Seydou Coulibaly, directeur de la police municipale de Bobo-Dioulasso : « Nos effectifs par rapport à la densité de la population de la ville ne peuvent pas faire face à toutes les missions »

« Je souhaite que l’esprit de la police municipale de proximité puisse régner dans la ville de Bobo-Dioulasso », dixit Seydou Coulibaly, directeur de la police municipale de Bobo-Dioulasso.

Du 17 au 22 mai 2021 se tient la IVe édition de la journée de mobilité de la commune de Bobo-Dioulasso. A l’occasion de cette journée, le directeur de la police municipale de la cité de Sya, Seydou Coulibaly, a accordé un entretien au journal de tous les Burkinabè. Dans cet entretien l’inspecteur de police municipale revient sur les objectifs d’une telle journée ainsi que sur les missions de la police municipale.

Sidwaya (S) : Dans quelques jours se tiendra la IVe édition de la journée de la mobilité urbaine de la cité de Sya. Dites-nous quels sont les objectifs d’une telle manifestation ?

Seydou Coulibaly, directeur de la police municipale de Bobo-Dioulasso (S.C.) : L’objectif général, c’est de contribuer à faire baisser le taux d’incivisme. C’est un cadre de communion entre les forces de sécurité et les populations. Nous pensons que ce sont des opportunités pour communiquer avec les citoyens dont nous avons la charge de leur sécurité. En termes d’objectifs spécifiques, c’est vraiment, sensibiliser, informer, éduquer et orienter les citoyens afin de réduire le taux des accidents dans la ville de Bobo-Dioulasso.

S : Quel a été l’impact des précédentes éditions sur la vie des populations ?

S. C. : Cette question de la semaine de la citoyenneté anime les débats dans la ville ces derniers jours. Ce qui porte à croire que les éditions passées ont eu un impact sur la vie des populations. D’ailleurs, les messages ne s’adressent pas uniquement aux citoyens de Bobo, mais à tous les usagers de la route en général, que ce soit au niveau urbain ou interurbain.

S : Quelles sont les activités au programme de cette IVe édition de la semaine de la mobilité urbaine ?

S. C. : Cette quatrième édition va connaître plus d’activités que les trois autres passées. Déjà la cérémonie d’ouverture est prévue pour le lundi 17 mai 2021 à la place de la Mairie de Bobo-Dioulasso. Dans la soirée du 17 mai 2021, nous allons procéder au lancement de l’enseignement du code de la route au profit de la jeunesse. C’est l’occasion pour moi de féliciter et de remercier les auto-écoles pour leur contribution. Une grande conférence est prévue à la maison de la Culture le lendemain sur le thème : « traumatisme crânien : quelle stratégie pour une prise en charge efficace des victimes d’accidents ? ».

Cette conférence est précédée d’un panel à la Chambre de commerce, le mercredi 19 mai 2021 sur « Le règlement des contentieux liés aux accidents : quelles stratégies pour une meilleure compréhension des procédures ? ». Un cross populaire dont le top de départ sera donné à la place Tiéfo-Amoro est prévu le jeudi 20 mai 2021 à 15 heures. La deuxième conférence prévue, le vendredi 21 mai 2021 porte sur le thème « Femmes et sécurité routière : quelles stratégies pour protéger les enfants sur la route ?». La clôture de la semaine est pour le samedi 22 mai à la mairie centrale.

En plus de ces activités, nous avons l’affichage des photos des accidentés au niveau des quinze places de la ville, notamment devant les quatre grandes entrées du grand marché, à la place Tiéfo Amoro, devant toutes les mairies de la commune de Bobo-Dioulasso, à la place de la Femme ainsi que dans certains établissements, etc. L’objectif recherché par ces affichages est que chacun tire des enseignements à partir des images qu’il aura visionnées. Nous invitons les participants à toutes ces activités d’observer les mesures- barrières pour lutter contre la maladie à coronavirus.

S : Quel appel avez-vous à lancer à la population pour la réussite de cette semaine ?

S. C. : J’invite les populations à participer massivement à ces activités. C’est leur manifestation et il n’y a pas de raison, qu’elle soit en marge. J’invite surtout la jeunesse à venir aux séances d’enseignement sur le code de la route pour mieux comprendre certaines afin de nous accompagner dans l’exécution de nos missions.

S : Parlant de la police municipale, quelles sont ses missions?

S. C. : Il faut d’abord souligner que la police municipale est un corps paramilitaire placé sous l’autorité du maire de la commune. Sa compétence territoriale est fixée à la limite du territoire de la commune.
Pour parler des missions, il faut parler des attributions. Nous avons donc deux grandes attributions. Il s’agit des attributions de police administrative qui constitue la partie de nos missions. Et quelques attributions de police judiciaire. De ces attributions de police judiciaires, se dégagent cinq cadres juridiques à savoir celui de sécurité publique, la tranquillité publique, la salubrité publique, le bon ordre et l’esthétique environnementale. En somme, la police municipale a pour mission de protéger les personnes et les biens, de veiller à l’ordre public.

S : Est-ce que la police municipale de Bobo-Dioulasso arrive-t-elle à accomplir ces missions qui lui sont dévolues ?

S. C. : Oui, nous parvenons à les accomplir. Mais pour savoir si ces missions sont bien accomplies, il faut chercher à savoir quelle est l’efficacité dans l’accomplissement de ses missions, quel est le taux de satisfaction des citoyens qui sollicitent nos services ? C’est la réponse à toutes ces questions qui nous permettra d’évaluer le taux de satisfaction. Déjà il faut souligner que nos effectifs par rapport à la densité de la population de la ville ne peuvent pas faire face à toutes les missions de la police municipale. Au regard des effectifs réduits sans oublier les moyens de locomotion, on peut ne pas être à mesure de répondre à l’appel des citoyens à des moments.

S : Il arrive par moment que certains citoyens et vos éléments ne se comprennent pas lors des contrôles. Quel conseil à l’endroit de ces citoyens ?

S. C. : Je voudrais rappeler aux citoyens que la police municipale est là pour leur bien-être. Je pense qu’il est important que nous parlions le même langage.
De ce fait, la population ne doit pas nous regarder comme des gens qui sont de l’autre côté de la rive. C’est ensemble que nous pouvons lutter contre l’insécurité dans la ville. L’appel que j’ai à lancer, c’est de demander à la population de s’approprier la question de la sécurité. Nous attendons de la population une collaboration et de la participation communautaire pour aider la police municipale à accomplir ses missions. Je souhaite que l’esprit de la police municipale de proximité puisse régner dans la ville de Bobo-Dioulasso.

Propos recueillis
par Kamélé FAYAMA

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