
Face aux députés de l’Assemblée législative de Transition (ALT), mardi 11 Novembre 2025, le ministre chargé des Sports, Roland Somda, celui chargé de l’Administration territoriale, Emile Zerbo et celui chargé des Burkinabè de l’extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré ont répondu aux questions portant sur la réhabilitation du stade du 4-Août, la gestion des espaces verts et la contribution de la diaspora à l’économie nationale.
A la représentation nationale, ce 11 novembre 2025, trois questions orales étaient à l’ordre du jour. Elles ont porté sur les recommandations formulées par la Confédération africaine de football (CAF) à la suite de la décision d’homologation du stade du 4-Août, la situation et l’état des espaces verts et des réserves administratives et foncières dans les centres urbains, ainsi que les mesures préventives pour empêcher leur occupation illégale. La contribution de la diaspora à l’économie nationale et les mesures envisagées pour renforcer la structuration de cette diaspora étaient le dernier point inscrit. A ces préoccupations, les ministres concernés ont apporté des réponses.
Pour le ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi, Roland Somda, les 30 recommandations formulées par la Confédération africaine de football (CAF) et réparties en 7 sections, portent sur le renforcement de la sécurité (des dispositions à mettre en place lors des manifestations sportives), ainsi que sur la fluidité des services disponibles au stade du 4-Août. « A ce jour, ces recommandations ont été prises en compte, à l’exception de 2 que sont l’augmentation de l’intensité de l’éclairage de la pelouse à 2 000 lux, l’installation d’un dispositif de double contrôle de sécurité combinant à la fois la détection des métaux et l’inspection des sacs aux entrées (VIP et VVIP) afin de renforcer la sécurité et la fluidité d’accès. A cet effet, l’entreprise en charge des travaux a été instruit d’intégrer ces ajustements dans son budget et son plan de passation des marchés pour l’exercice 2026 », a-t-il ajouté.
A l’écouter, ces deux recommandations n’entachent en rien la décision d’homologation de la CAF. Le ministre chargé des Sports a expliqué que depuis la suspension du stade du 4-Août, entre 2020 et 2025, les Etalons A ont enregistré en moyenne 14 matchs par an. « Le coût moyen par match est estimé à 500 millions F CFA. Ce coût est réparti comme suit : le transport 15 %, l’hébergement et la restauration 20 %, les primes de match 50 % et les frais d’organisation 15 % », a-t-il souligné. Et de poursuivre que le coût annuel moyen s’élève à 7 milliards F CFA, soit un montant cumulé de 42 milliards de francs CFA pour la période considérée.
En complément, il faut noter que le Fonds national pour la promotion du sport et des loisirs (FNPSL) a également financé les déplacements à l’extérieur les Etalons U17 et U20, des clubs engagés dans les compétitions africaines (notamment le RCK et l’AS Douanes) et les Etalons féminins. « En somme, le coût total supporté par le budget de l’Etat et le FNPSL, au titre de la délocalisation des matchs, s’élève à 46 175 818 403 F CFA pour la période de 2020 à juin 2025 », a précisé le ministre. Il a rassuré que des dispositions sont mises en place pour la bonne gestion de l’infrastructure. « Nous déplorons les actes de vandalisme qu’a subi l’infrastructure tout récemment. Nous allons renforcer la sécurité préventive », a-t-il insisté.
60, 83% des réserves administratives occupées à Ouaga et Bobo

Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Mobilité, Emile Zerbo, a répondu à la question sur l’état des espaces verts et des réserves administratives et foncières et les mesures préventives pour empêcher leur occupation illégale. Selon lui, le pays compte 7 076 réserves administratives dont 4 894 soit 69,16 % sont illégalement occupées. « Le recensement de 2024 de mon département démontre qu’il existe
600 réserves administratives à Ouagadougou (347) et à Bobo-Dioulasso (253). Sur les 600, 365 sont occupées illégalement soit un taux de 60,83 % », a-t-il indiqué S’agissant des espaces verts, les données disponibles concernent les communes de Ouagadougou (1 115) et de Bobo-Dioulasso (438) sur un total de 1 553 espaces verts recensés.
« 700 de ces espaces verts soit 45 % sont illégalement occupés dont 378 à Ouaga et 312 à Bobo. On y retrouve des mosquées, des églises, des écoles, des tombes, des commerces, des dépotoirs d’ordures, etc. », a-t-il expliqué. Emile Zerbo a reconnu que malgré les actions de déguerpissement, la situation persiste. « Pour des actions futures, une brigade verte sera mise en place par le ministère en charge de l’environnement dans les centres urbains de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. A cela s’ajoute, la future mise en place par arrêté dans toutes les communes, des comités de veille sur les réserves administratives. Une circulaire a déjà été initiée dans ce sens », a précisé le ministre d’Etat, Emile Zerbo.
La diaspora, un pilier important
En réponse à la dernière question orale portant sur la contribution de la diaspora à l’économie nationale, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Karamoko Jean-Marie Traoré, a indiqué que selon l’annuaire statistique de 2024 du département, plus de 16 millions de burkinabè vivent à l’extérieur.
« On estime qu’ils transfèrent annuellement plus de 200 milliards F CFA à travers les canaux formels (banques et entités financières) d’après les données de la BCEAO. La Banque mondiale fait ressortir respecti-vement les chiffres de
348 058 662 000 F CFA, 319 409 440 000 F CFA et 352 935 240 000 F CFA, au titre des transferts de fonds de la diaspora burkinabè, au cours des années 2021, 2022 et 2023 »,
a-t-il détaillé.
Les Burkinabè vivant à l’extérieur constituent donc la 2e force de souscription à l’actionnariat populaire selon les données de APEC. En fin octobre 2025, il a reçu 593, 53

millions F CFA. Pour ce qui est du Fonds de soutien patriotique de 2023 à 2025, le cumul des contributions reçues de la diaspora s’élève à 1 123 241 165 F CFA. Pour l’année 2025, les contributions au ministère en charge des Burkinabè de l’extérieur se chiffrent à 165 240 007 F CFA. En sus, les contributions en nature pour 2025 sont estimées à 19 625 000 F CFA. « Sa contribution au Produit intérieur brut (PIB) atteint actuellement 3%. Notre objectif est d’atteindre les 4% », a précisé M. Traoré.
Pour garder ce climat de confiance et accroitre la contribution de la diaspora, le gouvernement va mettre en place le guichet unique pour la diaspora. « Il est chargé de coordonner toutes les actions. Cela va les inciter à venir. Déjà avec les Afrodescendants qui étaient là, nous leur avons proposé le titre de résidence permanente avant d’avoir la nationalité. Plus des 3/4 se sont fait enrôler pour obtenir la carte de résidence », a renchéri le ministre. Et de conclure que le but est de travailler à optimiser la participation de la diaspora au développement du Burkina Faso.
Fleur BIRBA
fleurbirba@gmail.com






















