Autoroute de contournement de Ouagadougou : les machines tournent malgré le coronavirus

Le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma, s’est rendu sur le chantier de l’autoroute de contournement de la ville de Ouagadougou, le mardi 31 mars 2020.

Malgré la pandémie du COVID-19, les travaux de l’autoroute de contournement de la ville de Ouagadougou continuent. Dans la matinée du mardi 31 mars 2020, le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma, accompagné de son homologue de l’Urbanisme et de l’Habitat, Dieudonné Maurice Bonanet et des techniciens de son département a observé des ouvriers munis chacun de cache-nez et distants les uns des autres à l’œuvre. Ravi du respect des mesures prises par le gouvernement pour que les travaux d’infrastructures se poursuivent sur l’ensemble du territoire tout en préservant la santé des travailleurs, le ministre Bougouma et sa délégation ont parcouru le chantier sur plusieurs kilomètres dans les parties Sud et Nord. Les travaux de couche de base des deux fois deux voies séparées par un terre-plein central de 10 m de largeur, prévus sur 125 kilomètres sont quasiment achevées sur plusieurs kilomètres et n’attendent que le béton bitumineux.

Plusieurs ouvrages de franchissement et de caniveaux sont également en cours de réalisation. Toutefois, l’entreprise EBOMAF, en charge des travaux et le maître d’ouvrage ont des points de vue divergents sur le terre-plein central. En effet, cette partie de l’autoroute, selon les plans, ne doit pas être remblayée. Aussi il est prévu que les eaux qu’elle drainera pendant la saison pluvieuse soient évacuées au niveau des ouvrages de franchissement où des passages sont réservés. Si des techniciens du ministère des Infrastructures ont jugé que cela ne pose aucun risque, des ingénieurs chargés du contrôle et le P-DG de EBOMAF, Mamadou Bonkoungou, ont estimé qu’au regard du changement climatique, de fortes pluies pourraient mettre le système préconisé en déroute et engendrer la dégradation de la chaussée. M. Bonkoungou a donc soutenu qu’il serait plus judicieux de remblayer le terre-plein central, ce d’autant plus qu’il est réservé pour un élargissement de l’autoroute plus tard.

Minimiser les risques

Face à ces avis divergents, le ministre Bougouma a informé que des discussions seront menées avec les différentes parties prenantes avec à la clé des propositions d’options chiffrées. « Un choix sera fait avec comme leitmotiv la qualité, la durabilité de l’ouvrage pour les générations futures et la minimisation des risques », a-t-il assuré. Outre la difficulté du terre-plein central, EBOMAF est aussi confrontée à la multiplication des personnes à dédommager et au refus de certains de quitter l’emprise de l’autoroute. « Nous donnons le meilleur de nous-même pour résoudre ces problèmes.

Les dédommagements s’élèvent à ce jour à plus de dix milliards FCFA pour un montant d’un milliard évalué par les études qui datent de 2008», a regretté M. Bonkoungou. Néanmoins, il a rassuré qu’en dépit des difficultés, les travaux avancent très bien et les délais de 36 mois seront respectés. Au terme de la visite, le ministre Bougouma a relevé qu’EBOMAF fait de gros efforts et les travaux avancent bien. Pour lui, l’autoroute de contournement est très importante car il épargnera la capitale burkinabè du déferlement quotidien de gros porteurs qui non seulement occasionnent des accidents de circulation, mais également abiment les voies. En exemple, il a indiqué que si l’autoroute était achevée, les gros porteurs n’allaient plus traverser Ouagadougou en quarantaine actuellement à cause du COVID-19 et les risques de contamination seraient ainsi minimisés. Il a donc invité EBOMAF à poursuivre dans son élan pour livrer une autoroute de qualité à bonne date.

Eliane SOME
elianesome4@gmail.com

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