Guerre en Ukraine : Face à l’inflation, la Côte d’Ivoire veut miser sur ses céréales locales

Face à l’inflation et au risque de pénurie de blé, la Côte d’Ivoire se dit prêt à consommer local. Elle mise sur l’utilisation de denrées locales, à commencer par la farine de manioc pour fabriquer la baguette de pain. Suite à la guerre en Ukraine, le blé n’arrive plus en Afrique. Alors que la Côte d’ivoire importe principalement sont blé de la France. Or l’offre mondiale s’est effondrée – l’Ukraine et la Russie en guerre étant deux gros producteurs – et comme ailleurs dans le monde, les prix ont bondi.

Pour éviter que cette hausse ne se répercute sur le consommateur, le gouvernement ivoirien a choisi de plafonner le prix de la baguette entre 150 et 200 francs CFA (22 et 30 centimes d’euro) selon le poids, et une subvention de 6,4 milliards de francs CFA (environ 10 millions d’euros) a été débloquée pour compenser les boulangers ivoiriens.

Le gouvernement et les boulangers pensent à une autre alternative, celle d’introduire la farine de manioc dans la fabrication du pain.

Avec 6,4 millions de tonnes produites chaque année en Côte d’Ivoire, le manioc est la deuxième culture locale après l’igname.

Selon le boulanger, René Diby, « Le pari n’est pas gagné. Car pour l’Ivoirien, un pain au manioc est associé à un pain de mauvaise qualité. Il va falloir sensibiliser les consommateurs à ces nouvelles saveurs ». Il pense qu’un tel changement doit être précédé « d’une campagne de sensibilisation accrue ».

Le président de la confédération des consommateurs de Côte d’Ivoire, Jean Baptiste koffi quant à lui affirme que : « Nous sommes favorables à cette intégration de céréales produites localement. Cela va permettre de relancer la production de manioc, de maintenir le niveau du prix du pain ».  Et au président de la fédération des boulangers de Côte d’Ivoire, Marius Abé Aké de confirmer que produire du pain à base de céréales locales peut être la solution pour faire face aux crises alimentaires.

Contre la hausse des prix, Ranie-Didice Bah Koné, secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre la vie chère (CNLCV, étatique), estime qu’il est temps d’exploiter le potentiel agricole de la Côte d’Ivoire.

« Il s’agit de penser à long terme, à notre sécurité alimentaire, il s’agit de penser comment la Côte d’Ivoire va faire en sorte d’être moins dépendante des cours mondiaux », estime-t-elle.

 

Sidwaya.info

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