ont été engagées à l’atelier-tailleur de l’armée pour leur permettre d’avoir un revenu mensuel. « Cela nous aide à subvenir à nos besoins. Nous remercions la hiérarchie militaire pour son aide », clame Aissata Diallo, mère de deux enfants. Intégrée à l’atelier-tailleur, il y a environ un an, Evelyne Doriane Kaboré, l’épouse d’un ex-sergent-chef, tombé le 30 janvier 2022, a réussi avec brio au Certificat de qualification professionnelle (CQP) en juin 2024. A 34 ans, elle se réjouit d’avoir réussi une telle performance dans un corps de métier. Toute heureuse, elle souhaite utiliser cette compétence pour son autonomisation financière à l’avenir. Pour cette session, 9 veuves ont réussi au CQP en couture dans l’atelier-tailleur.
A.A.N
Le financement, un autre casse-tête
La formation aux métiers des veuves est une initiative saluée à l’unanimité par les bénéficiaires. Cependant, la question de financement demeure une préoccupation majeure pour bon nombre d’entre elles. Tout en saluant l’initiative de l’armée pour leur autonomisation économique, elles souhaitent un accompagnement pour bien exceller dans l’entrepreneuriat. « Mon rêve, c’est d’ouvrir un atelier de couture quand j’aurai les moyens. Le financement me permettra d’avoir un bon outil de travail pour mieux lancer mon activité », soutient Kadjidjatou Ould Hadrami, dont le conjoint a sacrifié sa vie pour la nation.
A.A.N
« Nous sommes très fiers d’elles »
Lancé en 2021, près de 500 veuves ont été formées dans divers métiers. Cette augmentation témoigne de leur engouement et leur besoin en matière de formation en activités génératrices de revenus. « C’est bien que la femme puisse être autonome. C’est toujours bien de leur donner les moyens de résilience pour qu’elles puissent s’auto prendre en charge. Elles sentent le besoin d’être autonomes financièrement pour assurer la prise en charge d’elles-mêmes et de leurs enfants, d’où l’engouement pour ses formations. Moyen de résilience, ces formations jouent un rôle fondamental dans un contexte où elles sont vulnérables », affirme le lieutenant Jamila Flora Ouédraogo, coordonnatrice des structures rattachées à l’action sociale des armées. Elle ajoute : « en leur offrant ces compétences, cela leur permet d’accéder à des ressources assez stables et leur donne un moyen de se reconstruire moralement, psychologiquement. Ce qui impacte directement sur leur qualité de vie et celle de leurs enfants. Nous sommes très fiers d’elles. Je les encourage à être résilientes à toujours se battre pour être autonomes et montrer à leurs enfants surtout et à toute la nation que leurs maris sont partis, mais elles restent résilientes ».
A.A.N