Au coin du palais : 12 mois de prison ferme pour séquestration

Courant février 2021, Abdoul Razak Dayamba, employé de commerce, a été enlevé et séquestré par A.G. Zaré (père de deux enfants) et A. Kabré. L’accusant de vol de portable, les deux individus l’ont conduit au domicile de A.G à Saaba pour un interrogatoire. De 1h du matin à 6 h, sieur Dayamba va subir des violences corporelles de la part de ses bourreaux. Pire, A. Kabré va se servir d’un fil de fer pour tenter de l’étrangler afin qu’il avoue son forfait avant de le conduire chez le groupe d’autodéfense Koglwéogo de Saaba. A la barre, le 7 avril 2021, A. Kabré, a reconnu les faits de séquestration à lui reprochés, mais a rejeté en bloc, les coups portés à la victime. Lors des enquêtes préliminaires, A.G. Zaré, a reconnu avoir porté des coups, sur Abdoul Razak Dayamba.

Mais, à la barre, il a nié les faits. Etes-vous gendarme, policier…pour arrêter quelqu’un pour l’interroger ? A cette question du tribunal, les prévenus n’ont pas pu répondre. Pourquoi lorsque ses parents sont venus vous supplier de le libérer vous ne l’avez pas fait ? Les deux acolytes sont restés silencieux. Au finish, ils ont reconnu les faits. La procureure a requis 60 mois de prison dont 24 fermes et une amende de 1 000 000 F CFA assortis de sursis pour chacun. Les juges ont estimé que les faits sont suffisamment clairs et graves. Ils ont alors condamné les prévenus à une peine de 36 mois dont 12 fermes avec une amende de 500 000 F CFA. Ils les ont rappelés qu’ils ont 15 jours pour faire appel de la décision.


« Je fumais la drogue pour avoir l’inspiration », un artiste-musicien

L’artiste-musicien et apprenti maçon, M. Kabré et son fournisseur de drogue A. Bonkoungou, maçon de profession ont été interpelés pour vente et consommation de drogue par l’unité anti-drogue de la police nationale. Les investigations ont permis de retrouver 53 boules de cannabis chez M. Bonkoungou, qu’il était prêt à écouler en raison de 5000 F CFA l’unité. A la barre, il a reconnu évoluer dans ce trafic depuis 6 ans. Les enquêtes préliminaires ont permis d’interpeler aussi M. Kabré qui l’aidait à écouler sa « marchandise » au marché noir. A qui vendez-vous la drogue ? Le cerveau du réseau, A. Bonkoungou a dit écouler ses « produits » avec certains de ses voisins, de tierces personnes…En tant qu’artiste et maçon, n’êtes-vous pas satisfaits des métiers que vous exercez pour vous adonner à la vente de drogue ?

Au président du tribunal, il a dit fumer la drogue pour avoir l’inspiration. « Si vous êtes toujours sous l’emprise de la drogue, ce sont des maisons penchées et susceptibles de s’écrouler que vous allez bâtir », a rappelé le tribunal aux accusés. Mais pourquoi, vous vous cachez pour vendre, si c’est une bonne chose ? A l’unanimité, ils ont reconnu que s’ils vendent leurs produits dans la clandestinité, c’est à cause de l’illégalité de leurs « activités ». Néanmoins, ils ont demandé pardon au tribunal et à la société pour le tort causé. Avant de requérir la peine de 24 mois de prison ferme avec une amende de 1 000 000 F CFA, la procureure leur a rappelé que la cession et la consommation personnelle de la drogue est interdite par la loi et punissable par une peine d’emprisonnement de 1 à 5 ans avec 5000 000 F CFA d’amende. Le tribunal n’a pas cédé à la requête de la procureure. Il a condamné A. Bonkoungou à 36 mois de prison ferme et 1000 000 F CFA d’amende pour vente et consommation de drogue. Quant à M. Kabré, il a écopé de 24 mois de prison dont 12 ferme avec une amende de 500 000 F CFA.


« J’ai emporté le disque dur pour ne pas être identifié »

Dans la nuit du 12 au 13 décembre 2020, R. Kéré, âgé de 24 ans, s’est introduit dans la boutique de I.I. en détruisant les grilles de protection, perforant le mur-arrière de la maison avec un marteau. Une fois dans la boutique, il a détruit la caméra de surveillance puis retiré, le disque dur. Maçon au CSPS de Loumbila, il est ensuite retourné sur son chantier prendre une brouette pour revenir chercher son butin. Il a emporté deux cartons de cigarettes, six cartons de jus, 9 bouteilles de Johny Walker, des produits de beauté, deux téléphones portables, un disque dur de caméra de surveillance, 3 bidons d’huile de 20 litres, un coffre-fort contenant la somme de 2 800 000 F CFA.

Après avoir, dissimulé le coffre-fort dans le chantier en arrêt, il l’a convoyé à Ouagadougou à l’aide d’un vélomoteur au domicile de son ami F. Douamba, vigile de profession. A la barre, il a reconnu les faits à lui reprochés. De son mode opératoire, il a expliqué que c’est entre 1h et 2h du matin qu’il a effectivement cambriolé la boutique. « Il ne savait pas que j’avais un coffre-fort dans ma maison. Lorsqu’il partait au travail, je mettais la musique à fond pour empêcher que les voisins n’entendent pas lorsque je tape fort sur le coffre avec un burin pour tenter de l’ouvrir», a-t-il expliqué. Avec les fêtes de fin d’année, il a dit avoir distribué les vivres à son voisinage. Qu’aviez-vous fait des produits de beauté et des autres biens ? Il a répondu avoir partagé à ses copines et bradé un téléphone à F. Douamba. Pourquoi, aviez-vous emporté le disque dur ?

