Couverture de l’assurance maladie universelle : Développer les compétences des mutuelles

La secrétaire exécutive de l’ONG ASMADE, Juliette Compaoré : « Le développement des mutuelles nationales est l’approche retenue au Burkina Faso pour assurer une couverture de santé universelle ».

L’ONG ASMADE a organisé, du 25 février au 1er mars 2019, une formation diplômante de Master II en matière de couverture de santé en général au profit d’une trentaine de cadres et d’administrateurs de mutuelles.

La mise en œuvre du Régime d’assurance maladie universelle (RAMU) adopté par la plupart des pays africains nécessite de développer des compétences nationales en matière de mutualité. C’est dans cette dynamique que l’Association Songui Manégré/Aide au développement endogène (ASMADE) a formé spécifiquement, du 25 février au 1er mars 2019, à Ouagadougou, une trentaine de cadres et d’administrateurs de mutuelles de Master II en gouvernance mutualiste.

Ce premier regroupement de ladite formation a réuni des participants venus de la France, de la Belgique, de la Côte d’Ivoire, du Tchad et du Burkina Faso. Pour le formateur, Pr Jean-Luc Penot de l’université de Versailles Saint-Quentin-En-Yvelines, la mutualité est une belle aventure qu’il a tenue à partager avec les apprenants en s’appuyant sur les expériences déjà capitalisées.

C’est un programme sur les modules «Environnement économique et social de la mutualité» et «Cadre juridique de l’activité mutualiste» de façon générale qui a été servi aux apprenants. La secrétaire exécutive de l’ONG ASMADE, Juliette Compaoré a, au nom de tous les participants, salué l’accompagnement du Pr Penot en vue de développer des pools de compétences en Afrique. Et ce, a-t-elle dit, pour soutenir le développement de la mutualité dans la perspective d’une mise en place de l’assurance maladie universelle.

Les participants devraient être des relais pour accompagner leurs gouvernants à asseoir durablement l’ « Assurance maladie universelle ».

«La mutualité reste un outil possible pour accompagner l’extension de la protection sociale en vue d’améliorer l’accès à la santé», a soutenu Juliette Compaoré.
Elle a également été reconnaissante de ses partenaires notamment Solidaris mutualité de la Belgique et le gouvernement du Tchad pour leur soutien à la formation ; un atout afin d’accompagner les gouvernants dans le processus de la couverture santé.

Le coordonnateur de la cellule couverture santé universelle du Tchad, Dr Dadjim Blague a, pour sa part, indiqué que sa présence témoigne de l’intérêt que le Tchad porte à ce renforcement de capacité. «La formation vient à point nommé car le Tchad vient de démarrer la mise en œuvre de sa stratégie de couverture santé universelle», a-t-il indiqué. Il a, par ailleurs, loué l’accompagnement financier du Centre de ressources «La Ruche de la protection sociale» de l’ONG ASMADE.

Quant au juriste de Solidaris mutualité de la Belgique, Paul Jammar, il a expliqué que la construction de la mutualité est une lutte de longue haleine parce qu’elle fait face à des défis d’adhésion de la population. Mais à l’entendre, en Belgique, près de 99% de la population adhèrent à la mutualité en payant leurs cotisations. «C’est un succès qui ne s’est pas réalisé tout seul et en un temps record.

Mais, il a fallu 180 ans pour y arriver», a-t-il déclaré. Pour lui, l’histoire mutualiste est porteuse de grands espoirs mais elle doit se faire avec une série de contraintes. Cette formation fait suite à une autre, introductive réalisée au Tchad courant mois de novembre 2018. Les formés à la gouvernance mutualiste à Ouagadougou devraient être des relais pour garantir le développement de l’assurance maladie universelle en Afrique de l’Ouest et centrale.

Boukary BONKOUNGOU

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