Tentons le pire… !

Dans le giron de l’intégrité résonnent des jurons de l’agressivité
Dans le cocon de la fraternité crache du venin mortel, l’animosité
Dans les bras des siens s’effritent les liens de sang en lambeaux
Le linge sale n’est plus qu’un vil torchon qui brûle en morceaux
D’impénitents assoiffés de haine crachent dans la saine fontaine
Sans gêne, des voix hautaines s’élèvent et crient à la géhenne
Dans l’éden ignoré, le diable prêche le faux avec les mots du bien
Des anges au pelage sombre remuent les cendres du passé pour rien

La paix n’est plus préservée, elle va en guerre sur un piédestal de tirs
Le pardon n’est plus conservé, il crame dans le chaudron de nos délires
La patrie n’est plus le berceau de la fratrie, elle est le tombeau de nos égos
La famille n’est plus la plus fragile des coquilles, elle a une peau de maso

Ceux qui brûlent le pays sont ceux qui prétendaient se battre pour le bâtir
Ceux qui disent l’aimer sont les mêmes qui l’avaient spolié sur fond de satire
Ceux qui ont pris les armes ne savent pas pour quoi et pour qui ils se battent
Ceux qu’on accuse usent de ruse, sans subterfuge, se récusent à la Ponce Pilate

Le destin des vivants surfe sur les rebords suicidaires du rasoir fourbi de haine
Dans les rangs des sbires qui tirent s’entend la voix du fils criant dans les chaines
Le cruel poseur de bombe n’est que le convive de l’innocente vendeuse de légumes
Les complices du supplice ont le sympathique faciès du novice, sans amertume

Nous sommes en guerre avec nous et contre nous, que nous restera-t-il de nous ?
A force d’être pour ou contre, nous sommes sourds à nous-mêmes, hélas, c’est fou !
Le Faso n’est plus la cause mais la chose qui oppose « patriotes » et « apatrides » !
Le Burkina est digne de son nom, mais ses filles et fils se sont résolus au suicide !
Applaudissons les massacres, chantons la litanie du pire sur les hécatombes de la honte !
Détestons-nous sincèrement et rendons grâce au ciel qui s’abat sur nos têtes de fronde !
Baissons les bras, rendons les armes, sans compromis repartons à zéro fiers, tous des héros !
Tentons le pire, sans parodie, jouons à la tragicomédie dans la cacophonie jusqu’au chaos !

Clément ZONGO
clmentzongo@yahoo.fr

 

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