20 et 22 ans de prison des récidivistes

20 et 22 ans de prison des récidivistes

Une bande de 7 délinquants récidivistes âgés de 25 à 35 ans, étaient à la barre, le 10 mai 2022, au Tribunal de grande instance (TGI) de Banfora pour des faits de vols aggravés, de tentative de vols aggravés et recels. Ils étaient poursuivis pour cambriolage de boutiques et magasins et vols de portables, motocyclette, carburant, plaques solaires, batteries et télévision, respectivement à Banfora, Djarabakoko,Tengrela, Kiribina et Tiékouna. Tantôt, ils opéraient individuellement, tantôt ils opéraient ensemble. Présenté par le Ministère public comme le cerveau du groupe, K.H. avait été condamné à 84 mois de prison ferme en 2018 et bénéficiant d’un placement à l’extérieur, a pris la clé des champs pour disparaitre dans la nature. Dans son évasion, il va cambrioler une boutique au secteur 4 de Banfora et continue d’opérer avec les autres membres de son groupe.

Le procureur dans son réquisitoire, a opté pour une requalification des faits en vol aggravé et tentative de vol aggravé. Le parquet a requis contre K.H. 20 ans de prison fermes et une amende de 3 millions F CFA pour le premier chef de prévention, et 22 ans de prison et une amende de 500 000 F CFA pour son évasion, le tout ferme. S’agissant de K.M. qui a été condamné en 2011 pour des faits d’assassinat, lui aussi a cambriolé une boutique à Djarabakoko, un village rattaché à la commune de Banfora et situé à 20 km et tenté de cambrioler un magasin de sésame à Banfora. Poursuivi également pour vol aggravé et tentative de vol aggravé, il a écopé 20 ans de prison ferme et une amende de 3 millions F CFA. Le 3e de cette bande, B.M. purgeant une peine en 2013, a fait connaissance de K.U. en prison. Ce dernier après avoir cambriolé une boutique au secteur 4 de Banfora, a vendu les biens soutirés (6 bidons d’huile, 12 boites de lait et 2 sacs de riz de 50 kg), à B.M. à 45 000 F CFA aux environs de 00h selon K.U. parce que B.M. voulait ouvrir une boutique. C’est la moto de B.M. qui a été utilisée pour la commission des faits. Poursuivi pour recel et reconnu coupable, B.M. a pris 10 ans de prison ferme et une amende d’un million F CFA. Quant à S.S. condamné en 2017 et 2019 et se trouvant sous placement, il participe à un cambriolage de boutique avec K.U. au secteur 4 de Banfora et des butins tels que des téléphones portables ont été retrouvés chez lui. Il est aussi impliqué dans un vol de noix d’acajou à Kiribina.

Il lui est reproché aussi une tentative en escaladant un mur où il a été appréhendé par des habitants de Kiribina. Il a plaidé coupable pour les faits à lui reprochés. Le tribunal l’a alors condamné à 15 ans de prison ferme et une amende d’un million F CFA. Z.S. a été condamné à 12 mois avec sursis en 2011. Cette fois-ci, il lui est reproché le vol de portable. Reconnu coupable, il a été condamné à 36 mois de prison ferme et une amende de 500 000 F CFA. Le dernier du groupe K.A. a été condamné en 2011, 2015 et 2020 pour vol de cyclomoteur. Il se serait particulièrement investi dans le vol de carburant avec un acolyte S.A.A. A en croire ce dernier, c’est dans la journée qu’ils identifient les camions stationnés dans la ville de Banfora et ils passaient à l’opération aux environs de 2h du matin. Ils vident le carburant et emportent les batteries de ces camions. K.A. est aussi un repris de justice puisqu’en en 2011 et 2017 il a été condamné pour vol et vente de stupéfiants. Il a écopé 10 ans de prison ferme et une amende d’un million F CFA. C’est la même peine qui a été infligée à S.A.A.

« Je ne suis pas fou pour menacer ma maman de mort »

D.D., un cultivateur né en 1973 à Sakabi, un quartier de Bobo-Dioulasso, s’est expliqué devant les juges correctionnels du TGI de Bobo-Dioulasso à l’audience, du vendredi 13 mai 2022 sur des faits de menace d’attenter à la vie de sa mère, S.A., le 11 avril 2021. Interrogé sur les faits, le père de trois enfants s’est dit en être l’auteur. Tout serait partie des injures proférées par l’aide-ménagère de la famille à sa mère. Estimant inadmissibles ces injures, D.D. a expliqué à la barre avoir porté la main sur elle en répression à son attitude déviante. Une réaction qui n’a pas trouvé l’assentiment de sa petite sœur qui a embauché l’aide-ménagère pour leur maman. Selon le prévenu, la petite sœur qui a estimé qu’il devrait lui faire part de l’attitude de la « bonne » avant toute chose l’a « copieusement insulté » devant sa femme et ses enfants. Le lendemain, supportant mal la réaction de sa petite sœur, il s’est rendu à son tour chez elle pour lui faire part de son mécontentement pour l’avoir insulté devant femme et enfants. C’est là qu’est intervenue leur maman qui a exigé qu’il demande pardon à sa petite sœur. Des injonctions auxquelles il n’a pas obtempéré parce que, primo, a-t-il dit, il a été le premier à faire l’objet d’injures. Et secundo, il est l’aîné et pour cela, il ne peut pas demander pardon à sa petite sœur du moment où il n’a pas tort. Une situation qui a perduré trois ans pendant lesquelles deux de ses frères, sa mère et sa sœur ne lui adressaient pas la parole. Outre ce problème, le prévenu a laissé entendre que sa génitrice est à l’origine d’une déchirure familiale. Des six enfants de la famille, a fait savoir D.D, leur maman a choisi d’être du côté de ceux qui sont financièrement mieux nantis au détriment des autres, comme lui, qui n’ont rien. Et cela, depuis une vingtaine d’années. Pour inviter, sa maman à jouer son rôle de mère et arrêter de les diviser, D.D a convoqué une réunion familiale pour en discuter. Sachant que l’atmosphère est tendu, il s’est muni d’une arme blanche (une machette) pour, a-t-il dit, se défendre au cas où on s’attaquerait à lui. « Effectivement, les choses ont dégénéré, comme je l’avais prédit mais la machette n’était nullement contre ma mère. Je ne suis pas fou pour la menacer de mort. Et si c’était le cas, je n’allais pas convoquer cette réunion », s’est-il défendu. Après avoir écouté le prévenu, le procureur du Faso a estimé que S.A., en tant que mère, devrait assumer pleinement sa responsabilité sociale au lieu d’avoir un traitement inégalitaire entre ses propres enfants. Dans ses réquisitions et conformément à l’article 513-1 du Code pénal, le procureur a demandé à la Cour de requalifier les faits de menace de mort à des faits de violence familiale parce que pour lui, le comportement du prévenu résulte d’une crise profonde au sein de sa famille. En répression, le parquet a requis une peine d’emprisonnement de 12 mois dont 6 fermes et une amende de 600 000 F CFA assortie de sursis d’exécution. Ces réquisitions ont été suivies par la Cour.

