Accès des femmes à la terre : Naaba Guiguempolé pour porter le plaidoyer

Les autorités et l’ensemble des acteurs du développement…

La 22e Journée internationale de la femme rurale et la 2e au Burkina Faso, a été commémorée le mardi 15 octobre 2019 à Tenkodogo.

Au Burkina Faso, les femmes sont les actrices de premier plan qui jouent un rôle crucial dans la production agricole, en dépit des charges familiales quotidiennes. Initiée par le groupe «femmes en agriculture» de la fédération internationale des producteurs, la 22e Journée internationale de la femme rurale (JIF) constitue un cadre pertinent de réflexions sur les problématiques liées aux conditions de vie et de travail des femmes rurales et une occasion également d’envisager des actions et des solutions pérennes.

L’objectif général de cette journée vise à sensibiliser la population à l’importance des facteurs de production pour l’autonomisation économique des femmes rurales, à promouvoir un accès équitable des moyens de production au profit des femmes rurales et à proposer des stratégies appropriées en vue d’accroître leur accès aux terres. Les données de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) précisent que les femmes posèdent des savoir-faire traditionnels qui font d’elles les piliers de ménages et assurent la résilience des foyers en temps d’insécurité alimentaire.

Elles occupent aussi 60% des activités de production, génèrent 65% de la production nationale agricole, avec 70 à 80% de la main-d’œuvre et en retour, elles ne reçoivent que 4,3% des revenus agricoles. L’enquête démographique et de santé de 2015 relève également que seulement 10,5% des femmes possèdent individuellement des terres en milieu rural, à cela s’ajoute un faible niveau d’accès des femmes aux facteurs de production, contre 45,5% chez les hommes.

Selon le rapport-bilan de distribution des engrais et autres matériels agricoles et animaux de trait, sur un total de 108 469 producteurs bénéficiaires, seulement 31 797 sont des femmes, soit 29,31%, pour la campagne agricole 2018-2019.

…sont interpellés sur la nécessité d’une meilleure prise en compte des femmes à l’accès aux terres.

Fort de ce constat, le gouvernement a entrepris plusieurs actions fortes pour l’amélioration de la situation de la femme rurale à travers notamment: l’adoption de la politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural dont l’un des principes directeurs est la prise en compte du genre et des groupes vulnérables, l’institution d’un quota de 30% de la propriété des terres aménagées par l’Etat au profit des femmes, l’octroi d’équipements agricoles et d’intrants aux groupements de femmes en milieu rural par le biais du Programme de renforcement de la mécanisation agricole et le Programme intégré d’autonomisation de la femme (PIAF).

Naaba Guguempolé, le porte-voix

D’où le choix du thème: «La problématique de l’accès des femmes rurales aux facteurs de production : quelles stratégies pour un accès équitable ?», en vue de mobiliser et interpeller davantage l’ensemble des acteurs du développement, sur la nécessité d’une meilleure prise en compte des femmes dans les politiques et programmes de développement et de leur accès aux terres.

Cette réflexion répond aussi à l’initiative de l’Union africaine relative à la campagne «confiner la houe manuelle au musée». L’une des activités-phares de la commémoration de cette JIF, a été l’investiture de Naaba Guiguempolé, roi de Tenkodogo, champion du plaidoyer pour favoriser l’accès des femmes à la propriété foncière.

«Majesté, les femmes du Burkina Faso souhaitent qu’il vous plaise, de sensibiliser vos pairs à la reconnaissance de leur droit foncier, intensifier les plaidoyers pour favoriser leur accès à la propriété foncière, les accompagner à la sécurisation de leurs terres et user de votre leadership en vue de garantir la protection de leurs possessions foncières», a déclaré Laurence Ilboudo.

Bougnan NAON
naon_2012@yahoo.fr

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