
Les députés de l’Assemblée législative de Transition (ALT) réunis en plénière, mardi 28 octobre 2025 à Ouagadougou, ont examiné le projet de loi portant dissolution de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avant de l’adopter à l’unanimité des votants.
C’est désormais effectif, la Commission élec-torale nationale indé- pendante (CENI) est dissoute. Jugée budgétivore et inadéquate avec vision du moment, le gouvernement avait décidé de sa dissolution afin de reverser ses compétences au ministère de l’Administration territoriale.
En effet, le projet de loi y relatif a été soumis aux députés de l’Assemblée législative de Transition (ALT) pour appréciation, examen et vote. Mardi 28 octobre 2025, ces derniers ont voté « oui » à l’unanimité des votants la loi portant dissolution de la CENI. Faisant son rapport à la plénière, la Commission des affaires générales institutionnelles et des droits humains (CAGIDH) affectataire du dossier a pointé du doigt plusieurs insuffisances dans le fonctionnement de la CENI. Frondes, crises, absence d’unanimité dans la désignation des commissaires, gestion financière chaotique (…), sont entre autres tâches noires que les acteurs ont relevé à l’endroit de l’institution électorale. Face à une telle situation, il fallait, selon les députés, introduire une cohérence conformément à la dynamique révolutionnaire en cours au Burkina Faso.
D’où cette loi forte de cinq articles et prend en compte les préoccupations de l’heure. La loi prévoit le transfert des actifs et des passifs de la CENI au ministère de l’Administration territoriale et de la Mobilité. Pour les députés, la dissolution de cette institution va participer au renforcement de la souveraineté dans l’organisation pratique des élections, la rationalisation des dépenses liées à l’organisation des scrutins.
Néanmoins, les parlementaires ont voulu savoir les garanties et dispositifs mises en place par le gouvernement pour assurer l’impartialité, la bonne administration, la transparence et l’équité dans l’organisation d’élections futures. Ils se sont inquiétés aussi la gestion des données biométriques électorales ? Aux différentes inquiétudes des députés, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Mobilité, Emile Zerbo, a rassuré que
c’est en connaissance de cause que l’exécutif a décidé de la dissolution de la CENI.
L’organisation dorénavant des élections par son ministère n’est pas une première, selon lui, car il y a eu une première expérience sous le régime du Président Aboubacar Sangoulé Lamizana, en 1978. En ce qui concerne le redéploiement du personnel de la CENI, le ministre Zerbo a indiqué qu’un plan est en cours pour les 104 agents de l’institution dissoute. Justifiant le bien fondé de cette dissolution surtout au niveau financier et budgétaire, le ministre d’Etat a fait savoir que la simple gestion administrative de cette institution faisait perdre au budget national plus 500 millions de francs CFA. Quant aux périodes électorales, l’organisation des élections pouvait couter jusqu’à 55 milliards F CFA.
Des chiffres qui, du point de vue du gouvernement, pesaient considérablement sur le budget de l’Etat.
Wanlé Gérard COULIBALY






















