Restructuration des zones non loties à Saaba : Les habitants craignent un déguerpissement

Les conférenciers ont souhaité la transparence dans la gestion du projet de restructuration dans les zones non loties à Saaba.

L’Association ViimNaYiNéeré a manifesté son inquiétude face à la restructuration des zones non loties à Saaba, lors d’une conférence de presse, le dimanche 3 octobre 2021, dans la commune.

La mise en œuvre du projet gouvernemental de restructuration des habitats spontanés, communément appelés zones non loties, n’est pas du goût des populations de la commune de Saaba. En effet, l’Association ViimNaYiNéeré a manifesté son inquiétude face à la restructuration des zones non loties à Saaba, lors d’une conférence de presse, le dimanche 3 octobre 2021, dans la commune. Au cours de ce point de presse, l’association a traduit la crainte des habitants de Djikofè, Rayongo, Djinkouma, Kalsin, Yamtenga et Tabtenga d’un éventuel déguerpissement, une « menace persistante » dans la zone.

« Pour cette cause devenue intenable, les populations se sont organisées pour défendre leurs droits d’accès à un logement décent », a déclaré le deuxième vice-président de l’Association ViimNaYiNéeré, Daouda Zakari-Yaou. Selon lui, sa structure veut étendre son champ d’actions à la province du Kadiogo pour promouvoir l’efficacité du droit à un logement décent et contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations.

Il s’agit aussi, a-t-il ajouté, de développer une solidarité de lutte pour la poursuite des objectifs communs, de soutenir les personnes vulnérables et de mener des actions concourant au développement. Daouda Zakari-Yaou a également relevé que les résidents des zones non loties n’ont plus le sommeil tranquille depuis l’annonce de la restructuration de leurs localités par le gouvernement.

Il a, par ailleurs, dénoncé la cherté des prix des parcelles, à savoir 1 200 000 F CFA pour des parcelles situées au bord des voiries et 700 000 FCFA pour les autres. A l’en croire, ces différents coûts vont être beaucoup plus profitables aux opérateurs économiques qui tireront leurs marrons du feu. « Cette politique de restructuration n’est pas élaborée pour satisfaire les préoccupations des populations des zones non-loties, mais plutôt une nouvelle forme de bradage du foncier au profit des riches.

Elle pourra approfondir la crise foncière que le pays vit depuis près de 20 ans, parce que les populations des zones non loties sont celles qui ont été chassées pendant les précédentes opérations de lotissement à Ouagadougou », s’est convaincu Daouda Zakari-yaou. Il s’est aussi offusqué du fait que le gouvernement autorise dans la commune de Saaba, à travers un arrêté, 2 741 hectares (ha) à restructurer contre 1 972 ha dans le programme de restructuration urbaine dans les 13 chefs-lieux de régions et à Pouytenga, soit un écart de 769 ha.

Qu’est-ce que l’Association ViimNaYiNéeré propose pour la bonne marche du projet de restructuration sur le site-pilote de Saaba ? Face à cette préoccupation de la presse, le deuxième vice-président de ViimNaYiNéeré a laissé entendre que le droit au logement décent des populations doit être garanti, en plus de la transparence dans la gestion de l’initiative de restructuration et de l’apurement du passif foncier. Créée le 22 septembre 2021, l’Association ViimNaYiNéeré œuvre, entre autres, au respect du droit au logement des habitants.

Ibrahim SOUMDAOGO (Stagiaire)

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