Communes rurales de Bagassi, Founzan et Pâ : La gouvernance locale souffre du faible contrôle citoyen

Pour le secrétaire exécutif de CERA-FP, Hermann Doanio, l’étude vise à modéliser un système de veille citoyenne.

Le Centre d’Etudes et de Recherche Appliquée en Finances Publiques (CERA-FP) a organisé un atelier de validation d’une étude sur la gouvernance locale et le contrôle citoyen du budget communal dans trois communes du Burkina à savoir Bagassi, Founzan et Pâ, le lundi 23 mai 2022, à Ouagadougou.

Le Centre d’études et de recherche appliquée en finances publiques (CERA-FP) veut contribuer à renforcer l’engagement citoyen et l’influence des organisations de la société civile (OSC) pour une bonne gouvernance locale au Burkina Faso. A cet effet, il a commandité une étude sur la gouvernance locale et le contrôle citoyen du budget communal dans les communes de Bagassi, Founzan et Pâ, sur la période 2019-2021. La restitution des résultats de l’étude a eu lieu le lundi 23 mai 2022, à Ouagadougou.

Selon le secrétaire exécutif de CERA-FP, Hermann Doanio, ce projet s’inscrit dans une dynamique de promotion de la gestion financière locale et vise à amener le citoyen à aller au-delà de son statut d’électeur pour prendre une part active dans le processus de prise de décision au niveau local.

Les résultats de l’étude montrent que la majeure partie des acteurs de la société civile ne connaissent pas leurs rôles, et ce quel que soit l’élément d’analyse ; qu’à peine 30% connaissent le rôle de l’élu local dans le processus d’élaboration du PCD. Avec pour conséquence, un faible niveau global de participation des acteurs de la société civile aux sessions budgétaires (16%), soit un taux de participation de 20% pour les hommes contre 10% pour les femmes.

Le coordonnateur de l’étude, Léopold Zimapi Kohoun : « La transparence et la redevabilité sont encore à promouvoir, à cultiver au sein de ces collectivités»

Au niveau de la mobilisation des ressources propres, si les taux de recouvrement au niveau des trois communes sont satisfaisants, car variant entre 61% et 122% sur la période, il faut s’inquiéter d’une prédominance de l’incivisme.

« L’incivisme fiscal est massif car seulement 20% des personnes enquêtées sont disposées à payer les impôts et taxes de la commune », a souligné l’étude. Elle décèle également une faible capacité d’influence citoyenne des acteurs des trois communes d’intervention du projet ; et le faible contrôle citoyen et la faible participation citoyenne en sont les véritables causes.

« La transparence et la redevabilité sont encore à promouvoir, à cultiver au sein de ces collectivités car, moins de la moitié des enquêtés sont parfaitement au courant de ce qui passe en matière de transparence budgétaire », a fait savoir le coordonnateur de l’étude, Léopold Zimapi Kohoun.

Pour ce qui est de la perception de la qualité des investissements réalisés, notamment dans le secteur de l’éducation, 46% des acteurs sont satisfaits de la qualité des infrastructures réalisées, contre 50% de non satisfaits.

Face aux insuffisances constatées, l’étude recommande de mettre en place un projet de promotion d’une culture de la citoyenneté, un projet de promotion et d’ancrage de démocratie participative, d’améliorer les mécanismes de mobilisation des ressources propres à travers le système fiscal, les agents collecteurs, des actions de sensibilisation, certaines approches comme la mise en place de budget participatif, l’amélioration du fichier des contribuables. A cela s’ajoutent les actions de renforcement de capacités des élus locaux, des OSC.

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

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