
L’Initiative pour la gouvernance mondiale a été proposée par le Président chinois Xi Jinping lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai le 1er septembre 2025.
L’Initiative pour la gouvernance mondiale est une nouvelle initiative majeure avancée par la Chine après l’Initiative pour le développement mondial, l’Initiative pour la sécurité mondiale et l’Initiative pour la civilisation mondiale. Elle a été proposée par le Président chinois Xi Jinping lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai le 1er septembre 2025.
Si l’Initiative pour le développement mondial se focalise sur la promotion de la coopération internationale pour le développement, que l’Initiative pour la sécurité mondiale vise à régler les différends internationaux par le dialogue et les consultations, que l’Initiative pour la civilisation mondiale a pour but de promouvoir les échanges et l’inspiration mutuelle entre civilisations, l’Initiative pour la gouvernance mondiale met l’accent sur l’orientation, les principes et les pistes de la réforme du système et des institutions de la gouvernance mondiale.
Elle est fondée sur cinq principes clés dont la poursuite de l’égalité souveraine. L’égalité souveraine se présente en effet comme la norme la plus importante régissant les relations interétatiques et le principe primordial observé par l’ONU et toutes les autres institutions et organisations internationales. Son essence est que la souveraineté et la dignité de tous les pays, grands ou petits, puissants ou faibles, riches ou pauvres, doivent être respectées, que leurs affaires intérieures ne souffrent d’aucune ingérence extérieure, qu’ils ont tous le droit de choisir en indépendance leur système social et leur voie de développement et qu’ils ont le droit égal à la participation, à la prise de décisions et au partage des bénéfices dans la gouvernance mondiale. Ce principe vise à promouvoir la démocratisation des relations internationales, travailler à ce que le système de gouvernance mondiale reflète mieux les intérêts et aspirations de la majorité des pays et accroître la représentation et le droit à la parole des pays en développement.
La gouvernance mondiale doit également poursuivre l’état de droit international.
Selon ce principe, il est nécessaire de veiller à une application égale et uniforme du droit international et des règles internationales et s’abstenir de faire le deux poids deux mesures ou d’imposer la volonté à autrui. Les grands pays, doivent notamment donner l’exemple dans la promotion et la défense de l’état de droit international.
La gouvernance mondiale doit par ailleurs poursuivre le multilatéralisme. Le multilatéralisme est le concept central du système et de l’ordre internationaux existants. Il faut donc poursuivre le principe d’amples consultations, de contribution conjointe et de bénéfices partagés.
Les quatre initiatives ont des priorités respectives
Selon l’Initiative, les affaires du monde doivent être gérées par tous, le système de gouvernance mondiale construit par tous et les bénéfices de la gouvernance mondiale partagés par tous. Il appelle à rejeter toute pratique de l’unilatéralisme. L’ONU est la plateforme centrale pour pratiquer le multilatéralisme et promouvoir la gouvernance mondiale. Son rôle doit être renforcé et non affaibli. Les autres institutions multilatérales régionales et mondiales ont à valoriser leurs atouts respectifs, à jouer un rôle constructif et à s’abstenir de tout arrangement discriminatoire ou exclusif.
La gouvernance mondiale poursuit la primauté du peuple. Selon ce principe, les peuples sont acteurs et bénéficiaires fondamentaux de la gouvernance mondiale. Seul un système de gouvernance mondiale qui réponde aux besoins des peuples et leur apporte continuellement la confiance et des perspectives stables bénéficiera d’un soutien large et fonctionnera effectivement. Il faut donc perfectionner la gouvernance mondiale par la réforme, afin d’apporter aux peuples des différents pays un plus grand sentiment de satisfaction par la promotion du développement commun, un plus grand sentiment de sécurité par une meilleure réponse aux défis communs auxquels est confrontée l’humanité, et un plus grand sentiment de bonheur en favorisant les intérêts communs des différents pays et groupes.

La gouvernance mondiale doit aussi poursuivre des actions concrètes. Une gouvernance mondiale effective permet avant tout de résoudre des problèmes réels. Les différents sujets de la gouvernance mondiale étant étroitement liés, il est important de promouvoir une approche globale, une planification systémique et une avancée coordonnée. Il faut s’attaquer tant aux manifestations des problèmes qu’à leurs racines et chercher des solutions durables. Il faut non seulement traiter les problèmes urgents mais également prendre en compte les défis de long terme. Les pays développés doivent assumer effectivement leurs responsabilités en fournissant plus de ressources et de biens publics tandis que les pays en développement doivent se renforcer dans l’unité et apporter leur contribution au mieux de leurs capacités.
Les quatre initiatives lancées par le Président chinois ont des priorités respectives et peuvent être mises en œuvre de manière synergique. Elles injecteront chacune une plus grande énergie positive au monde en mutation et en turbulence, et donneront une plus forte impulsion au développement et au progrès de l’humanité.
Nadège YAMEOGO