Conférence internationale du travail: le Burkina Faso plaide pour une stratégie de transformation structurelle

Le Burkina a souhaité un meilleur appui et un accompagnement accru des pays les moins développés.

Le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, a plaidé, dans l’après-midi du 6 juin 2022, au Palais des Nations, à Genève (Suisse) pour un meilleur appui et un accompagnement accru des pays les moins développés, de même que pour une stratégie de transformation structurelle de développement des entreprises, dans l’esprit d’une protection sociale efficace des travailleurs.

Selon les dispositions statutaires de la conférence, tous les délégués jouissent des mêmes droits et peuvent s’exprimer librement et voter comme ils l’entendent. Un acquis tout de même bien encadré en termes de temps : (4 minutes par intervenant). Le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, a tenu ce pari.

Il a débuté son propos par les salutations fraternelles des plus hautes autorités de la Transition du Burkina Faso, à l’ensemble des délégués présents à cette 110e session ordinaire de la CIT. Il a ensuite rendu « un vibrant hommage à Guy Ryder, Directeur général du Bureau international du Travail sortant, pour les efforts déployés tout au long de son mandat », tout en saluant vivement l’élection, en mars dernier, de Gilbert Houngho du Togo à la tête de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Il lui a adressé ses « vives félicitations et ses souhaits de plein succès dans sa lourde mission ». Le ministre Bazié s’est réjoui de la tenue, en présentiel, de cette session de la CIT à Genève, qui, selon lui, est synonyme d’une victoire symbolique sur la pandémie de COVID-19. Après ces préliminaires, le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale a salué le rapport du Directeur général, Guy Ryder, soumis à l’examen des mandants tripartites. Un rapport qui, estime-t-il, « est interpellateur de la situation préoccupante dans laquelle se trouvent nos pays ».

« En effet, nos pays ont longtemps subi et continuent de crouler sous le poids des effets néfastes des programmes d’ajustement structurel, mettant en péril le tissu économique et social déjà fragile. A cela s’ajoutent les différents défis sanitaires et ceux sécuritaires », a déploré le ministre Bazié. Puis, il s’est attaqué à divers facteurs néfastes au bien-être des travailleurs : « la mauvaise gouvernance, la violation des libertés, le pillage des ressources des pays, les politiques assassines et d’inégalités, la corruption, la folie de l’accumulation, le terrorisme institutionnel et les mensonges d’Etat », qui ne sont, selon lui, que les « conséquences des fléaux qui écument les peuples du monde dont celui du Burkina Faso, à savoir la vie chère, le terrorisme, la déliquescence des valeurs morales, etc. ».

Le cadre était bien indiqué pour le ministre de la Fonction publique de mettre en exergue un fait douloureux de l’actualité burkinabè, à savoir « l’inondation de la mine de zinc de Perkoa au Burkina Faso, au cours de laquelle huit mineurs ont été portés disparus depuis le 16 avril 2022, dont pour l’instant six ont été déjà retrouvés, malheureusement morts. » Il a tenu à traduire et à réitérer sa reconnaissance aux pays amis, pour la solidarité dans cette période difficile, tout en sacrifiant au rituel d’hommage aux disparus : « Nous nous inclinons respectueusement sur la mémoire de l’ensemble des victimes », a-t-il dit.

« En plus des préoccupations légitimes en santé et sécurité au travail qu’un tel drame soulève, il interpelle les consciences sur la véritable égalité du droit à la vie dans le monde. Lorsque celle-ci est menacée à n’importe quel point cardinal du globe terrestre, la conscience humaine recommande la même promptitude dans les réactions solidaires. C’est à ce seul prix que nos discours sur la justice et l’égalité dans le monde sonneront vrais. Dirigeants que nous sommes, soyons justes, car de la justice et uniquement de la justice sociale découle la paix sociale », a plaidé l’orateur.

Et de recommander avec conviction, « Dans ce sens, l’OIT doit jouer pleinement sa partition à travers des actions appropriées. Ces actions devront être orientées vers les priorités actuelles des peuples et s’inscrire dans une cohérence avec les efforts déjà consentis par leurs gouvernements ». Raison fondamentale, pour Bassolma Bazié « de saluer, à sa juste valeur, l’appel du Directeur général du BIT » et « d’appuyer fortement son rapport, en ce sens qu’il est important de s’occuper, de manière plus sérieuse, des pays les moins développés. Il faut une stratégie de transformation structurelle qui permettra aux entreprises de se développer et d’assurer la protection sociale des travailleurs de manière efficace », a-t-il interpelé.

Le ministre de la Fonction publique, du Tavail et la Protection sociale a conclu son propos en ces termes : « Le gouvernement du Burkina Faso, au nom de son peuple, est solidaire avec l’ensemble des peuples en lutte pour la conquête de leur souveraineté et bien-être ! Car c’est dans la solidarité exemplaire et agissante que les peuples sont toujours victorieux ! ».

Ambassade, Mission Permanente du Burkina Faso à Genève

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