Secteur de la santé: Redorer le blason du privé

Les acteurs du public et du privé de la santé se concertent, du 6 au 10 janvier 2020, à Koudougou, pour offrir au secteur un nouveau souffle et aux patients, des soins de qualité.

Le ministère de la Santé a reconnu « publiquement », la place du secteur privé dans la chaine de production des services et soins de santé de qualité, de formation du personnel et de recherche. La ministre Pr Léonie Claudine Lougué a salué le mérite de ses « partenaires », à l’ouverture, le mardi 7 janvier 2020, à Koudougou, du dialogue secteur public-privé de santé. Elle a déploré que le secteur privé de la santé soit peu valorisé au Burkina, la méfiance entre public et privé. « Il faut renforcer le partenariat public-privé dans le secteur de la santé. Sans le privé, il nous sera difficile d’aller vers l’assurance maladie universelle. Ce secteur dispense une partie importante des services et produits de soins de santé », a insisté Pr Lougué. La présente session vise à planifier les divergences entre les deux acteurs, à réduire les obstacles à la participation du privé dans le système de santé et à faciliter l’accès aux investissements durables du privé. Il s’agit essentiellement, selon le président de la Fédération des associations de santé privée du Burkina (FASPB), Jean-Baptiste Ouédraogo, de corriger certaines injustices, notamment les avantages et faveurs accordés aux centres de santé sous convention avec l’Etat, « source de concurrence malsaine ».

Se soigner sans
s’appauvrir

« Cela permettra de rassurer les uns et d’apaiser le malaise des autres, dans un cadre de dialogue bénéfique », a souligné l’ancien chef de l’Etat. Pour lui, le challenge est d’élaborer une nomenclature unique des actes médicaux pour le public et le privé, une tarification des actes uniques pour le privé mais différente du public, compte tenu des charges du privé et une étude d’une fiscalité adaptée au privé. Ce sont autant de préalables à la mise en œuvre de l’assurance maladie universelle au Burkina, foi de M. Ouédraogo. Il a souhaité l’implication effective du gouvernement pour affirmer la réalité du caractère social du secteur privé de la santé. Les patients ne doivent plus percevoir les acteurs du privé comme des « commerçants ». « En s’engageant dans le secteur privé de santé, ce n’est pas pour se faire de l’argent, mais pour s’investir et exploiter la médecine. La médecine n’est pas une activité lucrative », a laissé entendre Jean-Baptiste Ouédraogo. Bras technique et financier de la santé au Burkina, la Banque mondiale a réitéré son soutien à la mise en œuvre effective de l’assurance maladie universelle au Burkina. Pour son représentant par intérim, un cadre institutionnel, des outils techniques, une vision partagée…sont nécessaires pour offrir des prestations de qualité et pour garantir la sécurité des patients. « Notre défi, c’est la pérennité. Il faudra qu’on puisse développer quelque chose de pérenne (…) pour avoir un système de santé plus performant, en adéquation avec les besoins des Burkinabè (…), faire en sorte que partout où sont les populations, elles puissent avoir des soins de qualité, sans tomber dans la misère, sans s’appauvrir », a dit Christophe Rockmore, de la Banque mondiale.

Djakaridia SIRIBIE

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