Programme 40 000 logements : le Centre de gestion des cités note des avancées

Le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat a organisé une conférence de presse sur le bilan du Programme national de construction de logements (PNCL), le mardi 16 juin 2020, à Ouagadougou. Nonobstant la situation nationale difficile, des progrès, ont été enregistrés.

Le Programme national de construction de logements (PNCL) appelé «Programme 40 000 logements », entrepris en 2017, d’une valeur de près de 500 milliards F CFA, est en marche malgré le contexte de crises sanitaire et sécuritaire. C’est la substance de la conférence de presse organisée, par le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, le mardi 16 juin 2020, à Ouagadougou, sur le bilan dudit programme. Le secrétaire permanent de la politique nationale de logements, Yacouba Dié, a énuméré des difficultés de mobilisation et de sécurisation foncières ainsi que le faible soutien du système bancaire aux promoteurs et souscripteurs. Mais, il a laissé entendre que sa structure ne pleurniche pas face aux problèmes budgétaires qui entachent la bonne exécution du PNCL.

Il a, en effet, loué le taux de mobilisation foncière de 1 700 hectares (ha) sur 2 000 ha, au total, soit 85% et la collecte de 416 000 000 F CFA, issues de 208 000 inscrits, première source de financement du PNCL. A Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, la mobilisation du foncier, a précisé, Yacouba Dié, est à un taux de 60% soit 300 ha mobilisés sur 500 ha prévus. S’agissant de la capitale, il a relevé qu’un site d’environ 100 ha à Bassinko, à sa périphérie Nord et un autre de 100 ha à Komsilga, à sa limite Sud sont respectivement en chantier et en aménagement.

Concernant Bobo-Dioulasso, deux sites, a-t-il déclaré, de 180 ha et 20 ha ont été aménagés et viennent de connaître le démarrage des travaux de construction de logements. De façon globale, a indiqué le Secrétaire permanent (SP) de la politique nationale de logements, de 2017 à nos jours, plus de 5 364 logements économiques et sociaux ont été réalisés (finis ou en cours de finition) dans huit villes. Ceux-ci, selon lui, sont constitués en partie des cités du 11-Décembre à Gaoua (567), Manga (503), Tenkodogo (700), Banfora (100), Ziniaré (118), Kombissiri (50), Pô (50) et d’autres cités du programme telles que Koudougou (100), Ouagadougou (3118) et Bobo Dioulasso (58).

Faible financement bancaire

Les professionnels des médias, se sont, toutefois, intéressés au coût des logements, les problèmes de viabilisation des sites et de financement par les banques, les modes de cession des constructions et les soucis de certains souscripteurs pour rentrer en possession de leur maison. Selon le directeur général du Centre de gestion des cités (CEGECI), Yacouba Salouka, les logements sociaux coûtent 7 500 000 F CFA et ceux économiques, 16 000 000 F CFA avec un apport respectif de 10% et 30% à joindre à la demande de souscription. Après cette étape, a-t-il ajouté, un tirage au sort public ou un traitement de dossier s’imposent en fonction du nombre de souscrits.

Pour les contraintes de viabilisation, le directeur général de l’urbanisme, de la viabilisation et de la topographie, Marc Ouédraogo, a dévoilé la régulation budgétaire effectuée pour la viabilisation des sites en collaboration avec la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR) et des concessionnaires, à l’image de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA). Sur la question des modes de cession des logements, il a expliqué qu’il en existe trois à savoir l’acquisition par crédit l’acquéreur auprès des banques, le paiement au comptant et la location-vente pour, uniquement, les logements économiques (sur la base d’un contrat à payer sur 3, 4 ou 5 ans). La question du financement par les banques, a déploré, le SP de la politique nationale de logements, est problématique. Car, a-t-il dit, le taux de financement est de 7% pour une durée moyenne de 7 ans. A l’entendre, c’est un crédit de court terme qui n’arrange pas les acquéreurs compte tenu des réalités économiques difficiles. Mais, a-t-il avisé, pour une longue durée, il faut une garantie d’où, selon lui, la nécessité que l’Etat s’y implique. Il a rappelé, par ailleurs, que la Banque de l’habitat au Burkina Faso a été privatisée et seuls ses homologues du Sénégal et de la Côte d’Ivoire ont jusque-là « survécu ».

Quant aux soucis rencontrés par certains acheteurs de rentrer en possession de leurs logements, le directeur général du CEGECI, a rassuré qu’un cas impliquant la société immobilière « Wend-Panga » est en cours de résolution à travers un contrat signé entre celle-ci et le CEGECI. Le CEGECI assure, à l’entendre, la commercialisation des logements qui priorise les inscrits dans la base de données du PNCL recevant un message (sms) à chaque campagne de souscription. En perspective, la cité de la diaspora à Ouaga 2000 et d’autres sites viendront appuyer le programme en plus de celui de Bassinko.

Boukary BONKOUNGOU

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