Arrestation de l’ex-ministre Jean-Claude Bouda : L’opposition politique s’en félicite

Jean-Hubert Bazié, (droite) un des animateurs du point de presse, a demandé que l’opinion soit située sur la reprise des cours dans les zones attaquées.

Le Chef de file de l’Opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) a animé son traditionnel point de presse, le mardi 2 juin 2020 à Ouagadougou. Face aux journalistes, les animateurs de la conférence sont revenus sur nombre de questions d’actualité, dont la mise sous-mandat de dépôt de l’ancien ministre de la Défense, Jean-Claude Bouda, pour « enrichissement illicite ».

La détention de l’ancien ministre en charge de la défense, Jean-Claude Bouda, pour « blanchiment de capitaux » et « enrichissement illicite », est soutenue par l’opposition politique. C’est du moins, l’une des informations essentielles qui est ressortie de la conférence de presse qu’elle a animée, le mardi 2 juin 2020, à Ouagadougou. En effet, pour l’opposition politique, cette interpellation à la suite d’une plainte déposée par le Réseau national de lutte anticorruption (RENLAC) sur la base de la loi sur le délit d’apparence, sonne comme « une victoire d’étape » contre la corruption qui gangrène le Burkina Faso.

Se félicitant de l’initiative, les animateurs du point de presse ont tout de même fait savoir, qu’ils restent circonspects quant à l’aboutissement de cette action judiciaire. « L’opposition reste, toutefois, prudente, sachant qu’à tout moment le régime en place peut mettre la pression sur la justice et empêcher que se tienne un procès pédagogique », a déclaré le président de la Convergence de l’Espoir, Jean-Hubert Bazié, un des animateurs du point de presse.

Pour ce qui concerne les dernières attaques terroristes perpétrées dans les régions du Nord, du Centre-Nord et de l’Est, l’opposition politique a exprimé toute son amertume, déplorant l’aggravation de cette crise sécuritaire. Rappelant qu’une cinquantaine de Burkinabè ont péri dans ces agressions, M. Bazié a souhaité que les autorités travaillent davantage à établir et à renforcer la confiance entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et le peuple. Une confiance qui, a-t-il soutenu, est une condition sine qua non pour venir à bout de cette barbarie terroriste.

Face aux journalistes, les animateurs du point de presse sont aussi revenus sur l’opération de délivrance des Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB). Une opération qu’ils ont qualifiée de « distribution sélective des CNIB par l’ONI », depuis la reprise de l’enrôlement des électeurs sur le fichier électoral, interrompu par la crise du coronavirus. En effet, pour l’opposition politique, des actes « assimilables à de la manipulation » visant à empêcher certains de voter ont été constatés.

« Par exemple, à Garango, une dizaine de CNIB de personnes souhaitant se faire enrôler affichaient des données de personnes résidant à Pouytenga », a expliqué Boubakar Diallo, coanimateur de la conférence et président du Mouvement Agir ensemble pour le Burkina Faso. Il a, ajouté que si rien n’est fait, l’opposition se donnera d’autres moyens pour faire cesser cette donne. Pour ce début de campagne agricole humide 2020-2021, l’opposition politique dit être sceptique quant aux objectifs fixés par le gouvernement.

La raison, selon elle, est que le tiers du territoire national s’est vidé de ses braves paysans, mais aussi, le fait que le monde agricole demeure « le grand oublié » des premières autorités. En conséquence, le CFOP a préconisé la mise en place d’une chaîne de solidarité pour parer à toute éventualité.

Soumaïla BONKOUNGOU

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