Au-delà des rencontres

Comme à l’accoutumée, les pays du monde entier vont se retrouver encore pour discuter d’une question cruciale pour l’avenir de l’humanité. Ce grand rendez-vous n’est rien d’autre que la conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP30) qui a démarré lundi jusqu’au vendredi 21 novembre, à Belém, au Brésil. Dix ans après l’accord de Paris, les dirigeants mondiaux se réunissent à Belém, au Brésil, dix ans après la COP21 qui avait conduit à l’adoption historique de l’Accord de Paris, cette nouvelle conférence représente une étape supplémentaire pour accélérer la mise en œuvre des engagements climatiques.

Les résultats de la COP30 seront essentiels pour le respect des objectifs fixés, en particulier celui de maintenir la hausse de la température moyenne de la planète à 1,5°C. Il s’agira de se mettre d’accord sur des efforts communs pour lutter contre le réchauffement climatique, un problème reconnu comme global et ne pouvant être résolu qu’à l’échelle collective.

Si cette messe semble redondante pour de nombreux observateurs, au regard de ses impacts peu perceptibles, elle est tout de même perçue comme un moment crucial pour les pays du Sud, notamment ceux d’Afrique, afin d’obtenir plus d’opportunités en vue de faire face aux défis environnementaux. Pour les pays africains, les enjeux sont en effet de taille. On le sait, ces 60 dernières années, l’Afrique s’est réchauffée plus rapidement que le reste du monde, selon le rapport sur l’état du climat en Afrique en 2023 rédigé par l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Ainsi, pour les dirigeants du continent africain, cette 30e COP sur le climat est capitale et la question du financement reste le principal enjeu. On se rappelle qu’en 2024, la COP de Bakou actait l’engagement financier des pays du Nord de verser 300 milliards de dollars d’ici 2035 aux pays en développement. Toutefois, du fait des résultats peu tangibles de cette promesse, les délégations africaines vont revenir à la charge pour sa mise en œuvre effective et, en vertu du principe du pollueur payeur.

Dans cette dynamique, l’Afrique souhaite faire reconnaître la nécessité de mettre en œuvre l’article 9.1 de l’Accord de Paris, qui oblige les pays développés à fournir des ressources financières pour aider les pays en développement à atténuer et à s’adapter aux effets du changement climatique. Car, bien que le continent soit le moins responsable des émissions mondiales, il subit les pires conséquences, notamment l’insécurité alimentaire, le stress hydrique, les risques sanitaires et les perturbations économiques.

Par ailleurs, en dépit de certaines avancées enregistrées ces dernières années par les pays industrialisés, les émissions mondiales restent élevées et les engagements financiers insuffisants pour freiner le changement climatique. Les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté d’un tiers depuis la première COP, en 1995, la consommation de combustibles fossiles continue d’augmenter et les températures mondiales sont en passe de franchir des seuils qui, selon les scientifiques, entraîneraient des dommages catastrophiques pour la planète.

C’est pourquoi, au-delà de ces rencontres qui, malheureusement, semblent ne pas parvenir à des solutions concrètes face aux problèmes du climat, il convient de poser plus d’actions concrètes si on veut des résultats sensibles.

Malheureusement, cette année, les négociations se déroulent sans les Etats-Unis, naguère, grand financier des Nations unies sur la problématique du changement climatique. La Maison-Blanche n’enverra aucun haut responsable à ce sommet annuel, le Président Donald Trump ayant déjà exposé sa position lors de la dernière Assemblée générale des Nations unies en septembre 2025, qualifiant le changement climatique de « plus grande escroquerie du monde ». Espérons donc que cette 30e COP puisse parvenir à de nouvelles recommandations susceptibles de permettre la mise en œuvre d’actions tangibles en faveur de la protection et de la sauvegarde de l’humanité.

Soumaïla BONKOUNGOU

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.