En semi-liberté, il revient à la barre pour vol aggravé K.I., âgé de 19 ans, en semi-liberté pour une peine d’un an écopée le 21 mai 2021, était à l’audience correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso, ce vendredi 13 mai 2022, pour des faits de vol aggravé avec effraction. En effet, il lui est reproché d’avoir escaladé le mur du domicile de A.O. et s’être introduit dans sa maison où il s’est emparé d’un ordinateur, d’une tablette, de deux téléphones portables, des valises contenant des effets d’habillement et d’une somme d’argent de 30 000 F CFA. Des faits niés par le prévenu en un premier temps avant de les reconnaitre lorsque le procureur l’a confondu avec ses déclarations lors de l’enquête préliminaire. Dans la même affaire, O.Z. et K.Z., âgés respectivement de 20 et 18 ans ont été poursuivis pour des faits de recel d’objets d’origine frauduleuse. O.Z., ami de K.I., était chargé de trouver un acquéreur des objets volés moyennant 5 000 F CFA. Quant à K.Z., il a acheté la tablette volée « sans le savoir ». Des faits que les deux prévenus ont reconnus devant les juges. Estimant que K.I. préfère la vie en prison que la liberté au regard de son attitude, le procureur, en demandant à la cour de le déclarer coupable des faits de vol aggravé, a souhaité qu’il soit condamné à une peine de 60 mois (5 ans) d’emprisonnement ferme et à une amende de 3 000 000 F CFA aussi ferme. Pour les deux receleurs, le parquet a souhaité que O.Z. soit déclaré coupable des faits de recel. En répression, il a requis 24 mois de prison ferme et une amende aussi ferme de 1 000 000 F CFA. Quant à K.Z., parce qu’il ignorait l’origine frauduleuse de la tablette, le Ministère public a demandé à la Cour de le relaxé pour infraction non constituée. Statuant publiquement, contradictoirement, en matière correctionnelle et en premier ressort, le tribunal a déclaré K.I. coupable des faits de vol aggravé et lui a accordé un séjour ferme de 60 mois à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso et une amende de 2 000 000 F CFA aussi ferme. O.Z, il a aussi été reconnu coupable de recel et condamné à 24 mois dont 12 fermes et à une amende de 1 000 000 F CFA avec sursis. Contrairement au parquet, le tribunal a déclaré K.Z. coupable des faits de recel en le condamnant à 12 mois d’emprisonnement et à une amende de 1 000 000 F CFA, le tout assorti de sursis d’exécution.

Un deal de porcs mal ficelé

Courant 2022, S.A., est accusé par son patron de détournement de la somme de 282 700 F CFA. Il s’est présenté à l’audience correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso, ce vendredi 13 mai 2022, pour se justifier de ces faits. A la question de savoir s’il les reconnait, il répond par l’affirmatif. En effet, explique-t-il, il travaille avec son patron depuis 15 ans sans qu’il n’y ait un problème. Seulement, la dernière affaire qui les a amenés devant les tribunaux n’a pas marché comme il le souhaitait. Pour mémoire, a-t-il rappelé à la cour, depuis les 15 ans de travail, son patron lui remettait chaque fois 500 000 F CFA pour qu’il achète des porcs pour revendre et lui remettre le capital et les bénéfices sont partagés à part égale après la déduction des dépenses y afférentes. Mais à la dernière opération au cours de laquelle il a acquis 23 porcs, il a réussi à vendre 14 et son patron qui détient un four, en a pris 9. Ses clients habituels, a-t-il fait savoir, n’ont pas honoré leurs engagements et la somme qu’il a pu encaisser a été utilisée, a-t-il dit, pour ses propres besoins. A la lumière des débats contradictoires, le procureur s’est convaincu de la culpabilité du prévenu et a demandé à ce que le tribunal le maintienne dans les liens de la prévention. En répression, il a requis 12 mois de prison et une amende de 500 000 F CFA, le tout avec sursis. Des réquisitions suivies par le parquet.

Kamélé FAYAMA

Jean Paul YEKPAYE AIB/Comoé

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