Secteur des télécommunications : Une enquête parlementaire recommande la relecture des textes

Les députés ont posé des questions pour mieux comprendre le rapport d’enquête sur le système de téléphonie mobile.

La Commission d’enquête parlementaire sur le système de téléphonie mobile au Burkina Faso a restitué le fruit de ses travaux à l’Assemblée nationale, le jeudi 17 décembre 2020 à Ouagadougou.

La Commission d’enquête parlementaire sur le système de téléphonie mobile au Burkina Faso n’est pas satisfaite de la qualité des services des télécommunications. La commission l’a fait savoir à l’Assemblée nationale, hier jeudi 17 décembre 2020, au cours d’une plénière consacrée aux conclusions de ses travaux. Selon le rapporteur général de la Commission d’enquête parlementaire, Léonce Sanou, durant trois mois, la mission d’enquête a pu investigué dans plusieurs domaines du système de la téléphonie mobile au pays des Hommes intègres. Elle a pris en compte, a-t-il cité, la couverture du territoire, la qualité des services offerts par les opérateurs (Orange, TELMOB, TELECEL), la satisfaction des populations ainsi que leurs réticences vis-à-vis de l’implantation des pilonnes.

De l’avis du député Sanou, la vérification des facturations, les questions sécuritaires, de souveraineté et l’application de la règlementation générale par les opérateurs de téléphonie mobile ont également retenu l’attention de la commission d’enquête. Pour assurer une bonne qualité des services offerts par les sociétés, le rapport d’enquête a formulé 33 recommandations à l’endroit du gouvernement et deux pour les sociétés de téléphonie mobile. Il s’agit de façon générale de la relecture des textes dans le secteur. « Nous demandons que la loi 061 de 2008 relue en 2019 soit encore retouchée pour prendre en compte les aspects relevés par la mission d’enquête », a soutenu le rapporteur général de la commission.

Au regard du contexte sécuritaire difficile, a-t-il poursuivi, la commission a aussi recommandé que la loi régissant le renseignement au Burkina Faso soit revue pour intégrer davantage la contribution des sociétés de téléphonie mobile à la sécurisation du pays. Concernant les zones non couvertes par les réseaux des trois sociétés, une recommandation a été faite dans le sens de maximiser l’investissement afin que les zones blanches soient couvertes, a confié Léonce Koné. « Un fonds est prévu par l’Etat pour faire des réalisations dans les zones où les sociétés ne peuvent pas intervenir. Ce fonds a déjà permis de faire des investissements dans certains villages grâce au soutien des Forces de défense et sécurité », a-t-il précisé.

Prévoir des sanctions

La mission d’enquête de l’Assemblée nationale a été bien appréciée par le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé et la ministre du Développement de l’économie numérique et des Postes, Hadja Fatimata Ouattara. «C’est un rapport de belle facture qui fait des recommandations pertinentes à l’endroit du secteur et du gouvernement », s’est-elle réjouie. Puis, de soutenir que le rapport du parlementent est dans la dynamique de la vision du gouvernement.

De son avis, la plupart des recommandations sont déjà en cours d’exécution. La ministre a, en outre, expliqué que dans ce secteur assez sensible, le rapport va impacter positivement l’ensemble des acteurs de l’écosystème. Mme Ouattara a toutefois relevé que le véritable problème est le manque d’infrastructures adéquates qui implique la mauvaise qualité électronique. A ce propos, elle a confié que l’exécutif est dans la dynamique d’accompagner les opérateurs privés pour améliorer la qualité des services. « Nous avons bouclé le processus d’attribution des licences et les trois sociétés ont des licences technologiquement au top.

Elles déploient des réseaux dans les grandes villes et elles vont bientôt déployer des réseaux de dernières générations dans les zones reculées», a-t-elle rassuré.
Le président de l’Assemblée nationale a surtout insisté sur la « question vitale » de la sécurité à travers l’Agence nationale de renseignement (ANR). Pour lui, des efforts doivent être faits dans ce secteur. Il a aussi souhaité une révision des textes pour plus d’investissements et des sanctions pour les sociétés qui ne respecteront pas les cahiers des charges. M. Sakandé a, par ailleurs, déploré l’absence de logiciel pour contrôler les services prépayés des opérateurs de télécommunications. « Sans ce logiciel, les téléphonies vont toujours rouler l’Etat dans la farine », a-t-il prévenu

Abdoulaye BALBONE

 

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