Afin d’être digne du grade de professeur d’éducation physique et sportive, Blaise Débé (capitaine des Etalons lutteurs) a soutenu son mémoire de fin de formation, le mardi 21 septembre 2021 à Ouagadougou, devant un jury dirigé par le docteur Boureima Coulibaly.
Après une première médaille d’or remportée en 1995, le Burkina Faso, est resté dans le carré d’as de la lutte dans la sous-région aux côtés du Sénégal et du Niger. Mais à partir de 2009, le pays a commencé à dégringoler. Plus donc de médailles d’or ni en individuel, ni en équipe. Cette situation devenue préoccupante n’a pas laissé indifférent Blaise Débé, lui qui est le capitaine des Etalons lutteurs. Ainsi, pour son mémoire de fin de formation à l’Institut des sciences du sport et du développement humain (ISSDH), il a choisi de traiter du sujet : «Facteurs explicatifs de la contre-performance de l’équipe nationale du Burkina Faso en lutte africaine hommes de 2009 à 2018».
Face au jury le 21 septembre 2021, l’impétrant dès sa prise de parole, a affirmé que son étude a pour but d’élucider les principales causes de la baisse du niveau de performance des Etalons lutteurs. Pour ce faire, il s’est posé la question de recherche formulée comme suit : « Quels sont les facteurs explicatifs de la baisse de performance des lutteurs burkinabè aux compétitions régionales et internationales » ?
Deux hypothèses de recherche
En vue de trouver une réponse à cette question, le lauréat des Jeux africains 2015, a émis deux hypothèses. La première à l’écouter, est que « Le niveau de l’encadrement technique ne permet pas à l’équipe nationale d’obtenir des médailles en or ».
La seconde, elle, stipule que « Les conditions de préparation de l’équipe nationale en lutte africaine ont un effet négatif sur leur performance lors des compétitions régionale et
internationale ». Comme démarche scientifique, le lutteur-candidat, a indiqué avoir opté pour la méthode non probabiliste et la technique à choix raisonné pour déterminer un échantillon de 74 individus composé de 7 entraîneurs ayant une expérience en équipe nationale, 30 autres n’ayant aucune expérience en sélection nationale, enfin, 37 lutteurs ayant participé au moins à un regroupement.
A chacun des sujets, M. Débé lui a adressé un questionnaire pour la collecte des informations. De l’analyse des résultats obtenus, il est parvenu à la conclusion selon laquelle la contre-performance de l’équipe nationale hommes aux compétitions régionales et internationales s’expliquerait par le faible niveau de l’encadrement technique et les mauvaises conditions de préparation.
Afin de renverser cette tendance, celui qui est surnommé « Le haut niveau » dans les arènes, a formulé des suggestions. Au ministère en charge des sports, il a suggéré la construction d’une arène règlementée par province de lutte ainsi que des salles de musculation avec un équipement adéquat.
A la Fédération burkinabè de lutte (FBL), il leur a été demandé de former des entraîneurs de niveau II et plus, faire un regroupement qui va s’étaler sur une durée d’au moins 30 jours, reconnaître par ailleurs le mérite des meilleurs entraîneurs des clubs par un système de motivation (financier ou lettre de félicitation), et enfin, mettre en place un comité de suivi des entraînements des clubs affiliés à la FBL. A l’issue de son exposé, le jury, après l’avoir entendu et interrogé, a déclaré le travail recevable et l’a sanctionné par la note de 17/20, avec la mention très bien à l’appui.
Rufin PARE