Lutte contre le COVID-19 : la CEDEAO se mobilise

Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a participé par visioconférence, le jeudi 23 avril 2020, à une session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) sur la lutte contre le COVID-19.

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ont opté pour une réponse holistique à la riposte contre le COVID-19 sur le plan continental. C’est ce qui ressort d’une session extraordinaire de la conférence des dirigeants de l’espace, organisée par visioconférence auquel a participé, hier jeudi 23 avril 2020, le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. A entendre celui-ci, cette session avait pour but de faire le point de la situation aussi bien sur le plan sanitaire, qu’économique et social. Sur le plan sanitaire, a-t-il dit, ondénombre 5276 malades du COVID-19 dans l’espace, dont 134 décès. « De façon globale, tous les Etats de l’espace communautaire ont été touchés et des plans de riposte sanitaire et économique ont été mis en place. Il a été demandé à la commission de la CEDEAO de travailler à agréger l’ensemble de ces réponses », a précisé le chef de l’Etat. De plus, a-t-il dit, la session extraordinaire a exprimé la nécessité d’articuler l’ensemble des actions sur les plans national, régional et africaine.

« Au niveau de l’UA, un fonds a été mis en place pour lutter contre le COVID-19, mais également des champions ont été désignés pour continuer la réflexion sur les questions économiques et d’endettement », a fait savoir le président du Faso. Au regard de cette « cohérence » dans l’action, les chefs d’Etat ont estimé qu’il ne fallait pas faire un doublon avec le fonds social de la CEDEAO, a poursuivi le président Kaboré. Les dirigeants des 15 pays de l’espace ont également salué les actions de la CEDEAO à travers le don d’appareils de tests du COVID-19 et de combinaisons de protection du personnel de santé par son bras sanitaire, l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS) en plus des différents appuis et dons de l’UA.

2% de taux de croissance, si …

Sur le plan économique, le constat a été fait que le taux de croissance régional sera de 2% si la pandémie dure jusqu’à juin prochain et de -2,1% si elle va au-delà, synonyme d’une récession. «L’autre aspect, c’est que le ralentissement de la production dans les pays développés va entraîner des difficultés d’approvisionnement en intrants de production des pays de la CEDEAO », a relevé le chef de l’Etat. Il a renchéri que de même, l’ensemble des produits, minerais et productions à l’exportation connaîtront un ralentissement et par conséquent, une chute des prix. Pour ce faire, a noté Roch Kaboré, des pays producteurs de pétrole comme le Nigéria vont subir une baisse de 50% dans les premiers temps. « Pour le Burkina Faso, le coton et pour la Côte d’Ivoire et le Ghana, le cacao et le café, subiront un impact de 14% au départ et en fonction de la durée de la crise, cet impact peut être amplifié », a-t-il soutenu. Pour lui, il s’agit d’une situation assez difficile qui pose la problématique d’une réflexion pour lutter dans l’immédiat contre les conséquences sanitaires et économiques du COVID-19 et sur la situation post-pandémie. « Il est important que nous développions l’industrialisation de l’Afrique et que nous mettions nos chercheurs dans les conditions pour avoir une production africaine et au service de l’Afrique », a-t-il précisé.

Le sommet extraordinaire a aussi permis aux chefs d’Etat de s’organiser pour parler d’une même voix au niveau international sur les questions de l’annulation des dettes des pays africains. «Nous avons confié cette mission à la task force de l’UA qui va mener ce plaidoyer et sur laquelle nous avons pris une position assez ferme. Nous avons demandé à ce que dans le cadre de l’appui à la relance de l’économie africaine, l’annulation de la dette soit au premier rang et nous avons choisi le président nigérian Mohamed Buhari comme le champion de la lutte contre le COVID-19 de la CEDEAO », a-t-il signifié.

Sur les questions d’ordre politique, Umaro Sissoco Embaló qui a participé à cette conférence des chefs d’Etat, a été officiellement reconnu par ses pairs de la CEDEAO comme le président élu de la Guinée Bissau, a conclu le président Kaboré.

Jean-Marie TOE

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