Journalisme de Solution : Un nouveau concept pour motiver les femmes journalistes

Les femmes journalistes se sont engagées à changer leur manière de traiter l’information au quotidien

La Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) a organisé, du  6 au  9 mars 2023 à Koudougou, un atelier de formation au profit de 20 femmes journalistes. Cette formation s’inscrit  dans le cadre de la phase II du Programme autonomisation des femmes journalistes du Burkina Faso, lancé le 14 février 2023 par le CENOZO à Ouagadougou. 

Donner l’opportunité aux femmes journalistes de renforcer leurs capacités à travers une nouvelle approche du journalisme  était l’objectif visé par l’atelier tenu du 6 au 9 mars 2023 à Koudougou. Au cours de cette session de  renforcement de capacités, deux concepts ont été abordés. Il s’agit du journalisme de solution (SOJO) et du journalisme sensible au genre. « Nous sommes partis du constat que dans les médias et généralement dans les débats publics, les sujets liés aux questions de genre sont très peu abordés. Par ailleurs dans  les rédactions, les femmes journalistes n’occupent pas des positions suffisamment importantes dans les rédactions ou ne se voient pas confier des sujets importants. A partir de là, nous nous sommes dits que ce serait bien de pouvoir donner l’opportunité à nos consœurs de renforcer leurs capacités à travers une nouvelle approche qui s’appelle le journalisme de solution », a indiqué le coordonnateur de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO), Arnaud Ouédraogo.

Le journalisme de solution est une approche qui consiste à couvrir de façon rigoureuse et convaincante des réponses apportées aux problèmes de société. En effet, pour Arnaud Ouédraogo, le SOJO  veut aller au-delà de la dénonciation pour mettre en exergue les bonnes pratiques qui ont marché et qui peuvent être reproduites  face à certains problèmes.

Le coordonnateur de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO), Arnaud Ouédraogo a invité les journalistes à s’approprier cette nouvelle approche du journalisme

 La formatrice Marthe Akissi, journaliste spécialiste des questions de santé, environnement à la RTI a, quant à elle, affirmé que dans la pratique, le  journaliste investigateur va mettre l’accent sur le problème, mais le journaliste solutionneur va plutôt montrer la solution ou la réponse d’une communauté, d’un groupe de personnes, d’une personne, d’une entité donnée à ce problème. Elle a ajouté que le SOJO a quatre critères. Il s’agit de la réponse, les preuves, l’éclairage et les limites. Elle a aussi précisé que le journalisme solution est diffèrent du journalisme de bonne nouvelle.

Le second module sur le journalisme sensible au genre a été développé par Isabelle Outchoumaré, spécialiste en Genre et média. Le journalisme sensible au genre permet, selon elle, de rétablir l’équilibre et l’égalité. Et de préciser que cette égalité est celle dans le traitement de l’information. Elle a exhorté  les journalistes à porter des « lunettes genre »,  à utiliser un langage  inclusif et à déconstruire les stéréotypes liés au genre. « Il faut tenir compte de l’égalité dans le traitement de l’information (…) Pour ce faire, il faut donner la parole aux personnes qui sont exclues, qui ne sont pas présentes », a-t-elle insisté.

Wamini Micheline OUEDRAOGO

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