« Se réconcilier ou périr » : La prophétie de Lookman Sawadogo

Le livre propose des solutions endogènes à la problématique de la réconciliation nationale.

Le journaliste burkinabè, Lookmann Sawadogo invite ses compatriotes, dans son livre “Se réconcilier ou périr-Chronique d’une nation en sursis…”, à surmonter leurs égos pour ouvrir la voie à une véritable réconciliation nationale.

La réconciliation nationale est loin d’être un sujet facile à évoquer au Burkina Faso. Le concept a été, en effet, au centre d’une querelle de chapelles ces dernières années. Puis ensuite galvaudé, contorsionné et instrumentalisé à volonté et à dessein. Jusqu’à aujourd’hui, en parler revient à prendre le parti “pour” ou “contre” l’un des camps politiques quand on donne son opinion. Il est quasiment risqué, voire impossible de se prévaloir d’une quelconque impartialité, objectivité ou neutralité une fois qu’on a décidé d’y mettre les pieds. Le journaliste burkinabè, Lookmann Sawadogo a décidé, en ce qui le concerne, de se jeter à l’eau “au nom de l’intérêt national”. Il a ainsi consigné l’ensemble de ses réflexions dans son ouvrage, “Se réconcilier ou périr- Chronique d’une nation en sursis…”.

Composé de 191 pages, le livre compte huit grandes parties (Les variantes et les éléments de la crise multidimensionnelle au Burkina Faso ; Marche à pas forcés vers la réconciliation ; Le processus du dialogue politique national ; Les obstacles à la réconciliation ; Les possibilités de réalisation de la réconciliation au Burkina Faso ; Esquisse d’un processus de réconciliation réussi ; Les champions de la réconciliation ; La tenue des élections en 2020) et une conclusion générale. Dans la première partie, l’auteur dresse le tableau sans complaisance d’une nation qui se tue à petit feu comme pour situer les responsabilités sans pour autant jeter l’anathème.

Dans la partie suivante, Lookmann Sawadogo rappelle au lecteur les tentatives de réconciliation avortées ou infructueuses depuis plusieurs années. Du constat quotidien de la nécessité nationale d’aller à la réconciliation proposée par différentes structures et par Feu Salifou Diallo en passant par les actions individuelles et institutionnelles qui enchantent et désenchantent, l’auteur y fait, à cette occasion, montre d’un énorme travail de restitution. Intitulée “le processus de dialogue politique national”, la troisième partie présente les étapes non moins tumultueuses des actions de réconciliation amorcées. La quatrième partie s’illustre comme un véritable étalage des difficultés qui bloquent le bon fonctionnement de la machine de la réconciliation nationale. La cinquième section ébauche de manière pragmatique des voies et moyens idoines de réaliser la réconciliation en s’appuyant sur les valeurs culturelles et spirituelles du pays des Hommes intègres.

Les implications d’une réconciliation réussie à travers l’identification des acteurs concernés par cette réconciliation et la prise de conscience dans un regard anticipatif et prospectif des dangers auxquels pourrait faire face le Burkina Faso si le projet de réconciliation venait à échouer constituent la trame de la sixième partie. La septième partie se veut une interpellation des hommes et des femmes dont les discours et les actions pèsent plus ou moins dans la balance des œuvres de réconciliation. Dans “La tenue des élections en 2020”, Lookmann Sawadogo fait part de ses craintes que les hommes et les femmes qui sortiront des urnes risquent de ne pas disposer d’une légitimité suffisante à même de faire face à la situation sécuritaire et politique qui prévaut au Burkina Faso.

Pour le préfacier du livre, l’ancienne ambassadrice et ministre, Juliette Bonkoungou, rêver de bâtir ensemble une nation forte avec des fils et filles divisés est utopique. Selon elle, la réconciliation s’avère donc vitale. En somme, “Se réconcilier ou périr- Chronique d’une nation en sursis…” qui est écrit, souligne-t-elle, dans un style limpide et dans une tonalité satirique est une invite à la réconciliation, gage du développement harmonieux du pays des Hommes intègres. “C’est l’un des livres qui apportera une énorme contribution à l’offre politique et intellectuelle à même d’enrichir les discussions et les décisions en matière de réconciliation dans notre pays”, soutient l’ancienne députée…Après avoir exercé dans plusieurs journaux (L’Aurore, Le Soir, etc.), Lookmann Sawadogo, lit-on, en quatrième ligne de couverture, est un journaliste-éditorialiste, consultant-média et activiste des droits de l’homme. Son livre « Se réconcilier ou périr-Chronique d’une nation en sursis» est vendu dans les différentes librairies de la place au prix unitaire de 6 000F CFA.

W. Aubin NANA
nanaubin@yahoo.fr

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