Tribunal de grande instance de Dédougou : le ministre Edasso Rodrigue Bayala galvanise les agents

Edasso Rodrigue Bayala a invité ses collaborateurs à s’approprier les réformes du secteur.

Le ministre de la Justice et des Droits humains, Garde des sceaux, Edasso Rodrigue Bayala, est allé galvaniser les travailleurs du Tribunal de grande instance (TGI) de Dédougou, le lundi 1er décembre 2025.

Les efforts consentis par les travailleurs de la direction régionale de la justice et des droits humains de Bankui pour assurer les prestations aux usagers, en dépit du contexte sécuritaire difficile, sont appréciés par le premier responsable du département, Edasso Rodrigue Bayala. Il a tenu à leur transmettre de vive voix ses félicitations et encouragements. C’est pourquoi, accompagné de quelques collaborateurs, il a effectué le déplacement au Tribunal de grande instance (TGI) de Dédougou, le lundi 1er décembre 2025. « Notre venue ici se veut un signe d’encouragement et de félicitations pour le travail abattu au niveau des différents services, que ce soit au niveau du palais de justice, de la maison d’arrêt ou des autres services », a-t-il indiqué.

Tout en les félicitant, le ministre a rappelé à ses collaborateurs leur rôle essentiel en tant qu’acteurs du département de la justice dans la reconquête du territoire national. « Nous sommes dans un contexte particulier où notre pays fait face à des défis sécuritaires. Et quand vous prenez le Plan d’action pour la stabilisation et le développement, la justice se retrouve dans au moins trois piliers. C’est dire que la contribution attendue de notre département est importante », leur a-t-il dit.

En vue de répondre à ces exigences, il a invité ses collaborateurs à s’approprier les nouvelles réformes entreprises au niveau du ministère. « Pendant longtemps, la justice a été sur le banc des accusés. Nous avions non seulement un droit importé qui était incompatible à nos réalités, mais aussi des procédures que nos populations avaient du mal à comprendre », a-t-il déploré. Pour pallier cette difficulté, il a fait cas de l’adoption d’un nouveau Code de procédure pénal qu’il a invité ses collaborateurs à s’approprier. Edasso Rodrigue Bayala a noté par ailleurs que la vision actuelle de la justice burkinabè est plus réparatrice que punitive.

D’où l’introduction du travail d’intérêt général qui constitue également l’une des grandes réformes de la nouvelle loi.
Bien que la justice souhaite être moins punitive, le Garde des sceaux a insisté sur la nécessité pour l’ensemble des juridictions de mettre un point d’honneur au recouvrement des amendes. « Ce n’est pas possible que quelqu’un qui échappe à la prison bénéficie encore d’une amende en sursis », s’est-il offusqué.

S’ouvrir davantage

Pour lui, il est important de prendre en compte l’ensemble des moyens déployés par l’Etat du début jusqu’à la fin de la procédure. D’où la nécessité, a-t-il dit, de ‘durcir le ton” dans le recouvrement des amendes. Du reste, a relevé le ministre Bayala, les recettes obtenues vont servir à résoudre certaines difficultés élémentaires au niveau du département. « Il ne faudrait pas que, pour une seule imprimante ou un micro défaillant dans une salle d’audience, on soit obligé de se référer au ministère des finances. Il y a des choses qu’on peut tout de même gérer à notre niveau », a-t-il estimé.

Le ministre a par ailleurs insisté sur la nécessité pour son département de s’ouvrir davantage et de renforcer sa collaboration avec les autres forces vives de la région.
« L’époque où la justice fonctionnait en vase clos est révolu. Il faut qu’on s’ouvre davantage parce que si nous nous isolons, il y aura un fossé et ça ne va pas marcher »,
a-t-il déclaré.

Tout en exposant sans langue de bois, ce qu’il attend de ses collaborateurs, Edasso Rodrigue Bayala a aussi pris le temps d’écouter leurs doléances.
En plus des problèmes logistiques et de personnel, les acteurs ont souhaité une intervention urgente du ministre sur le “cas Solenzo” dont la procédure engagée depuis 2024 peine à trouver une suite. « Les mis en cause sont au niveau de Bobo-Dioulasso pendant que la procédure est logée au TGI de Dédougou », a déploré Yaya Traoré, doyen des juges d’instruction du TGI de Dédougou relevant la difficulté pour le ministère public de mener les investigations en vue de faire avancer la procédure.

Séance tenante, engagement a été pris par le ministre de régler le problème au plus vite.
Dans le même temps, il a rassuré que l’ensemble des autres préoccupations seront analysées avec la plus grande attention et des solutions proposées autant que faire se peut. Des promesses qui sont venues rassurer davantage les acteurs pour qui la venue du ministre constitue déjà une source de motivation.
« La visite du chef du département nous réconforte et nous galvanise dans le travail que nous menons au quotidien. Cela montre que l’activité que nous menons au niveau délocalisé est suivie de près par les autorités centrales »,
a-t-il apprécié.

Nadège YAMEOGO

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