Solidarité et espoir

Tandis que l’épidémie due au coronavirus progresse quotidiennement, le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a annoncé, le 2 avril, des mesures d’accompagnement et de relance économique. Plus de 4 points de baisse de croissance du PIB, environ 300 milliards de pertes de recettes.

L’économie nationale accuse les coups de boutoir d’un ralentissement imposé par les mesures de lutte contre le COVID-19. Cela, dans un Burkina Faso déjà confronté à d’énormes défis, économiques, sociaux et sécuritaires. Le combat sur le front sanitaire se mène donc concomitamment avec celui engagé depuis quatre ans contre de nombreux groupes terroristes, à la fois au Nord, à l’Est et à l’Ouest, notamment aux frontières avec le Mali, le Niger et le Bénin.

A cela, il faut ajouter la gestion de près de 800 000 réfugiés et déplacés internes, chassés par les violences terroristes et intercommunautaires. La société solidaire, de stabilité économique et de développement que Roch Marc Christian Kaboré entend consolider au cours de son mandat, trouve toute sa signification dans sa deuxième adresse à la Nation depuis l’apparition de la pandémie du COVID-19.

Filets sociaux pour les couches sociales les plus défavorisées, volonté affichée de respecter les grands agrégats macroéconomiques, soutiens conjoncturels (baisses d’impôts, de taxes et des taux d’intérêt) en vue de créer les bases structurelles à la relance économique, le discours du chef de l’Etat, tant attendu, est à la hauteur des attentes des populations si l’on en croit « le soulagement » ressenti dans les milieux économiques notamment. « …Force est de reconnaître que la situation reste préoccupante… les mesures que nous prenons pour freiner et combattre la propagation du COVID-19 entraînent des effets pervers sur la vie quotidienne de nos concitoyens, mais elles sont nécessaires si nous voulons rompre la chaîne de transmission du virus », le message du président du Faso se voulait réaliste, un brin churchillien.

Comptant sur le sacrifice et l’engagement collectif, la mobilisation « exemplaire » de ses concitoyens, le président Kaboré garde bon espoir que le défi sanitaire auquel notre pays fait face sera relevé sans pour autant sacrifier la vie économique et sociale. Avec en effet, une bonne dose de solidarité et de discipline, la lutte s’annonce comme porteuse d’espoir en vue de stopper la chaîne de contamination, assurer une prise en charge adéquate des malades et poursuivre les initiatives endogènes de recherche d’un remède contre le COVID-19.

Pour y parvenir, la nécessité de cultiver le civisme pour lutter contre la pandémie (respect des mesures d’hygiène et des gestes barrières édictés) s’impose en toute circonstance. Comme un pied de nez aux nombreuses prévisions pessimistes qui, par extrapolation, ne voient d’autres issues que le scenario du pire pour le continent, le Burkina Faso fait preuve d’un leadership engagé dans la recherche d’un traitement médical, encore inexistant, contre le COVID-19. Gageons que les équipes de chercheurs burkinabè pourront effectuer sereinement les essais cliniques annoncés, le temps de la recherche n’étant malheureusement pas celui de l’opinion.

Par Mahamadi TIEGNA
mahamaditiegna@yahoo.fr

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