Gestion des frontières : les acteurs évaluent les différents dossiers

Le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, à travers le Secrétariat permanent (SP) de la Commission nationale des frontières (CNF), a organisé, le mardi 31 mai 2022, à Ouagadougou, la première session ordinaire de l’année 2022 du Conseil des frontières.

Le ministre en charge de l’Administration territoriale, le colonel-major Omer Bationo, s’est réjoui des évolutions enregistrées dans la conduite de certains dossiers.

La gestion des frontières requiert une concertation et une coordination harmo-nieuse des interventions, afin de mieux identifier les besoins prioritaires et canaliser les ressources pour l’atteinte des objectifs. C’est du moins la conviction du Premier ministre, Dr Albert Ouédraogo, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2022 du Conseil des frontières, le mardi 31 mai 2022, à Ouagadougou. Par ailleurs, président du Conseil des frontières, le chef du gouvernement a indiqué que dans le contexte africain actuel, les frontières constituent un enjeu majeur en matière de sécurité et de développement des différents pays.

Dans cette optique, a-t-il signifié, le Burkina Faso a adopté en 2015, une Stratégie nationale de gestion des frontières (SNGF), en vue d’assurer une meilleure gouvernance de ses frontières. Ce référentiel bâti autour de six axes, a-t-il expliqué, a pour objectif, de « contribuer à l’impulsion du développement socio-économique et culturel durable des espaces frontaliers dans un environnement de paix et de sécurité ». Ces axes portent, entre autres, selon lui, sur la maîtrise des limites territoriales du pays, la sécurisation des frontières et des zones frontalières et l’appui à la gestion intégrée des ressources naturelles partagées et des terres. Cette stratégie, a relevé Dr Ouédraogo, est une réponse aux maux auxquels sont confrontées les localités frontalières du pays, à savoir le terrorisme, la criminalité transfrontalière, les trafics de tout genre. Elle ambitionne également, a-t-il précisé, d’être un levier pour le développement de ces localités qui apparaissaient comme des laissés pour compte. Pour le chef du gouvernement, la réussite dans la mise en œuvre de cette stratégie requiert nécessairement l’implication de l’ensemble des acteurs et une synergie d’actions.

Donner un souffle nouveau

Le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, le colonel-major Omer Bationo, a renchéri que la présente session vise à évaluer l’évolution des différents dossiers relatifs à la gestion des frontières depuis la dernière session tenue le 26 février 2021 et d’en tirer toutes les leçons en vue d’affronter 2022 plus sereinement. Il a rappelé que les conclusions de ladite session ont retenu 12 recommandations. Ce sont, entre autres, sécuriser les ressources dédiées à la gestion des frontières, diligenter la signature des contrats des conseils juridiques chargés de la défense des prétentions du Burkina devant la Cour internationale de justice, sécuriser les zones frontalières, améliorer les mécanismes de renseigne-ment et de gestion de conflits frontaliers. Il s’agit également, a-t-il détaillé, de promouvoir le développe-ment harmonieux des zones frontalières à travers la mise en œuvre effective des projets structurants et la réalisation des infrastruc-tures administratives et sociales, accélérer la prise des textes réglementaires pour régler la question de la prise en charge des membres des différentes commissions mises en place pour la gestion des dossiers spécifiques des frontières.

C’est aussi, a poursuivi le colonel-major, renforcer l’administration publique aux frontières, améliorer la coopération transfrontalière en matière de transhumance et affiner le mécanisme de financement du plan d’action 2021-2023 de la Stratégie nationale de gestion des frontières (SNGF). Malgré la persistance des difficultés et l’émergence de nouveaux défis, il s’est réjoui du fait que des évolutions majeures ont été enregistrées dans la conduite de certains dossiers relatifs à la gestion des frontières. La Secrétaire permanente la Commission nationale des frontières, Léontine Zagré, a appuyé que cette session permet de se pencher sur l’état de la mise en œuvre du plan d’actions 2021-2022 en vue de relever les insuffisances et les difficultés éventuelles et d’identifier des pistes de solutions. « Nous allons passer en revue des dossiers relatifs à la gestion des frontières comme ceux du contentieux Burkina-Bénin et l’état de la matérialisation des autres frontières », a-t-elle souligné.

Kowoma Marc DOH

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