Les acteurs du secteur informel se sont réunis, le samedi 29 novembre 2025 à Bobo-Dioulasso, pour renforcer le dialogue et encourager la formalisation du secteur pour le développement économique. Consacrée aux défis et réalités du secteur informel, cette rencontre a aussi connu la participation des autorités administratives et des leaders d’organisations professionnelles.
Au Burkina Faso, le secteur informel constitue la base de la survie économique. C’est pour redynamiser ce secteur en renforçant le dialogue et en encourageant la formalisation encore jugée timide dans le secteur informel que s’inscrit la rencontre d’échanges des acteurs de la province du Houet tenue le samedi 29 novembre 2025, à Bobo-Dioulasso. Selon le Directeur provincial de la Jeunesse et de l’Emploi du Houet, Désiré Hyacinthe Yélémou, plus de 93 % de la population active exerce dans le secteur informel.
Le chef du service des impôts synthétiques, Esaïe Kambiré, a rappelé que sur le terrain, de nombreux acteurs restent non formalisés et parfois réticents à franchir le pas. Un état de fait, à ses dires, qui pénalise autant l’Etat que les acteurs eux-mêmes.
« Nos attentes, c’est que les gens puissent entrer dans la formalisation. Rester dans l’économie souterraine n’aide pas le pays à avancer. La formalisation ouvre des portes comme l’accès aux financements, la reconnaissance juridique, le développement d’activités plus compétitives, et la contribution au budget national », faut-il remarqué.
Pour M. Yelemou, la formalisation n’est ni une sanction, encore moins une pression administrative, mais un acte citoyen et un choix de progrès.
Pour de nombreux participants, la rencontre a été un déclic. Le couturier Issa
Ouédraogo a dit avoir été sensibilisé. « Maintenant, on sait comment commencer nos procédures pour obtenir nos documents », a indiqué le couturier. Au-delà des chiffres, l’informel, à ses dires, est à la fois le quotidien, la résilience et l’espoir de milliers de familles. Cependant, ce poids économiquecontraste avec une réalité moins
reluisante.
Des difficultés structurelles
Les difficultés structurelles telles que la précarité des emplois, l’accès limité aux financements, l’absence ou faiblesse de la protection sociale, la méconnaissance des procédures administratives, la vulnérabilité face aux crises économiques
et sécuritaires, persistent.
« C’est précisément pour répondre à ces défis que l’Etat a initié plusieurs réformes, dont la création du Conseil national de l’économie informelle, le renforcement des structures régionales, et l’adoption de mesures destinées à faciliter la formalisation », a fait savoir le directeur provincial Yélémou. La rencontre s’inscrit aussi dans la vision de l’initiative présidentielle Faso Mêbo, qui mise sur la participation des forces vives pour réussir la transformation économique et sociale du Burkina Faso.
La forte mobilisation des participants a satisfait les organisateurs, qui y voient un signe encourageant. Et le directeur provincial a salué la qualité des questions et des contributions pendant les échanges, notamment autour du paiement régulier des impôts et de la participation au financement du développement national. Dans un contexte marqué par des défis sécuritaires majeurs, il a rappelé que le pays doit compter sur ses propres ressources. « Votre contribution est essentielle pour financer les chantiers, soutenir les volontaires
et les forces engagées au front », a-t-il dit aux acteurs du secteur informel.
Les communications et les échanges ont permis de décrypter la contribution du secteur informel à la Révolution progressiste et populaire en cours, de mieux comprendre les mécanismes fiscaux relatifs aux micro-entreprises et d’aborder les modalités d’accès aux services administratifs. A l’issue de la rencontre, tous les participants se sont accordés sur la nécessité de multiplier ce type de cadres d’échanges dans la province et au-delà, pour accompagner progressivement le secteur informel vers une formalisation
profitable à tous.
Kamélé FAYAMA
Zisso Patricia COULIBALY
(Stagiaire)