L’accusé n’est pas allé du dos de la cuillère. Il a dit l’avoir emporté pour ne pas être identifié. Quelles sont les raisons de votre vol ? Il a dit avoir commis son forfait pour aider son père malade. Appelé à la barre, pour recel de biens, F. Douamba a reconnu avoir acheté un téléphone à 5000 F CFA, mais ignorait qu’il s’agissait d’un appareil volé. R. Kéré n’est pas vendeur de portable et pourquoi, acheter avec lui ? Il avait dit que le bien lui appartenait. Ne saviez-vous pas qu’il cachait un coffre-fort dans votre maison ? Il a répondu par la négative. R. Kéré a confirmé les dires de ce dernier. Appelé aussi à la barre, le propriétaire de la boutique a confirmé que l’ensemble de ses pertes s’évalue à 4 500 000 F CFA. Combien réclamez- vous alors pour tous ces dommages ? « 4 500 000 FCFA », a-t-il répondu. Pour vol avec effraction et destruction volontaire de biens, R. Kéré a été déclaré coupable. Le tribunal l’a condamné à 60 mois de prison ferme avec une amende de 5 000 000 F CFA assortis de sursis. Quant à F. Douamba, au bénéfice du doute, il a été relaxé.


Il risque 24 mois de prison pour refus d’obtempérer

Agé de 25 ans, F. Compaoré, conducteur de tricycle risque 24 mois de prison dont 12 fermes, une amende de 250 000 F CFA assortis de sursis. C’est la réquisition de la procureure pour son refus d’obtempérer qui a occasionné la blessure au bras gauche d’un agent de police dans l’exercice de ses fonctions. Les faits à lui reprochés remontent au 5 février 2021, lorsqu’il a percuté Mme Tuina en mission de contrôle routier à l’intercession du boulevard Mouammar Kadhafi et l’avenue du Père Joseph à Ouaga 2000. Selon l’accusé, en partance pour une livraison de marchandises au marché Katr Yaar, son collègue roulait à vive allure. Alors, il a décidé de le rattraper pour lui signifier que ses marchandises vont se déverser. Il a effectué alors un dépassement. Après ce dépassement, il a vu l’agent au milieu de la route, tentant de l’arrêter.

C’est ainsi que ses freins ont lâché. Il a tenté d’éviter l’agent de police. Ensuite, il a perdu le contrôle de son engin et l’a percuté. Appelé à la barre, l’agent a balayé du revers de la main ces explications. Selon ses dires, roulant à vive allure, elle leur a demandé de s’arrêter. « Son compagnon s’est arrêté. Lui, par contre a ralenti, rétrogradé et a foncé sur moi. Lorsque je suis tombée, il a tenté de fuir. C’est là que mon collègue l’a arrêté avec une arme », a-t-elle précisé. Témoin oculaire, l’agent J.B. Bado a confirmé les propos de l’agent Tuina. « Vous n’êtes pas cohérent dans vos propos. Tantôt, vous dites que c’est votre système de freinage qui a lâché.

Tantôt c’est la charge de votre collègue qui voulait tomber… où est la vérité ?», a demandé le président du tribunal. A cette question, l’accusé n’a pas pu donner de réponse. Pour son avocat, l’enquête n’a pas été impartialement menée, car, le témoin capital (l’autre conducteur de trycycle) n’a pas été entendu lors de l’enquête préliminaire. Et, pour lui, tenter de défendre F. Compaoré n’est pas une sinécure. Poursuivant sa plaidoirie, il a insisté que son client n’a jamais eu l’intention de percuter l’agent de police. « Si la victime sait qu’il n’y a pas eu refus d’obtempérer, c’est donc un malheureux concours de circonstances. La preuve, c’est mon client qui prend en charge les frais médicaux de l’agent », a affirmé son avocat. Alors, il a demandé au tribunal de requalifier les faits en blessure involontaire. Car, c’est un accident de travail. Le délibéré est prévu pour mercredi 14 avril prochain.


Agent de santé et vendeur de cocaïne

Kader A., garçon de salle de profession, a comparu le 7 avril 2021 au Tribunal correctionnel de Ouagadougou pour vente de cocaïne. Il a été interpellé le 1er mars 2021 avec 3 grammes de cocaïne, par l’unité anti-drogue lors d’une transaction commerciale. Devant les juges, il a reconnu les faits. Depuis combien de temps, vendez-vous la drogue ? Il a confié qu’il a commencé à s’adonner à cette « activité » depuis deux semaines pour des raisons financières. Comment vous procurez-vous cette substance nocive ? Il a dit au tribunal qu’il s’approvisionne auprès d’un expatrié résidant à Ouagadougou.

La procureure a requis 36 mois de prison dont 18 fermes avec une amende de 500 000 F CFA. Pour sa défense, son avocat a demandé des circonstances atténuantes, car ayant reconnu son tort, l’accusé prouve sa bonne foi. Il a demandé la clémence du tribunal.
« C’est un délinquant primaire. Nous reconnaissons l’infraction. Son séjour à la MACO, lui a fait prendre conscience. Aidez-le à s’insérer dans la société », a plaidé son avocat. A l’issue de sa plaidoirie, il a demandé une peine de sursis pour son client. Mais, l’accusé a écopé de 24 mois de prison dont 12 fermes et 500 000 F CFA d’amende avec sursis.

Abdel Aziz NABALOUM

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